Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé aujourd'hui un programme destiné à soutenir la stratégie Génération Green poursuivie par le Maroc dans l'agriculture, avec un financement de 250 millions de dollars (214,2 millions d'euros) alloué au titre d'une opération conjointe avec l'Agence française de développement (AFD). Le Programme axé sur les résultats – Génération Green du Maroc vise à rendre les activités agricoles plus rémunératrices et à promouvoir les pratiques climato-intelligentes au service d'une agriculture durable. » En abandonnant le seul critère de la production au profit d'une approche englobant le renforcement du capital humain, le développement des moyens de subsistance et le déploiement de chaînes de valeur rurales respectueuses du climat, cette stratégie inédite va modifier radicalement la manière dont le Maroc envisage son développement agricole « , déclare Jesko Hentschel, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb. Dans le même temps, le programme vient conforter la réponse économique du pays à la crise de la COVID-19. Avec pratiquement 38 % de la main-d'œuvre totale, l'agriculture est le premier secteur pourvoyeur d'emplois au Maroc. Pour autant, les zones rurales concentrent 79,4 % des pauvres du pays. Pour attirer les jeunes dans l'agriculture, le programme financera des programmes de création d'entreprises et de formation à destination des ruraux, notamment les femmes. Il s'emploiera également à attirer des investissements privés dans le secteur agroalimentaire en éliminant les freins réglementaires et financiers à la création d'emplois. « Les jeunes ruraux constituent une ressource inexploitée pour le développement agricole. Créer des débouchés est essentiel pour soutenir l'essor d'un secteur agroalimentaire moderne à même d'apporter emplois et prospérité dans les zones rurales. Le programme va promouvoir une culture de l'entrepreneuriat et équiper les jeunes ruraux avec les outils et les connaissances indispensables pour introduire des pratiques et des technologies plus durables et modernes et, ce faisant, bâtir un secteur agroalimentaire à l'épreuve du climat », souligne David Treguer, agroéconomiste senior et co-chef d'équipe du projet. Pour atténuer l'impact délétère du changement climatique sur des ressources en eau et en terres agricoles déjà fragiles, le Maroc va s'appuyer davantage sur la transformation numérique. Le programme poursuivra les initiatives engagées au titre du Plan Maroc vert, la précédente stratégie de développement du royaume, afin d'engager une transition vers une agriculture à l'épreuve du climat capable à terme de limiter les conséquences des sécheresses graves, à l'image de celle que connaît le pays actuellement. « Le passage aux technologies numériques favorisera l'abandon des pratiques agricoles gourmandes en ressources au profit d'une agriculture de précision, contribuant ainsi à répondre autant aux exigences d'un marché concurrentiel qu'aux défis de l'adaptation au changement climatique », indique Maria Claudia Pachon, spécialiste senior du développement numérique et co-chef d'équipe du projet.