4 ans après son lancement, l'heure est au bilan du projet « Communes Citoyennes – Jamaa Mouwatena » déployé dans 9 communes. D'après le témoignage des communes ayant pris part au programme, ce dispositif a permis d'améliorer la relation administration-citoyen. Dans la continuité de la vision que la DGCT mène pour améliorer le service public, un Label commune citoyenne « LCC » sera déployé, dans un premier temps, à 66 communes. Avoir des services communaux de qualité qui répondent aux besoins de la population, c'est le rêve de tous les Marocains. Malheureusement, la réalité est que ces services sont en deçà des attentes des citoyens qui dénoncent souvent l'absence de la bonne gouvernance. Dans l'optique de remédier à cette défaillance, des réformes administratives ont été adoptées depuis 2011 et qui constituent les fondements de la modernisation de l'administration publique au niveau des collectivités territoriales marocaines. Dans ce sillage un programme a été mis en place en 2016 par la Deutsche Gesellschaft für internationale Zusammenarbeit (GIZ) en étroit partenariat avec la Direction Générale des Collectivités Territoriales (DGCT). Il s'agit du projet « Communes Citoyennes – Jamaa Mouwatena » déployés au niveau de 9 communes et qui vise à améliorer la qualité des services communaux, la communication avec les citoyennes et les citoyens, et la participation citoyenne. Quatre ans plus tard, l'heure est au bilan C'est ce jeudi 12 novembre que la GIZ et la DGCT ont organisé une conférence pour marquer la clôture dudit projet, sous le thème : « la digitalisation des services communaux : quelle vision et perspectives pour les communes ? ». Cette rencontre marquée par le témoignage des communes ayant participé à ce programme a été l'occasion de dresser les acquis, les bonnes pratiques, les changements organisationnels effectués et les enseignements tirés. « L'efficacité administrative est un critère à l'aune duquel se mesure le progrès des nations », a souligné Khalid Safir, Wali directeur général de la DGCT avant de rappeler une citation SM le Roi où il avait pointé du doigt « les difficultés que rencontre le citoyen dans son rapport avec l'administration..., commençant par l'accueil et passant par la communication, jusqu'au traitement des dossiers et des documents ». En effet, un simple service administratif peut devenir un réel parcours du combattant pour beaucoup de citoyens qui malheureusement ne font plus confiance à l'administration. Et pourtant comme l'a rappelé le Wali de la DGCT, il s'agit d'un droit constitutionnel prévu par l'article 156 de la Constitution qui stipule que « les services publics sont à l'écoute de leurs usagers et assurent le suivi de leurs observations, propositions et doléances... ». Chose qui ne s'applique pas forcément sur le terrain. Pour Nick THIJS, Conseiller principal OCDE, la réflexion de l'amélioration des services publics passe avant tout par la compréhension et l'identification des attentes et des citoyens et usagers. L'objectif à atteindre est l'amélioration des processus, rendre l'accès facile aux services publics et promouvoir le e-gouvernement et la digitalisation. Sans oublier de mesurer la satisfaction des citoyens dans une optique d'amélioration continue des process. Nick THIJS a souligné en l'occurrence que d'après leurs observations, le Maroc place l'amélioration des services publics en priorité nationale, a adopté des dispositions constitutionnelles, a promulgué la loi sur l'accès à l'information et mis en place le projet de régionalisation avancée. Parmi les réalisations obtenues : la mise en place de la plate-forme « Business-Procedures.ma » ainsi que du portail Service-Public.ma sans oublier la création de l'Agence du Développement Digital, chargée de mettre en œuvre la stratégie de l'Etat en matière de développement du digital. A noter que l'Agence mène en collaboration avec la DGCT un projet d'intégration des collectivités territoriales dans le portail national des réclamations « Chikaya.ma » et ce conformément aux dispositifs de l'article 21 du décret « 2-17-265 ». Cette plateforme permet aux citoyens de déposer et suivre le traitement de leurs réclamations, observations et suggestions destinées aux collectivités territoriales et aux collectivités territoriales le traitement et suivi des demandes et les statistiques et les tableaux de bord relatifs au déroulement du traitement et du suivi des requêtes au niveau de la collectivité territoriale concernée. Des témoignages édifiants Les différents témoignages des présidents de communes témoignent des retombées positives de cette nouvelle approche dans la gestion de la chose communale sur la relation administration-citoyen. « Depuis son lancement la commune a bénéficié d'un renforcement de capacité et d'appui de proximité de la part de l'équipe du projet ce qui nous a permis d'avoir des expertises en matière de gestion des projets et de gestion des chantiers de réformes en cours », a souligné le président de la Commune de Larache. Même son de cloche du côté du président de la Commune de Béni MELLAL qui a affirmé que « ce dispositif a eu comme impact une gestion des réclamations qui a permis à la commune d'organiser sa relation avec les citoyens et de mettre en place des mécanismes de gestion des réclamations de manière transparente ». Et d'ajouter « qu'il est également important à la commune de faire un constat sur le mode d'organisation communal qui demande une restructuration au niveau des attributions des services , chose qui a été rectifiée dans le nouvel organigramme communal ». Ce qui est sûr c'est que là où ce programme a été déployé, la relation entre la commune et les citoyens s'est nettement améliorée. Tous les intervenants s'accordent sur la nécessité de généraliser cette expérience au niveau de toutes les communes. « L'engagement collectif laisse augurer d'un avenir plein d'espoir. Nous souhaitons non seulement continuer sur cette voie, mais également intensifier cette collaboration au service des collectivités territoriales comme levier majeur de la consécration et l'enracinement de la démocratie participative », a souligné Khalid Safir. Dans la continuité de cette approche, une convention de partenariat entre l'Association Marocaine des Présidents des Conseils communaux (AMPCC) et l'Association Targa-Aide sera signée ce lundi 16 novembre. L'objectif étant d'assurer un large déploiement du dispositif Label commune citoyenne « LCC » soutenu par la DGCT. Un dispositif qui concerne, dans un premier temps, 66 communes retenues sur la base d'un appel à manifestation.