Née fin 2019 à Wuhan en Chine, la pandémie du Covid 19 a causé une catastrophe sanitaire qui a touché tous les pays du monde. On s'approche sur le plan mondial de 30 millions de cas et de un million de décès. Les pays les plus touchés sont les Etats-Unis, l'Inde, le Brésil, la Russie et le Pérou. La crise sanitaire s'est transformée en crise économique et sociale du fait de la mondialisation. En effet, l'économie mondiale est très connectée. On peut citer à titre d'exemple l'Union européenne où 66% du PIB proviennent de l'import-export. La crise sanitaire a eu pour effet le confinement, d'où la fermeture des chaînes d'approvisionnement mondial. C'est la pire des récessions depuis la seconde guerre mondiale, et la perte financière du Covid 19 est deux fois plus importante que celle de la récession de 2018. Selon les experts, l'économie mondiale perd 500 MM de $ par mois, et la perte totale est estimée à 12.000 MM de $ d'ici la fin de 2021. La pandémie du Covid 19 a eu également des répercussions sociales importantes. Alors que lors des deux dernières décennies des progrès ont été réalisés contre la pauvreté et la maladie, ils sont actuellement au point mort. La pauvreté dans le monde avait baissé de 1,2% en 2018 et 1,5% en 2019, elle va augmenter de 7,1% en 2020. L'extrême pauvreté a augmenté de 7% pendant les huit premiers mois de 2020. La pandémie du Covid 19 a également accentué les inégalités sociales. Aux Etats-Unis, les personnes de couleur et les latinos ont été plus impactés par la maladie. En Afrique, le secteur informel qui représente une part importante de l'économie a perdu 80% de son activité. Enfin selon l'OCDE du fait de la fermeture des écoles, 1,5% du produit intérieur brut mondial en moyenne serait perdu jusqu'à la fin du siècle. Afin de faire face à la pandémie du Covid 19, tous les pays ont pris des mesures de prévention : confinement, distanciation, lavage des mains, port de masque. Ils ont également établi des plans de relance pour stimuler l'activité économique. Le FMI estime à 18.000 MM de $ les sommes injectées dans l'économie mondiale. Les pays riches se partagent la part du lion : 3.000 MM de $ pour les Etats-Unis, et 750 MM d'euros pour l'Union européenne. De leur côté, les pays du G20 ont consacré 22% du PIB à la relance de leur économie, alors que l'Afrique Subsaharienne n'y a consacré que 3% de son PIB. A noter cependant la création de la plateforme africaine de fournitures médicales, créée en Juin 2020 par le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies, la Commission des Nations Unies par l'Afrique, et la Banque africaine Import-Export. De même que la création de 8 millions de comptes en Afrique de l'Ouest pour le transfert d'argent par le système numérique. Du fait que la maladie est présente partout dans le monde, elle ne peut être résolue uniquement par des solutions nationales. C'est pour cela qu'il faut une réponse mondiale qui allie les gouvernements, les entreprises, les banques de développement, le système international de financement. Le but ultime doit être de mettre le virus sous contrôle. C'est pour cela qu'il faut mettre au point des diagnostics et des traitements pour gérer la pandémie à court terme, et des vaccins pour l'enrayer à moyen terme. Vient ensuite la fabrication de tests et de doses en quantité suffisante et le plus rapidement possible. Enfin la distribution de ces outils de manière équitable à ceux qui ont le plus besoin, quelque soit l'endroit où ils vivent ou les fonds dont ils disposent. En conclusion, le monde vit en cette année 2020 une situation exceptionnelle qui a bouleversé toute l'humanité. La situation ne peut être que mondiale, car même si un pays trouve un vaccin, il ne peut être préservé. D'où l'exigence d'une coopération internationale pour mettre fin définitivement à cette pandémie. Par Jawad KERDOUDI Président de l'IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales)