La crise sera, selon le FMI, aussi sociale. Le chômage pourrait augmenter de 40 % cette année dans la zone euro, passant de 6,6 % de la population active, en 2019, à 9,2 % en 2020, et même tripler aux Etats-Unis pour atteindre 10,4% en 2020. Le monde doit s'attendre à une récession comme il n'en a pas connu, en temps de paix, depuis près d'un siècle. Dans ses perspectives sur l'économie mondiale publiées mardi 14 avril, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une contraction de 3 % du PIB de la planète en 2020, en prenant l'hypothèse d'une diminution de la pandémie de Covid-19 au second semestre de cette année. L'éventualité d'une chute encore plus brutale en 2021 n'est pas exclue. Les conséquences économiques du « Grand Confinement », comme l'appelle désormais le FMI, en référence à la Grande Dépression de 1929, ne vont épargner aucun continent. Cette année, les pays les plus touchés seront ceux de la zone euro, avec une contraction de l'activité de 7,5 % (7,2 % pour la France), suivis du Royaume-Uni et des Etats-Unis, avec des replis respectifs de 6,5 % et 5,9 %. Seuls les pays émergents d'Asie enregistreront une croissance positive, à 1 %, dont la Chine, qui peut espérer une hausse de 1,2 % de son produit intérieur brut (PIB), marquant cependant un très net coup de frein, après 6,1 % en 2019. Une situation qui contraste avec celle d'autres pays émergents en Amérique latine, à l'instar du Brésil et du Mexique, qui devraient voir leur croissance chuter de respectivement 5,3 % et 6,6 %. L'Afrique subsaharienne pourrait enregistrer sa première récession depuis un quart de siècle avec une croissance négative de – 1,6 % en 2020. La Banque mondiale met en garde contre le risque d'une crise alimentaire sur ce continent qu'entraîneraient une baisse de la production agricole et la fermeture des frontières. La crise sera aussi sociale. Le chômage pourrait augmenter de 40 % cette année dans la zone euro, passant de 6,6 % de la population active, en 2019, à 9,2 % en 2020, et même tripler aux Etats-Unis pour atteindre, selon le FMI, 10,4 % en 2020. Selon les prévisions de chercheurs du King's College de Londres et de l'Australian National University, rendues publiques le 8 avril, la pandémie pourrait faire basculer un demi-milliard d'habitants de la planète dans la pauvreté effaçant les progrès enregistrés ces dix à trente dernières années. (Avec LeMonde)