Bien que le contexte mondial demeure incertain, l'OCDE a revu à la hausse ses prévisions économiques comparativement à ce qui a été annoncé en juin. Le PIB mondial devrait diminuer de 4 1⁄2 pour cent cette année, avant de se redresser pour augmenter de 5 % en 2021. Mais une résurgence de la pandémie coûterait tout de même 2 à trois points de croissance en 2021. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a dévoilé ce 16 septembre les perspectives de croissance qu'elle a revu à la hausse comparativement à ses projections de juin. Ainsi, le PIB mondial devrait diminuer de 4 1⁄2 pour cent cette année, avant de se redresser pour augmenter de 5 % en 2021, la baisse de la production mondiale ayant été plus modeste que prévue bien que disparate selon les pays. Trop optimiste ? En tout cas l'organisation estime que rétablir la confiance sera crucial. Le rapport de septembre relève que la production économique s'est redressée rapidement à la suite de l'assouplissement des mesures visant à endiguer la pandémie de COVID-19 et du redémarrage de l'activité. Les pouvoirs publics ont réagi rapidement et massivement pour amortir le choc initial subi par les revenus et les emplois. Mais la reprise s'est essoufflée pendant l'été. Ceci étant, une résurgence plus vigoureuse de la pandémie, ou des mesures d'endiguement plus strictes, pourraient amputer de 2 à 3 points de pourcentage le taux de croissance mondiale en 2021, se traduisant par une montée du chômage et une période prolongée d'atonie de l'investissement. Le redressement dépend également de l'ampleur du soutien apporté à la demande par les mesures de relance budgétaires et monétaires adoptées. Dans ce sillage, l'OCDE préconise que les aides budgétaires, monétaires et structurelles soient maintenues en 2021 pour préserver la confiance et limiter l'incertitude, mais elles doivent évoluer en fonction de la situation économique. Le but étant d'éviter tout resserrement budgétaire prématuré alors que les économies sont encore fragiles. Aussi, la poursuite d'une politique budgétaire expansionniste ne devrait-elle cependant pas empêcher d'apporter les ajustements nécessaires aux programmes d'urgence clés – notamment aux dispositifs de maintien dans l'emploi et de garantie de ressources – pour limiter les coûts durables de la crise et favoriser le redéploiement nécessaire des ressources vers les secteurs en expansion. Un renforcement de la coopération mondiale visant à préserver l'ouverture des frontières ainsi que la liberté des échanges et de l'investissement et la libre circulation des équipements médicaux, est essentiel pour atténuer les effets économiques de l'épidémie et éradiquer le virus dans toutes les régions du monde, ainsi que pour accélérer la reprise économique. Croissance réelle du PIB Les perspectives mondiales demeurent très incertaines. Les perspectives de croissance dépendent de nombreux facteurs, notamment de l'ampleur et de la durée des nouvelles vagues d'infections par le COVID-19, de la mesure dans laquelle les dispositifs actuels d'endiguement seront maintenus ou renforcés et se répercuteront sur la confiance, du temps qui s'écoulera avant qu'un vaccin ou un traitement efficace ne soit disponible, ainsi que de Les prévisions reposent sur l'hypothèse qu'il s'écoulera au moins un an avant le déploiement généralisé d'un vaccin efficace, ce qui limite son impact sur les perspectives pour 2021. En conséquence, une reprise progressive de l'économie mondiale devrait se poursuivre pendant les dix-huit prochains mois, mais à un rythme variable suivant les économies. Le PIB mondial devrait diminuer de 4 1⁄2 pour cent cette année, avant se redresser pour augmenter de 5 % en 2021. La révision à la hausse des prévisions de croissance mondiale en 2020 par rapport à celles qui figuraient dans l'édition de juin 2020 des Perspectives économiques de l'OCDE (graphique 6, partie A) dissimule des différences d'évolution considérables entre les pays. L'assouplissement monétaire à l'œuvre depuis le déclenchement de la pandémie devrait également aider à assurer une offre de crédit suffisante et un soutien à la reprise de l'activité. Toujours est-il, la faiblesse des taux d'intérêt qui prévalait avant la pandémie et le niveau d'endettement élevé des entreprises risquent de nuire à l'efficacité de la politique monétaire par rapport à ce que l'on aurait pu en attendre en temps normal. Selon l'OCDE, des mesures complémentaires d'ordre budgétaire et structurel seront nécessaires pour renouer avec la confiance, restaurer la demande et la dynamique économique et corriger l'asymétrie des effets de la pandémie sur les secteurs et les ménages. Il faut poursuivre les mesures de soutien budgétaire et mieux les cibler. En effet, il est estimé qu'un retrait prématuré des mesures de soutien budgétaire en 2021 refrénerait la croissance, comme l'ont expérimenté de nombreux pays au lendemain de la crise financière mondiale. Parallèlement, il faut que les pouvoirs publics réévaluent et ajustent la conception et l'équilibre de leurs mesures d'accompagnement pour que celles-ci soient bien ciblées, suivies de près et levées progressivement à mesure que la reprise progresse pour faciliter le nécessaire redéploiement des ressources en main-d'œuvre et en capital vers les secteurs offrant les meilleures perspectives à long terme. Les perspectives d'une reprise durable pourraient être également renforcées si les pouvoirs publics allaient au-delà du soutien des revenus et stimulaient la demande agrégée directement, grâce à l'investissement public. Il serait prématuré de prendre, dès maintenant, des mesures d'assainissement budgétaire mais il faudra, in fine, restaurer la santé des finances publiques sans menacer la croissance. L'adoption de règles budgétaires bien pensées et l'établissement de processus budgétaires incitant davantage à une planification à long terme prudente et fournissant des informations de meilleure qualité, aideraient à alléger les vulnérabilités budgétaires. Quid des payes qui ne disposent de marge de manœuvre confortable ? L'OCDE suggère d'engager sans tarder des examens des dépenses publiques afin de repérer les gains d'efficience et les possibilités de réduire les dépenses peu prioritaires et inefficaces aiderait en outre à créer de la marge pour pouvoir consacrer de nouvelles dépenses à des domaines prioritaires de l'action publique ayant des impacts positifs sur l'économie et le bien-être de la population. Bien évidemment, ces prévisions reposent sur l'hypothèse qu'il s'écoulera au moins un an avant le déploiement généralisé d'un vaccin efficace, ce qui limite son impact sur les perspectives pour 2021 !