A quoi ressemblera le monde du travail après la pandémie Covid-19 ? Un débat de plus en plus dominé par l'idée d' « une nouvelle normalité » face aux effets catastrophiques de la crise sanitaire sur le monde du travail. Dans sa globalité, la communauté internationale est aux prises avec les difficultés sanitaires, humanitaires et socio-économiques provoquées par la crise du Covid-19. Alors que la pandémie se poursuit, les réponses stratégiques devront être appliquées efficacement car elles constitueront le préalable nécessaire à un retour progressif et sûr au travail. « Toutefois, ce retour au travail n'est pas synonyme d'un retour au travail comme avant –tout au moins durant cette période où il nous faudra continuer de vivre et de travailler avec le virus et tant qu'un vaccin ou un traitement ne sera pas universellement disponible » alerte l'Organisation Internationale du Travail. La question qui vient donc à l'esprit : à quoi ressemblera le monde du travail après la pandémie ? Un débat de plus en plus dominé par l'idée d' « une nouvelle normalité » au travail. En effet, quelles que soient les restrictions en vigueur aujourd'hui, l'avenir du travail peut, et doit, être ce que nous voulons qu'il soit. Inutile de rappeler que la pandémie a eu des effets catastrophiques sur le monde du travail, causant d'innombrables souffrances et exposant au grand jour l'extrême vulnérabilité de millions de travailleurs et d'entreprises. Selon les dernières estimations de l'OIT, les fermetures de lieux de travail qui se sont multipliées de par le monde en raison du Covid-19 ont entraîné une réduction du nombre d'heures travaillées de 10,7% dans le monde au deuxième trimestre de 2020. Cela représente 305 millions d'emplois perdus (sur la base d'une semaine de travail de 48 heures). Si la région Asie-Pacifique a été initialement la plus touchée, c'est aujourd'hui le tour de la région des Amériques, suivie par l'Europe et l'Asie centrale, car l'épicentre de la pandémie se déplace d'est en ouest sur le globe. Sa trajectoire future reste toutefois incertaine. « C'est précisément pour cette raison que la Déclaration du centenaire de l'OIT pour l'avenir du travail avec son programme centré sur l'humain, est si importante, à l'heure où nous avons pour tâche de reconstruire en mieux », explique l'OIT. La pandémie a également mis en évidence, avec une brutalité surprenante, qu'il est absolument impératif d'agir sans attendre pour défendre les principes et objectifs de la Déclaration du centenaire et a démontré quel serait le coût humain à payer si nous n'y parvenions pas. Le processus à reconstruire en mieux devra apporter des réponses à des questions et à des enjeux pressants. Comment va-t-il promouvoir une croissance soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous ? Comment concevoir des mesures de riposte face au Covid-19 qui permettent à l'économie mondiale de sortir rapidement de la récession et de surmonter les défis qui se présenteront sur la voie d'une juste transition numérique, démographique et environnementale ? Que faut-il faire pour remédier aux immenses vulnérabilités du monde du travail que la pandémie a révélées au grand jour ? Comment intensifier la formalisation de l'économie informelle et progresser résolument vers une couverture sociale universelle ? Quels secteurs d'activité économique et quelles catégories de travailleurs requièrent une attention et un appui particuliers ? À un moment où la coopération multilatérale est plus que jamais indispensable mais où elle rencontre des difficultés sans précédent, comment la communauté internationale peut-elle se retrouver autour d'une véritable cause commune et se consacrer de nouveau à l'exécution du Programme 2030 Les grands jalons de l'année à venir pour l'OIT Le sommet mondial virtuel de l'OIT consacré au Covid-19 et au monde du travail se tient en une année où ni la Conférence internationale du Travail ni le Conseil d'administration n'ont pu avoir lieu. Il s'agit néanmoins d'une année cruciale pour l'Organisation et pour le monde du travail. C'est dans ce contexte que ce sommet peut apporter des orientations d'une importance décisive. Tout l'enjeu est de déterminer comment, en se fondant sur sa Déclaration du centenaire ainsi que sur les efforts collectifs et la détermination de ses mandants tripartites mondiaux, l'OIT peut contribuer de son mieux à faire passer le monde du travail de la crise du Covid-19 à cet avenir meilleur qu'elle s'est engagée à bâtir pour lui en 2019. Dans la période précédant la session de 2021 de la Conférence internationale du Travail, l'Organisation devra négocier et adopter son programme et budget pour 2022-23. En outre, la Conférence elle-même est une occasion unique de concrétiser le rôle de l'OIT dans les processus de relance, qui auront une importance à long terme pour celles et ceux qui subissent les répercussions de la pandémie et pour celles et ceux qui leur succéderont. Lire également : Migration : l'OIT plaide pour la réinsertion des travailleurs