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L'eau, l'énergie et l'alimentation, une nouvelle approche intégrée pour un développement durable
Publié dans EcoActu le 30 - 06 - 2020

Le développement durable, plus qu'un slogan, une tendance irréversible
Le développement durable est aujourd'hui l'axiome de base de la majorité des pays développés et émergents dans le monde. D'autant plus que la crise sanitaire du Covid19 est venue pousser à son paroxysme les préoccupations autour du mode de fonctionnement et de vie de nos sociétés contemporaines. Il s'agit, non pas seulement de lutter contre le réchauffement climatique ou encore de garantir un développement respectueux de l'environnement, mais aussi de changer complètement la logique d'utilisation des ressources. La bonne allocation des ressources naturelles, de manière intégrée et circulaire, est tout aussi bénéfique sur le plan moral et éthique qu'économique et social.
La révolution du développement durable provient à ce jour du monde de l'énergie. Le secteur énergétique est aujourd'hui un des moteurs de la décarbonisation des processus de production dans de nombreux pays. La finalité étant de créer de la valeur sur l'ensemble de la chaîne, de la production énergétique à la consommation de l'électricité ou de l'eau.
Dans cette dynamique, le Maroc est un des pays de la région le plus déterminé à assurer son développement dans le respect de Objectifs de Développement Durables (ODD) internationaux. En effet, l'OCDE affirme que plus les entreprises et les organisations sont prêtes à s'engager dans des projets qui intègrent les principes de durabilité, plus la planète se rapproche de la réalisation des ODD de l'ONU. Le Maroc s'est ainsi engagé sur des axes prioritaires tels que :
* Une énergie accessible et propre
* Une industrie durable, propre et innovante
* Un développement territorial durable
* La lutte contre le réchauffement climatique
Cette approche intégrée du développement durable nous ramène à une problématique cruciale dans notre continent : la sécurité alimentaire et son lien étroit avec des modes de production énergétiques propres et l'utilisation rationnelle des ressources hydriques.
Les énergies renouvelables : un levier de sécurité alimentaire pour l'Afrique
C'est un consensus mondial : les énergies renouvelables sont la solution énergétique durable la plus rapide et la plus abordable pour garantir l'accès à l'énergie en Afrique. Les sources d'énergies vertes et renouvelables sont des leviers efficients pour des pays, dont le PIB dépend grandement du secteur agricole, garant de la sécurité alimentaire. La maîtrise de l'énergie permet d'accroître la productivité agricole, de favoriser l'accès aux ressources en eau et leur gestion optimale à usage privé et industriel. Par exemple, une grande quantité d'énergie est nécessaire pour extraire, traiter et distribuer l'eau. La nourriture a besoin d'énergie et d'eau pour être cultivée. Ce cycle positionne l'énergie comme un catalyseur de la sécurité alimentaire, d'une productivité agricole et d'un et d'une gestion améliorée des ressources en eau à usage privé et industriel.
Ainsi, les secteurs de l'eau, de l'énergie et de l'alimentation agissent entre eux avec un effet multiplicateur générant ainsi une plus grande attractivité pour les investissements intersectoriels.
L'eau, l'énergie, l'alimentation : un triptyque indissociable
L'énergie, l'eau et la nourriture sont des éléments essentiels à notre bien-être, notamment pour lutter contre la pauvreté et garantir un développement durable. Les prévisions à l'échelle mondiale vont vers une augmentation exponentielle de la demande en eau douce, en énergie et en nourriture au cours des prochaines décennies. Cela n'est pas uniquement lié à une augmentation de la population, mais aussi à d'autres facteurs tels que le développement économique et urbain qui en découle, la demande croissante de denrées alimentaires de base et diversifiées, le changement climatique ainsi que la dégradation et la rareté des ressources.
Selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, 2020), le secteur alimentaire représente 30% de la consommation totale d'énergie au niveau mondial, dont plus de 70% est utilisée après que les denrées alimentaires quittent les exploitations agricoles, dans le transport, la transformation, l'emballage, l'expédition, le stockage, la commercialisation, etc., l'énergie contribuant d'environ 35% aux émissions totales de gaz à effet de serre issues des filières agroalimentaire, en excluant celles issues des changements d'utilisation des terres. L'eau est ainsi au cœur de l'écosystème et son lien avec l'énergie et la nourriture est indissociable. Sans énergie, l'eau ne peut pas être traitée, drainée, dessalée et distribuée pour la rendre potable. Dans le même temps, l'eau est un facteur essentiel dans le processus de génération d'énergie car elle sert à des fins de refroidissement, d'extraction et de transport.
D'un autre côté, la production alimentaire a besoin du pouvoir rédempteur de l'eau pour l'irrigation, qui à son tour a besoin d'énergie pour fonctionner. Tandis que d'autres tâches, à forte intensité énergétique, comme la fertilisation, la collecte et la conservation des aliments crus ou transformés, nécessitent de grandes quantités d'eau.
Le Maroc, un modèle africain pour la réussite de ce paradigme
Si défaire le nœud qui lie l'eau, la nourriture et l'énergie semble carrément impossible, les utiliser au profit du développement durable est un défi de plus en plus exigeant. Les secteurs de l'eau, de l'énergie et de l'alimentation en Afrique n'ont pas encore pleinement pris conscience de l'interdépendance et la complémentarité de cet écosystème dans la stratégie de développement du continent. Bien qu'il s'agisse d'un changement de paradigme complexe, l'engagement et la contribution d'institutions et d'opérateurs internationaux pourrait faciliter cette transition. La finalité est de démontrer, avec le soutien de données solides, que ce triptyque peut faciliter l'accès à des soutiens politiques et financiers. Aussi, en marge du challenge technique et technologique, de nombreux défis restent à relever, notamment sur le plan financier et réglementaire afin de favoriser des investissements adéquats.
Le Maroc s'est engagé dans un véritable programme énergétique renouvelable (solaire, éolien, hydraulique, etc), couplé à un programme prioritaire de gestion des ressources hydriques (dessalement, autoroutes de l'eau, redirection des circuits de distribution d'eau, etc). Cette vision est d'autant plus ambitieuse qu'elle priorise l'utilisation des sources renouvelables pour la gestion des ressources hydriques, notamment les projets de dessalement. Cette complémentarité de programme a pour vocation de créer les conditions économiques idoines au développement des régions les plus enclavées et les moins développées, et créer ainsi un équilibre compétitif entre les différents territoires du Royaume.
C'est ainsi que la mise en lien de projets énergétiques renouvelables avec des projets hydriques, permet, entre autres, de :
* Lutter contre le stress hydrique,
* Assurer le rythme de l'irrigation des zones agricoles
* Généraliser l'accès à l'eau à l'ensemble de la population locale
* Rationnaliser l'utilisation de l'eau potable dans le secteur industriel et agricole
Aussi, l'amélioration du revenu agricole permettra d'assurer une alimentation et une nutrition sécurisée et saine pour l'ensemble des habitants locaux. L'impact socio-économique et les externalités positives sont réels et peuvent être mesurables sur le temps.
La dimension verte et environnementale de tout processus de production, qu'il soit industriel ou agricole, permettra d'inscrire le Royaume dans une réelle stratégie de décarbonisation. Cette approche assurera aux agriculteurs et aux industriels une consommation d'électricité et d'eau issue d'une énergie durable et de fournir un meilleur produit, respectueux de l'environnement.
Le Maroc gagnera ainsi un véritable avantage comparatif à l'échelle international et accroîtra, par conséquent, la compétitivité de ses exportations, grâce notamment aux certifications et à la traçabilité des produits verts et durables.

Par Dr. Abdelilah Chami
Abdelilah Chami est actuellement Directeur Du Développement Durable & CSV à ENEL Green Power Maroc. Il dispose de près de 20 années d'expérience dans l'élaboration et la mise en œuvre de stratégies et de programmes sectoriels, notamment en PPP.
En 2012, il était directeur RSE & Affaires Extérieures à l'entreprise américaine Kosmos Energy American Oil & Gas Company. Il est le fondateur et le secrétaire général de la fondation « Biladi Pour le Développement Durable ». Il est également membre du Conseil International pour les Initiatives Ecologiques Locales.
Abdelillah Chami est titulaire d'un Doctorat en Administrations des Affaires de l'IAE Nice. Il est aussi lauréat de la prestigieuse Ecole de la Gouvernance et du Développement International de l'Université de Harvard.


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