Les encours de la dette extérieure des établissements publics et du Trésor se sont établis respectivement à 180,2 milliards DH et à 150,9 Mds de DH à fin mars 2018. A l'occasion de la réunion, tenue mardi dernier, de la commission du contrôle financier, M. Boussaid a interpellé certains établissements publics sur l'ampleur des encours de leurs dettes publiques. Au terme du premier trimestre de l'année 2018, l'encours de la dette extérieure publique s'est établi à 331,1 Mds de DH contre 332,6 Mds de DH à fin 2017, soit une baisse de 1,5 Md de DH. La ventilation du portefeuille de la dette extérieure publique montre que les établissements publics sont les premiers emprunteurs, soit 53,9% suivis du Trésor (45,6%). Les banques et les collectivités locales représentent 0,5%. Les encours de la dette extérieure des établissements publics et du Trésor se sont établis respectivement à 180,2 milliards DH et à 150,9 Mds de DH. Selon les statistiques fournies par la Direction du Trésor et des finances extérieures (DTFE) relevant du ministère des finances, durant les trois premiers mois de l'année en cours, un volume global de 2,6 Mds de DH a été mobilisé par le secteur public dont 2,5 Mds DH destinés aux projets d'investissement des établissements publics et des collectivités territoriales et 0,1 Md de DH pour les projets du budget. Le service de la dette extérieure publique à fin mars 2018 s'est établi à 5,5 Mds de DH (3 Mds de DH réglés par le Trésor et 2,5 Mds de DH par les EEPs). Par type de créanciers, les multilatéraux se taillent une part de 47,5%, suivis des bilatéraux (29,6%). Le marché financier international et les banques commerciales s'adjugent une part de 22,9%. « Par type de devises, c'est l'euro qui vient en première position (61,9%), suivi du dollar (27,1%) », relève la même source. Dette des établissements publics : sur un trend haussier Les chiffres susmentionnés montrent que la dette des établissements publics continue à grimper. A fin septembre 2017, les chiffres publiés par la Direction du Trésor et des Finances extérieures révèlent que les encours des emprunts extérieurs des établissements publics et du Trésor se sont établis respectivement à 173,9 Mds de DH et à 147,5 Mds de DH. Dans le même sillage, force est de constater que depuis 2015, la dette extérieure des EEP (principaux investisseurs) dépasse celle extérieure du Trésor et représente plus de 54% de la totalité de la dette publique. Le rappel à l'ordre de Boussaid La hausse des encours de la dette extérieure n'a pas laissé indifférent l'argentier du Royaume M. Boussaid qui a exhorté, à l'occasion de la réunion de la commission du contrôle financier du Parlement, les directeurs de 725 établissements publics à revoir leur méthodologie de travail. Six d'entre eux éprouvent des difficultés à cause de leur dette qui a atteint 440 Mds de DH. Leur dette interne s'est établie à 261,2 Md de DH, soit un pourcentage de 77%. Leur dette externe se chiffre à 179,28 Md de DH. Les établissements publics concernés sont : L'ONEE : 94,88 Mds de DH, l'OCP : 100 Mds de DH, la société des autoroutes du Maroc : 61,96 Mds de DH l'ONCF : 56,138 Mds de DH l'ONDA 5,67 Mds de DH la RAM 13,32 Mds de DH. A ce titre, le ministre des finances appelle à mieux maîtriser le budget et ce conformément aux investissements, à la nécessité de maîtriser le déficit budgétaire et au respect de la bonne gouvernance. Le constat de la Cour des comptes Comme signalé dans le rapport de la Cour des Comptes sur les établissements publics de 2016, cette situation présente, outre les risques liés à l'équilibre financier fragile que connaissent certains EEP, un risque de change pouvant impacter substantiellement les résultats de ceux qui ne réalisent pas de chiffre d'affaires en devises. Toutefois, les magistrats de l'institution de Driss Jettou nuancent : « sachant que près du tiers des dettes extérieures est le fait de l'OCP, il faudrait noter que le recours de plus en plus fréquent de certains EEP à des financements externes sans recours à la garantie de l'Etat dénote de la maturité de ces organismes et traduit la confiance des bailleurs de fonds reflétant une maîtrise des risques associés ». De même, hormis le caractère important de l'encours de la dette des EEP et son poids par rapport au PIB (25%), il faut noter que les principaux EEP ont été principalement à l'origine de l'augmentation de cet endettement pour accompagner leurs stratégies de développement et financer leur programme d'investissement. Une chose est cependant sûre: dans le cadre de la bonne gouvernance et de la réédition des comptes, il est recommandé de procéder à des audits opérationnels permettant de se prononcer sur la profitabilité des projets réalisés, l'optimisation des ressources allouées et des indicateurs de mesure de performance qui étaient à la base de l'approbation de la tutelle.