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Groupe OCP : les dessous de la notation de Fitch
Publié dans EcoActu le 14 - 05 - 2020

C'était attendu. Dans la soirée du 13 mai, l'agence de notation Fitch Ratings révisait la notation du Groupe OCP de BBB- / perspective stable à BB+ / perspective négative et ce deux semaines après avoir revu la note de crédit à long terme en devises du Maroc. La qualité de crédit du groupe a-t-elle pour autant changé ? Voici quelques éléments de lecture pour bien comprendre cette notation.
Fitch Ratings a revu le 13 mai 2020 la notation du groupe OCP de BBB- / perspective stable à BB+ / perspective négative, comme conséquence directe de la révision de la notation du souverain à BBB- / perspective négative le 26 avril dernier, d'une appréciation inchangée du lien avec le souverain, et d'une dégradation de la notation intrinsèque d'OCP de BB+ à BB.
D'ailleurs dans ses commentaires sur cette notation, Fitch Ratings explique d'emblée que la note d'OCP, réduite d'un cran par rapport à celle de son actionnaire majoritaire, le Maroc (BBB- / Negative), reflète le lien global modéré à fort entre la société et l'Etat conformément aux critères de notation des entités liées au gouvernement (GRE) de Fitch. En somme, les perspectives négatives sont motivées par celles de la notation souveraine.
Aussi, l'agence de notation confirme-t-elle que le Groupe OCP « reflète un profil business solide soutenu par l'intégration verticale du Groupe, sa compétitivité en termes de coûts, l'importance des réserves détenues ainsi que par sa position de leader sur le marché des phosphates ».
Mieux encore, le rapport de Fitch Ratings souligne que le coronavirus n'a jusqu'à présent eu aucun impact sur le groupe OCP : « Le chargement et le déchargement dans les ports du Maroc n'ont pas été affectés, tandis que les expéditions vers le Brésil et l'Europe, y compris l'Italie et l'Espagne, n'ont subi aucune interruption. Bien que les mesures en Inde aient probablement eu un impact négatif sur le transport d'acide phosphorique vers le pays, nous nous attendons à ce que toute perte de volume soit atténuée par une augmentation des exportations d'engrais finis. La plupart des ports en Inde fonctionnent désormais normalement ou avec des restrictions mineures ». On annonce qu'OCP a largement vendu toutes ses expéditions de phosphates granulaires prévues pour mai à fin avril. « Dans l'ensemble, les engrais sont considérés comme des produits fondamentaux par la plupart des pays et leur mouvement n'a pas été affecté par les mesures sanitaires et de restriction liées au Covid-19.
Il faut donc apporter quelques éléments de lecture pour bien comprendre cette notation et mieux la contextualiser.
OCP, centenaire et solidaire
Plusieurs pays et groupes ont vu leur notation révisée sous le coup de prévision sur les conséquences de la pandémie du Covid-19. Mais il faut souligner que dans le cas du Groupe OCP, Fitch intègre dans son appréciation le soutien qu'un groupe marocain centenaire apporte à l'effort national de solidarité en cette période inédite de pandémie, estimant qu'il ajoute à la pression sur ses ratios. Et par ricochet sur son profil crédit.
Au langage des chiffres, le fleuron national a préféré celui de l'engagement auprès du Maroc en cette phase inédite que vit le monde sous l'effet de cette pandémie dont les conséquences n'ont pas encore terminé.
Ainsi, Fitch prévoit que le flux de trésorerie disponible (FCF) restera négatif sur l'horizon de notation, jusqu'à fin 2023 entre autres facteurs, en raison de la contribution d'OCP de 3 milliards de DH au fonds spécial pour la gestion des effets de la pandémie, l'investissement dans le secteur de l'hôtellerie ainsi qu'une augmentation attendue de dividendes.
Sur un autre niveau, la méthodologie utilisée par Fitch juge le bilan du Groupe à la lumière d'un seul ratio de crédit, le levier ajusté FFO/Dette (Funds fromoperations).
Or, à fin 2019, le Groupe OCP est en franchissement du seuil maximal de ce ratio en raison principalement des conditions de marché dégradées. Comme l'explique OCP, cette dégradation a partiellement été compensée par le plan d'investissement contra-cyclique qui a largement renforcé les capacités de production du Groupe et sa compétitivité en termes de coûts, lui permettant de consolider sa position de leader du marché des phosphates.
« En outre, l'horizon de notation de Fitch se situe à fin 2023 et ne prend en compte que la phase d'investissement dans le creux du cycle et non le rebond engendré par nos investissements continus », explique-t-on.
Comment se dessine le post-Covid
Les agences de notation ont été particulièrement prolifiques en raison des effets attendus de la pandémie du Covid-19 dans le monde. Depuis mars 2020, Fitch a dégradé de Investment Grade à sous Investment Grade près de 20 émetteurs concernant un montant total de dette de 150 Mds de dollars. L'agence estime de 200 Mds à 300 Mds de dollars le volume de dette notée Investment Grade risquant d'être dégradée en sous Investment Grade au cours des prochains mois !
Pour le secteur de la chimie, les agences n'y sont pas allées d'une main morte : S&P a dégradé 20 émetteurs (30 émetteurs ont vu leur perspective dégradée en perspective négative), Fitch a dégradé la notation de 18 émetteurs et Moody's a dégradé 34 émetteurs du secteur.
Dans le secteur des engrais en particulier, secteur qui avait dévissé de 35% en 2019, l'OCP a été plus résilient en maintenant son rating BBB- depuis 2012 alors que ses concurrents ont connu une première vague de dégradation en 2016.
Venons-en au rapport de Fitch qui, dans un contexte global de bas de cycle, projette une diminution de plus de 10% de ses hypothèses du prix de la tonne d'engrais à horizon 2022.
Comment une telle hypothèse à l'heure où la crise du Covid-19 fait planer une crise alimentaire sans précédent ? Le Coronavirus menace les moyens de subsistance de 265 millions de personnes dans les pays à faible et moyen revenu selon les derniers chiffres du Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM).
L'industrie des engrais, s'avère encore plus stratégique post-Covid, particulièrement pour assurer un approvisionnement à même d'assurer une sécurité et une stabilité alimentaire dans différents pays.
En effet, depuis le début de la crise, de nombreux gouvernements ont reconnu le caractère critique du secteur des engrais, mettant en œuvre les politiques nécessaires pour garantir le bon fonctionnement de la chaîne d'approvisionnement. Cette croissance de la demande mondiale devrait donc inverser ce bas de cycle dont le secteur des engrais sort progressivement.
C'est ce qui se confirme du coté du groupe OCP avec le maintien de la demande auprès des clients d'OCP à un niveau normal et les différentes unités du Groupe opèrent à pleine capacité pour satisfaire les carnets de commandes qui se remplissent à un rythme régulier.
Pour rappel, en 2019, OCP a continué à satisfaire sur ce marché les besoins en produits d'un portefeuille de clients géographiquement diversifiés, tout en développant la demande d'engrais sur les marchés émergents du continent africain, où les ventes ont connu une hausse de 11% par rapport à 2018.
Plus encore, le groupe a renforcé sa position sur les produits de spécialité, représentant 34% des volumes de vente d'engrais en 2019, à travers le développement de nouvelles solutions de fertilisation adaptées aux cultures et aux sols.
Faut-il rappeler que le Groupe OCP a signé en septembre 2019, un mémorandum avec la Commission de l'Union africaine et l'Agence de développement de l'Union africaine, AUDA-NEPAD, pour renforcer leur partenariat afin de soutenir le développement du secteur agricole africain.
Contrairement donc aux prévisions de Fitch, le groupe soutient que les prix des engrais devraient connaître une hausse progressive sur les années à venir. Cette hausse, combinée à l'augmentation de la capacité de production du groupe OCP, grâce à la réalisation de la première phase de son programme d'investissement destiné à augmenter les capacités et à réduire les coûts, devrait permettre une augmentation des performances commerciales et financières du groupe sur les prochaines années.
D'ailleurs, dans un récent rapport de la BERD, ce sont les secteurs non agricoles qui sont appelés à jouer un rôle locomoteur de la croissance, principalement l'industrie minière, en raison de l'impact négatif de la pandémie de coronavirus sur la production de phosphate en Chine. L'OCP, gestionnaire responsable des principales réserves de phosphates dans le monde, et le Maroc sont en première loge pour en tirer profit.
Notation Investment grade
Evoluant des conditions de marché peu favorables, le groupe OCP qui célèbre cette année 100 ans d'activité affiche des fondamentaux et des performances financières solides malgré les conditions du marché mondial jusque-là peu favorables. D'ailleurs, le Groupe dispose toujours d'une notation Investment Grade par Standard & Poor's qui vient de confirmer la notation du souverain à BBB-, Stable. Aussi, un dialogue permanent est-il maintenu avec l'agence Standard &Poor's, et OCP demeure confiant quant à sa capacité à préserver dans la durée cette notation Investment Grade.
On apprend également qu'OCP, serein quand à la résilience de son modèle, s'inscrit dans un échange constructif avec Fitch afin de recouvrer un niveau Investment Grade, en faisant la démonstration du caractère inchangé de la qualité de crédit du groupe.
Son modèle repose sur l'investissement dans l'innovation, le développement d'engrais de spécialités et dans l'agriculture de précision (smart agriculture) tout en s'appuyant sur les capacités de recherche de l'Université Mohammed VI Polytechnique.


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