Ce mécontentement est plus accentué chez les TPE (63%), comme le montre l'enquête sur le climat des affaires réalisée par le HCP auprès des entreprises au Maroc de janvier à juillet 2019. L'échantillon est composé de 769 entreprises représentant l'industrie, 371 la construction, 294 le commerce et 667 les services marchands non financiers. Globalement, une entreprise sur cinq recourt au financement externe dont la majorité (93%) provient du crédit bancaire. Cette proportion s'élève à 46% pour les GE contre 18% pour les TPME. Les TPME sont les plus confrontées aux difficultés d'accès au financement qui constituent un obstacle sévère pour 40% d'entre elles. Au cours des trois dernières années, 39% des entreprises ont réalisé des investissements. Cette proportion s'élève à 80% pour les GE, 49,5% pour les PME et 29,4% pour les TPE. La taille de l'entreprise apparait comme un facteur déterminant de l'investissement. Toutefois, l'acte d'investir est entravé par le manque de financement pour 74% des entreprises quelle que soit leur taille. Par ailleurs, l'étude dévoile que 35% des entreprises ont demandé un crédit auprès d'une institution bancaire au cours des trois dernières années. Cette proportion est de 56% pour les GE et de 27% pour les TPE. Le taux d'intérêt élevé (40%) ainsi que les garanties exigées par les banques (34%) sont les principaux freins à la demande de crédit. Près de 33% des entreprises évitent le recours au crédit bancaire pour des raisons religieuses. Selon la perception des chefs d'entreprises, les deux facteurs les plus déterminants pour l'accès au financement bancaire, à savoir les garanties exigées et le taux d'intérêt, se sont davantage resserrés durant la période considérée. Sur le registre de la fiscalité, les entreprises se plaignent des contrôles fiscaux et de la multiplicité des redressements. A ce titre, 34% des GE ont fait l'objet d'un contrôle fiscal et 73% ont été redressées durant la dernière année. Dans l'ensemble, le système fiscal est jugé contraignant par 60% des d'entreprises, un facteur de découragement de l'investissement par 95% d'entre elles, source de méfiance vis-à-vis de l'administration fiscale par 88% et favorisant le recours à des pratiques informelles par 69%. Par ailleurs, le système fiscal est considéré complexe par plus de la moitié des entrepreneurs (51%). Cette proportion est de 63% pour les GE.