Le groupe AKDITAL mène depuis 2018 un important plan d'investissement avec l'ouverture de 4 nouveaux établissements de santé et 3 autres en cours. Le PDG du groupe appelle le ministère de la Santé à renforcer le partenariat public-privé dans la prise en charge des maladies lourdes. L'un des secteurs qui accuse un déficit important en matière d'infrastructure mais aussi de ressources humaines qualifiées dans notre pays est celui de la santé. Les chiffres sont alarmants et parlent d'eux-mêmes. Au Maroc le nombre de lits par 1.000 habitants est de 0,9 alors qu'en Tunisie, par exemple, il est de 6,5. Une différence énorme qui montre les défis à relever dans ce secteur vital. Conscient des besoins pressants dans ce domaine et du rôle que le secteur privé est amené à jouer afin d'étoffer l'offre de soins, le groupe Akdital Holding mène depuis 2018, un important plan d'investissement. Propriétaire de la clinique Jerrada Oasis à Casablanca depuis 2011, le groupe s'est développé avec la construction de 4 nouveaux établissements de santé multidisciplinaires et spécialisés répondant aux normes internationales en 2 ans. Il s'agit de la clinique Ain Borja (2018), du Centre International d'Oncologie Casablanca (2019), de la clinique Longchamps (2019) et de l'hôpital privé Casablanca Ain Sbaâ (2019). Mais le groupe Akdital ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Il prévoit l'ouverture en 2020 d'un sixième établissement à El Jadida (en cours de construction) ainsi que deux autres hôpitaux privés à Tanger et à Bouskoura, dont les travaux débuteront l'an prochain. Avec ces nouvelles installations, le groupe dispose désormais de 550 lits (dont 100 lits de soins intensifs, 70 lits de réanimation adulte et 40 couveuses de réanimation néonatale), 29 blocs opératoires (dont un tiers de blocs de chirurgie cardiaque) et un plateau de radiologie performant (5 scanners, 4 salles de cathétérisme cardiaque, 3 IRM). Il emploie plus de 2.000 personnes dont 1.200 emplois directs. Aujourd'hui, avec ces investissements le groupe Akdital, détenu par un médecin, démontre que les médecins peuvent également être de bons gestionnaires. « En tant que médecin nous étions souvent traités de mauvais gestionnaires ce qui avait justifié, entre autres, l'ouverture des capitaux des cliniques privées aux non-médecins prévue par la loi n° 131-13 relatif à l'Exercice de la médecine. Aujourd'hui, nous prouvons le contraire puisque nous avons réussi ce que les non-médecins n'ont pas pu faire à savoir être producteurs de soins et investisseurs en même temps », a souligné Dr Rochdi Talib, PDG du groupe. En effet, cette loi qui a fait couler beaucoup d'encre, avait pour objectif d'ouvrir l'investissement aux non-médecins dans une optique de résorber le déficit et améliorer l'offre de soins notamment dans les zones enclavées. 4 ans après sa promulgation, on s'aperçoit que l'engouement attendu par cette mesure n'a pas été au rendez-vous. C'est plutôt un groupe porté par un médecin qui s'est lancé dans un investissement colossal. Même si le Top management n'a pas souhaité dévoiler le montant de l'investissement, il a tout de même affirmé qu'il s'agit d'un investissement lourd. Le groupe a pu compter avec l'appui des banques qui l'accompagnent à hauteur de 60 jusqu'à 70% dans l'investissement. Rochdi Talib nous a également affirmé que des négociations sont en cours avec un fonds d'investissements qui va accompagner le groupe dans son plan d'investissement. Quid du PPP ? Aujourd'hui, le groupe veut jouer un rôle important dans l'élargissement de la prise en charge médicale au Maroc non seulement par des infrastructures de santé répandant aux standards internationaux et de médecins soignants de haut niveau mais également en accompagnant le secteur public à résorber le déficit. Ainsi, Dr Rochdi Talib, PDG du groupe a affirmé lors d'un point presse qu'il fera du partenariat public-privé dans le domaine de la Santé son cheval de bataille. Il a rappelé l'importance de cet outil dans la prise en charge des milliers de malades qui sont livrés à eux-mêmes. « Nous avions entamé avec le ministre de la Santé sortant Anass Doukkali des négociations pour la création d'un PPP comme celui de la prise en charge de la dialyse. Nous pensons proposer le même principe dans d'autres maladies ou les délais d'attente sont très longs notamment les maladies cancéreuses, les maladies néonatales ainsi que cardiovasculaires », a précisé Dr Rochdi Talib. En effet, les résultats du PPP dans le domaine de la dialyse sont satisfaisants. Rochdi Talib espère reproduire ce modèle aux pathologies médicales eu égard aux besoins aussi nombreux. Les chiffres donnent froid au dos. Pour donner un ordre de grandeur, sur 600.000 accouchements par an, 70.000 bébés naissent avec des complications (prématurés, problèmes respiratoires ou cardiaques...). Malheureusement, le nombre des couveuses, 200 dans le privé et 100 dans le public, reste très insuffisant pour prendre en charge ses bébés. Idem pour les malades cardiovasculaires qui souffrent de délais d'attente très longs. Sur les 10.000 cas à opérer par an, seuls 2.500 malades (tous secteurs confondus) sont opérés d'après Dr Rochdi Talib. Les conséquences de ces retards sont très lourdes et vont jusqu'au décès des malades. Aujourd'hui, face à un secteur public déficient, le secteur privé est amené à jouer un rôle important à condition de respecter les droits des malades et leur dignité.