La représentation féminine bien qu'en évolution au Maroc demeure faible. Pourtant, le leadership et la représentativité féminins sont des leviers incontestables de croissance et de performance. Faut-il évoluer vers une loi à l'instar de celle Copé-Zimmermann en France pour forcer le pas vers une meilleure représentativité féminine ? Placée sous la présidence d'honneur de SAR la Princesse Lalla Meryem, l'édition 2019 du Global Women Summit qui s'est déroulée ce 26 avril à Casablanca a débattu de plusieurs thématiques ayant trait à la participation féminine dans notre société, particulièrement sur le plan économique. Si le nombre des femmes salariés déclarées à la CNSS, passé de 184.623 en 1990 à 1.109.737 en 2018, soit une évolution annuelle de l'ordre de 6,6%, est révélateur de l'évolution de la contribution des femmes au développement du pays. La partie est loin d'être gagnée et plusieurs freins s'érigent face à la femme et sa contribution à part entière à l'essor de notre société. D'ailleurs, le premier panel de cette édition a été consacré à la relation entre leadership féminin et autonomisation des femmes. Une corrélation avérée par des études sérieuses notamment la Women Matter 2 de McKinsey. Cette dernière soutient que « Certains comportement de leadership, plus fréquemment observés chez les femmes que les hommes, renforcent la performance des entreprises et s'avèrent essentiels pour faire face aux enjeux économiques des cinq prochaines années. Pour les entreprises, le développement de la mixité et de la diversité des leaderships devient un enjeu de compétitivité ». L'objectif du panel était justement d'évaluer sur le tas et loin de toute théorie, comment le leadership au féminin impacte la productivité, l'innovation, la croissance, le développement social, la justice, l'équité... et par ricochet favorise l'autonomisation d'autres femmes. L'idée est de questionner concrètement ces concepts sur le terrain à travers les parcours exceptionnels de trois femmes et puiser dans leurs expériences respectives les moyens de renforcer le leadership féminin dans notre pays du moins faire avancer la réflexion sur la parité basée sur le genre. Une assertion confirmée par Amina Figuigui, Directeur général de l'Office national des pêches, lauréate de l'ISCAE, et première femme au Maroc à avoir décroché le diplôme national d'Expertise-Comptable en 1996. Elle est d'ailleurs présidente fondatrice du Club des femmes administrateurs. Même son de cloche chez Hind Lfal, Directrice Générale adjointe du Groupe Poste Maroc en charge des activités Colis et Logistique et Présidente de la Société EMS Chronopost Maroc. Elle insiste d'ailleurs sur l'idée de la diversité et non d'adversité basée sur le genre pour amorcer une nouvelle phase dans le renforcement de la représentativité féminine qui vient en complément, un plus pour la société marocaine loin de toute concurrence avec les hommes. L'expérience aidant, les intervenants sont convaincues que le changement ne peut s'opérer sans un cadre réglementaire, à l'instar de celle Copé-Zimmermann en France pour forcer le pas vers une meilleure représentativité féminine. Nezha Alaoui, la présidente de Mayshad Foundation autre panéliste, a rappelé un élément clé duquel il faut s'inspirer, notamment de son expérience et ses actions menées dans le Sud du Maroc et en Afrique : notamment des sociétés plus matriarcales. Mais les contraintes demeurent les mêmes et pour elle la clé de succès c'est la volonté émanant des femmes elles-mêmes pour prendre leur place dans la société.