Cela fait plusieurs mois que le dossier de la décharge de Médiouna traîne et ce, malgré l'urgence de la situation. Le sort de la décharge est pris en otage par le bras de fer entre les autorités locales d'une part et les associations de protection de l'environnement d'autre part notamment sur la solution privilégiée. Le choix de l'incinérateur sur lequel se penche les premiers inquiètent fortement les environnementalistes qui ont manifesté leur mécontentement. Aujourd'hui, les associations lèvent le ton pour mettre en garde les autorités et alerter la population sur le choix de l'incinérateur, qui n'est certes pas encore acté mais reste la solution la plus plausible pour les autorités locales. La Coalition pour la Valorisation des Déchets (COVAD), l'AESVT, l'AMCDD et l'OPEMHT ont adressé une lettre ouverte aux collectivités locales de la ville de Casablanca, aux élus, aux décideurs et à l'opinion publique (consultez la lettre) pour les sensibiliser davantage. Ils rappellent dans ladite lettre les risques de l'incinérateur. Des risques qui vont à l'encontre des orientations du Maroc en matière de lutte contre le changement climatique et de la protection de l'environnement. Mais pas seulement. Pour ces associations, il est plus judicieux d'adopter une technologie plus durable et faire d'une pierre deux coups : réduire l'impact sur l'environnement et tirer profit des déchets par la valorisation dont l'impact économique, social et environnemental n'est pas à négliger. Faut-il rappeler à juste titre d'ailleurs que l'utilisation des déchets recyclés en tant que combustibles dans les industries énergivores ferait réduire la facture énergétique et par ricochet le déficit commercial. A priori ces arguments ne semblent pas convaincre les autorités locales, qui précisent que, d'après des experts en la matière, le compostage de 3.500 tonnes/jour de déchets produits au niveau de Casablanca est quasiment impossible. Quant aux risques environnementaux, ils présument que l'impact de l'incinération est maitrisable. Malheureusement cette décision ne fera qu'amplifier le retard que le Maroc accuse en matière de valorisation des déchets. Ce dernier figure parmi les pays les plus mauvais en matière de valorisation des déchets avec un taux d'à peine 7% contre plus de 50% dans les pays européens par exemple. Pis encore, les conditions de cette valorisation sont lamentables étant donné que le tri au niveau des décharges se fait par des enfants (25%), par des femmes (10%) et par des personnes vulnérables. Ce qui est sûr c'est que la communication entre les deux parties est quasiment stérile. Un dialogue de sourds qui n'est pas sans conséquence sur l'avenir de la capitale économique et la santé des Casablancais. Le nouveau Wali du Grand Casablanca-Settat Said Ahmidouch, arrivera-t-il à mettre en accord les différentes parties pour le bien-être de tous. C'est en effet, l'un des dossiers chauds et des points noirs de la ville que l'ex-directeur général de la CNSS trouvera sur sa table. C'est tout le mal que nous souhaitons à Said Ahmidouch. A suivre ! Lire également : DECHARGE DE MEDIOUNA : LES ELUS OPTERONT-ILS POUR LA SOLUTION DE FACILITE ? INCINERATEUR POUR LA DECHARGE DE MEDIOUNA : LE NIET DES MILITANTS ENVIRONNEMENTAUX