La 11ème édition de l'Université d'automne Jawad Al Jaï tenue du 3 au 11 décembre à la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca s'est penchée sur un sujet d'actualité qui est la santé au travail et la prévention des risques professionnels. Ce parent pauvre de la politique du travail dans notre pays requiert, en effet, une attention particulière et le gouvernement semble enfin prêt à la prendre en considération. C'est pourquoi le ministère du Travail s'apprête à lancer un Plan National santé et sécurité au travail 2019-2023 (PNSST). Une première dans notre pays qui marquera un nouveau virage de la prise en charge de la santé et la sécurité au travail. Elle permettra de réduire le nombre des accidents du travail et de maladies professionnelles et de promouvoir la culture de la santé et de la sécurité au travail, en renforçant le dialogue social dans la modernisation des mesures de santé et de sécurité au travail, en promouvant la santé et la sécurité sur le lieu de travail et en développant les connaissances dans ce domaine. Intervenant à cette 11ème édition le ministre du Travail, Mohamed Yatim, a rappelé que la santé est un droit Constitutionnel dont la sécurité et la santé au travail font partie intégrante de ce droit. « En raison de la mondialisation économique et de l'ouverture des marchés mondiaux, le monde de l'entrepreuneriat est devenu extrêmement concurrentiel, le rythme de travail au sein des entreprises s'est accéléré et de nouveaux moyens de production sont apparus pour accroître la productivité, ce qui s'est accompagné d'une augmentation sensible des risques professionnels », a-t-il précisé. Le ministre est sensible à la nécessité de rattraper le retard que le Maroc accuse dans ce domaine dont les conséquences sur l'entreprise, les employés mais aussi l'économie marocaine ne sont pas à négliger. Lire également : Plan national santé et sécurité au travail : Bientôt une première au Maroc « L'amélioration des conditions de travail est devenue l'une des priorités des entreprises, car les accidents du travail et les maladies provoquent des tragédies sociales et des dommages économiques. Les entrepreneurs, les représentants des travailleurs et les assureurs sont appelés à veiller à ce que la santé et la sécurité des travailleurs soient en phase avec la croissance économique du pays », a souligné M. Yatim devant un parterre de médecins et de pharmaciens. Et d'ajouter que le développement économique du pays doit être mené dans le plein respect de la santé et de la dignité des travailleurs, dans des conditions de travail appropriées et décentes, dans un environnement social calme et des relations de travail saines, dans une atmosphère de coopération et de partenariat. Dans ce sillage, le programme du gouvernement pour la période 2017-2021 a mis l'accent sur l'importance de la promotion de la santé et de la sécurité au travail et s'est engagé à élaborer une stratégie à cet égard pour la mise en œuvre des dispositions de la convention n ° 187 de l'Organisation internationale du Travail concernant le cadre de promotion de la sécurité et de la santé au travail visant à promouvoir l'amélioration continue de la santé. L'objectif étant de prévenir les accidents du travail et les maladies professionnelles, ainsi que de prendre les mesures nécessaires pour instaurer un environnement de travail sûr et sécurisé, en élaborant une politique, un système et un programme nationaux de promotion de la santé et de la sécurité au travail, en consultation avec les organisations professionnelles d'opérateurs. Pour relever ces défis, dans un premier temps et conformément aux exigences de la recommandation 197 sur le cadre promotionnel pour la sécurité et la santé au travail, les services compétents du ministère ont établi un profil national de la santé et de la sécurité au travail en consultation avec les secteurs social et gouvernemental concernés. Le but étant d'établir un diagnostic de la santé et de la sécurité au travail dans notre pays. « Ce qui nous permettra de définir les caractéristiques préliminaires de la politique nationale de santé et de sécurité au travail et d'en déterminer les grandes orientations », a précisé le ministre. Deuxièmement et afin de renforcer la surveillance dans ce domaine, des intérêts sanitaires ont été définis dans les neuf directions régionales de l'insertion professionnelle et professionnelle et le renforcement des ressources humaines à cet égard.