Ecrit par la Rédaction | L'inclusion financière nécessite le passage des modèles dits classiques aux modèles alternatifs qui autorisent des gains sensibles en termes de pénétration et d'utilisation des services financiers, tant sur le plan national qu'international. La crise sanitaire liée au Covid-19 a mis en exergue les vulnérabilités dont sont victimes des franges entières de la population. Partant de là, toutes les parties prenantes ont pris conscience que vaille que vaille il est primordial d'activer la stratégie d'inclusion financière. A ce titre, le Conseil national de l'inclusion financière a tenu sa troisième réunion le 13 avril 2022. Une rencontre au cours de laquelle, les participants ont souligné la profondeur du préjudice, induit par l'avènement de la crise sanitaire. Comme souligné par les analystes du CMC : « le Covid-19, par sa propension à forcer la recherche d'alternatives aux contraintes du confinement et de cessation d'activités, a été le catalyseur de l'activation du rythme de mise en œuvre de la stratégie nationale de l'inclusion financière (SNIF) ». Cette dernière, pour rappel, est construite sur la base de sept leviers stratégiques ; qui, à leur tour, se déclinent en chantiers traitant du paiement mobile, de la facilitation du financement des très petites entreprises (TPE), du statut de la microfinance, de l'amélioration de l'inclusion financière par le biais des banques et des assurances et autre durabilité du pilotage de cette vision stratégique. A noter qu'à l'occasion de la session du groupe de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International du mois d'avril dernier, une réunion a été organisée entre la Direction générale du FMI et la partie marocaine, composée de la ministre de l'économie et des finances et du wali de BAM ; Les échanges ont concerné, entre autres, la demande du Royaume de soutien pour l'accélération de l'exécution de la Stratégie nationale d'inclusion financière (SNIF). Il y a été question, notamment, de l'importance du renforcement de la numérisation pour la génération et l'entretien d'une croissance robuste et inclusive. « Une initiative qui se doit d'être accompagnée, pour l'ensemble du continent, par des mesures visant les multiples défis à relever, particulièrement, par les pays en développement », expliquent les conjoncturistes. La réduction du poids de la dette, la sécurité alimentaire ou la protection de l'environnement sont autant de problèmes à résoudre, sous la pression du surenchérissement des matières premières, de l'énergie et des produits alimentaires. Un contexte dans lequel les mécanismes de réduction des écarts en matière de pénétration des services financiers se doit d'occuper une position centrale. Sous le couvert des réparations des dégâts du Covid, le Maroc a bénéficié d'un crédit de 100 millions de $US, contracté auprès du Fonds OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole). Selon le Directeur général de cette institution, ce prêt, concédé au titre de l'inclusion financière et numérique, est appelé à « ... contribuer à autonomiser les populations les plus vulnérables et les plus touchées telles que les jeunes, les femmes, les petites entreprises et les entrepreneurs et à soutenir la reprise économique durable à long terme du pays ». Il a, dans sa double vocation l'objectif d'assurer l'inclusion financière par une aide à la diversification des sources de financement et de paiement, tant pour les particuliers que pour les TPME d'une part et d'autre part ; de stimuler le financement des réformes destinées à encourager les entrepreneurs numériques et les TPME à mieux valoriser les opportunités économiques et ce, en concourant à l'incorporation économique des jeunes, des femmes et des diplômés. La stratégie d'inclusion financière, considérée comme un levier majeur de l'intégration économique, se doit de prendre en considération, explicitement, les populations et organismes exclus. À cet égard, les mécanismes ad hoc doivent être introduits, à l'exemple des comptes de paiement, de la micro épargne et de la micro assurance... Cela permettra, notamment, de rehausser le niveau de bancarisation des TPE, des microentreprises et des autoentrepreneurs. Il est à noter que, sous l'effet du manque de confiance dans le système bancaire et de l'attrait captivant de l'Informalité, seuls 48% de cette catégorie disposent de comptes bancaires et 6% seulement ont recours au crédit bancaire. À signaler, par ailleurs, que l'inclusion financière a été l'objet (mars 2022), de la signature d'un mémorandum d'entente entre la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) et la Société Anonyme étatique TAMWILCOM. Il s'agit, dans le cadre d'une coopération pour le développement économique durable, de mutualiser les efforts pour mener en commun des actions en matière de financement de l'entreprise, tout au long de son cycle de vie. Il reste, de l'avis même du CNIF, que l'on ne peut attendre des résultats probants de l'inclusion financière qu'à travers un changement de paradigme substituant les modèles dits classiques par des modèles alternatifs qui autorisent des gains sensibles en termes de pénétration et d'utilisation des services financiers, tant sur le plan national qu'international. Lire également : Le Conseil National de l'Inclusion Financière tient sa 3e réunion