Les prix du pétrole reculaient mardi sans trop s'éloigner de leurs récents sommets, suspendus aux négociations sur le nucléaire iranien qui pourraient renverser l'état actuel de l'offre mondiale d'or noir. Vers 10H30 GMT (11H30 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril reculait de 2,57% à 90,25 dollars. À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars perdait 2,41% à 89,12 dollars, repassant en dessous de la barre symbolique des 90 dollars. « La faiblesse actuelle des prix s'explique par la perspective d'un retour des exportations de pétrole iranien », assure Carsten Fritsch de Commerzbank. Selon l'analyste, « un accord semble tout à fait possible dans les négociations nucléaires avec l'Iran ». Les négociations reprennent mardi à Vienne avec l'objectif affiché par l'ensemble des protagonistes de conclure un accord au plus vite. Les Etats-Unis ont estimé qu'un accord était « en vue » mais que sa conclusion devenait « urgente ». La participation au marché de l'Iran, membre fondateur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, est fortement limitée depuis 2018 et le rétablissement des sanctions économiques américaines par l'administration de Donald Trump. « Une éventuelle réapparition de l'Iran sur le marché mondial des exportations de pétrole brut permettrait de fournir 1,8 à 2 millions de barils par jour supplémentaires », affirme Tamas Varga. « On ne peut s'empêcher de penser que les Etats-Unis sont de plus en plus prêts à tout pour maîtriser la hausse des prix du pétrole et faire baisser l'inflation », poursuit-il. Vendredi, Washington avait fait une première concession en rétablissant les dérogations à certaines sanctions à l'égard de l'Iran, annulées par l'ancien président américain. « Dans un marché aussi tendu, la simple possibilité – bien que peu évidente – d'une augmentation de l'offre a suffi à réduire la pression sur le prix du baril », explique Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades. La demande en or noir reste cependant très forte, portée notamment par une vague de froid qui s'abat actuellement sur le Texas. Et les risques sur l'approvisionnement demeurent, les tensions autour du conflit Russie-Ukraine faisant toujours évoluer les deux références du brut à des niveaux proches de leurs plus hauts sur plus de sept ans.