Pour relancer le secteur de l'immobilier, la FNPI propose un cadre réglementaire qui assainit la profession, entre autres recommandations contenues dans un mémorandum soumis aux pouvoirs publics. Depuis plusieurs années, le secteur immobilier qui a été pendant longtemps une locomotive du développement économique du pays est en panne. Et c'est très préjudiciable pour l'activité économique dans son ensemble puisque le secteur pèse pour 6,8% du PIB et génère un million d'emplois. Face à cette situation, la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) a dévoilé une feuille de route afin de sortir le secteur de son marasme. Un plan d'action qui ouvre la voie, comme l'explique Taoufik Kamil, le président de la FNPI, vers une nouvelle ère qui s'inscrit dans la vision royale pour le développement du Maroc. C'est ainsi que dans le cadre d'une démarche de réflexion intégrée et concertée, la FNPI qui s'érige en incubateur d'idées, a soumis un mémorandum au ministère de tutelle en tant que feuille de route proposant des mesures concrètes à court, moyen et long termes et touchant les volets institutionnels, techniques, fiscaux, urbanistiques et autres. L'une des idées majeures que la FNPI défend est l'assainissement du secteur à travers une professionnalisation qui passe par un Statut du promoteur grâce à la mise en place d'un cadre institutionnel et une règlementation adéquate. La FNPI réclame également la mise en place d'un guichet unifié pour les autorisations administratives avec une digitalisation des procédures dans un objectif d'efficacité et de simplification. Le pilotage du secteur repose également sur la veille économique qui ne saurait se concrétiser sans la création d'un Observatoire de l'Immobilier pour avoir accès à des données et des statistiques fiables nécessaires pour anticiper les évolutions du secteur. Dans son mémorandum remis aux pouvoirs publics, la FNPI en appelle à la mobilisation de toutes les ressources de l'écosystème de la construction et du logement pour relancer l'ensemble de la chaîne de valeurs du secteur. De même qu'elle prône un élargissement et une extension de la convention public/privé, pour répondre efficacement au besoin en logements de plus en plus croissant, tous standing confondus. Enfin, la relance du segment du locatif figure dans le cahier revendicatif de la FNPI. Taoufik Kamil qui intervenait à l'occasion d'une conférence organisée au sein du nouveau siège de la Fédération, n'a pas manqué de rappeler le rôle moteur du secteur dans l'économie nationale, comme l'attestent les chiffres. En effet, il pèse pour 107,3 milliards de dirhams de valeur ajoutée, 27% des recettes de la TVA, 260 milliards de dirhams de crédits bancaires octroyés sur un total de 850 milliards de dirham (soit 30% du total des encours bancaires) et constitue un contributeur fiscal majeur du Trésor public et des administrations du secteur (DGI, Conservation Foncière, Agences urbaines, Régies, Protection civile...). Mais le secteur traîne de grandes casseroles à commencer par l'image écornée du promoteur immobilier et la concurrence déloyale qui mine l'activité. Les complexités, les lenteurs administratives et les doubles voire triples taxations foncières n'arrangent rien à la situation. La profession se plaint également de l'absence de concertation au niveau des plans d'aménagement et de l'obligation de développer un certain nombre d'équipements publics et privés qui dépassent la grille normative. Pour conclure, Taoufik Kamil a souligné que le projet fédératif de la profession a permis de mobiliser un capital humain dont la richesse et l'expertise se trouvent aujourd'hui engagées dans un écosystème responsable et citoyen. Aujourd'hui, la balle est dans le camp des pouvoirs publics.