Ecrit par la Rédaction | La France préside le Conseil de l'Union européenne (UE) à partir du 1er janvier 2022. Elle succède ainsi à la Slovénie. La France détient par ailleurs des piliers solides pour relancer la relation entre l'Afrique et l'Europe, à l'heure où d'autres puissances semblent gagner du terrain en Afrique. Mais quel sera l'impact sur le Maroc, pays partenaire de l'UE ? « Relance, puissance et appartenance », telle est la devise du Chef de l'exécutif français à l'heure de la présidence française du Conseil de l'Union européenne (UE), qui a commencé officiellement le 1er janvier 2022, et jusqu'à la fin du premier semestre en cours. Cette institution, qui réunit les ministres des Etats membres de l'UE, joue un rôle important en partageant le pouvoir législatif et budgétaire avec le Parlement européen et coordonne les politiques de l'Union. Il s'agit d'une étape importante du mandat du président français qui joue sa réélection en avril 2022, mais aussi pour l'UE, qui fait face à de nombreux défis : COVID-19, relance de l'économie européenne sur la base des transitions numériques et écologiques, pression migratoire dans le voisinage européen…. « Néanmoins, les cieux semblent favorables à la France », tient à assurer Hamza Mjahed dans un article intitulé : « La France aux commandes de l'Union européenne : les enjeux, les contraintes et les perspectives de la présidence française ». Il s'agit d'une étape importante du mandat du président français qui joue sa réélection en avril 2022, mais aussi pour l'UE, qui fait face à de nombreux défis : COVID-19, relance de l'économie européenne sur la base des transitions numériques et écologiques, pression migratoire dans le voisinage européen, et enjeux sécuritaires en Europe de l'Est et la Caucasie du Sud sur fond de tensions entre l'Alliance euro-atlantique et la Russie. Néanmoins, les cieux semblent favorables à la France. Un nouveau gouvernement allemand europhile est en place, et le resserrement des liens franco-italiens, après la signature du Traité du Quirinal, renforce la stratégie française pour sa présidence de l'Union. « Durant cette présidence française, l'Afrique suscite un vif intérêt. Après un long report du sixième Sommet UA-UE, qui se tiendra en février 2022, la présidence française entend renouer avec l'élan suspendu à la suite de la crise sanitaire et façonner un nouveau partenariat avec l'Afrique sur les questions de migration, de sécurité, de commerce, de santé et du changement climatique », annonce Hamza Mjahed Expert Fellow au Policy Center Fonr the New South. En préparation du Sommet UA-UE, le président français a tissé des liens étroits avec le président rwandais, Paul Kagame, l'actuel président du Comité d'orientation des chefs d'Etat et de gouvernement du NEPAD, et le chef d'Etat sénégalais, Macky Sall, qui présidera l'Union africaine pour 2022-2023. La France détient ainsi des piliers solides pour relancer la relation entre l'Afrique et l'Europe, à l'heure où d'autres puissances semblent gagner du terrain en Afrique. Quel impact sur le Maroc ? Le Maroc est concerné par la présidence française, car elle aura un impact sur son partenariat avec l'UE. Il y a quatre dossiers, selon Hamza Mjahed que Rabat doit surveiller de près : Conférence sur l'avenir de l'Europe : la Conférence révélera le degré d'ambition de l'UE à amorcer une nouvelle réforme institutionnelle et la refonte des politiques dans tous les domaines, tels les relations commerciales et la politique étrangère, deux dimensions essentielles dans les rapports du Maroc avec son plus grand partenaire commercial. Boussole stratégique : les dirigeants européens se montrent plus audacieux en matière de défense et de sécurité, et la Boussole stratégique permettra à l'UE d'envisager, à l'avenir, d'intervenir militairement, avec une empreinte de 5.000 soldats, dans des zones de crises qu'elle considère menaçantes à sa sécurité, comme le Sahel. Cela signifie que le Maroc devra composer avec une Union qui se veut géopolitiquement plus imposante sur les questions liées à la sécurité et à la stabilité du voisinage immédiat marocain. Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières : l'adoption du mécanisme peut endommager l'intégrité des échanges du Maroc avec l'UE, en affaiblissant l'industrie et l'agriculture marocaines. Le Maroc devra accélérer ses propres efforts de décarbonisation. Réforme de l'espace Schengen : la migration a approfondi le partenariat entre le Maroc et l'UE, devenant une facette importante de la relation, mais actuellement, la coopération migratoire entre le Maroc et certains pays européens est tendue. Le Maroc devra prêter une attention particulière aux réglementations que l'UE adoptera sur ce sujet.