Euthanasie du secteur de la restauration touristique, c'est en ces termes que réagit le Groupement des associations des restaurants touristiques au Maroc, suite aux dernières déclarations de la Ministre du Tourisme sur une chaîne nationale. En effet, les restaurants touristiques classés du Royaume, représentés par leurs Associations Professionnelles régionales, ont tenu une réunion de crise ce mardi 21 décembre 2021 à Marrakech, à l'issue de laquelle les restaurateurs ont tenu à préciser que le secteur de la restauration touristique est le seul à avoir été écarté de toute mesure de soutien et d'accompagnement, et à n'avoir bénéficié d'aucunes aides ni mesures de soutien, alors même qu'il a été en première ligne face aux effets dévastateurs de cette pandémie. Une mise à l'écart que les restaurateurs touristiques ne comprennent pas, puisque faisant partie intégrante de l'activité touristique, conformément aux lois 61-00 et 80-14, mais aussi l'« Arrêté du ministre du tourisme n° 899-84 du 22 rebia I 1407 (25 novembre 1986) fixant les normes de classement des établissements touristiques », publié dans le Bulletin Officiel n°: 3.866 du 03/12/1986; et qui encadre le rattachement des établissements au secteur du tourisme et définit également les conditions d'octroi de classement touristique, 1, 2 ou 3 fourchettes, attribué aux établissements de restauration touristique. Aussi, depuis la création des conseils régionaux du tourisme, les associations régionales des restaurants touristiques ont-elles toujours fait partie de leur conseil d'administration. La situation de ce secteur est pour le moins endémique puisque les restaurants touristiques ont fait appel aux crédits Relance et Oxygène afin de survivre à court terme, et le prolongement des mesures de restriction, ainsi que le manque de visibilité quant à une reprise éventuelle, pèsent maintenant sur la pérennité des derniers établissements encore ouverts dont la survie dépendra « des mesures adéquates et sérieuses que les responsables voudront bien mettre en place ». Mieux encore, le secteur de la restauration touristique est assujetti à de nombreuses taxes fiscales fixes calculées sur la base de leur valeur locative et leur investissement. « En absence de revenus, ces taxes devraient être annulées pour les exercices (2020 et 2021) », estime le groupement. Face à ce contexte pour le moins difficile, le groupement demande une réunion urgente avec la Ministre du Tourisme afin clarifier une situation dangereuse par ses répercussions sociales, financières et humaines et qui porte atteinte à un secteur essentiel de l'activité touristique représentant plus de 1.000 établissements à travers le Royaume.