Aujourd'hui, on assiste au record mondial de ventes Peugeot de tous les temps. La marque a progressé en 2016 de 12, 3% en commercialisant plus de 1.919.460 véhicules dans le monde. En lançant son pick-up en Tunisie, Peugeot répond à sa stratégie de proposer à chaque marché un produit et sa volonté de diversifier son offre. Pourquoi, aujourd'hui, réinvestir le segment du pick-up ? Jean-Philippe Imperato : Quand on bat le record historique de ventes de la marque et que notre mix géographique est constitué de 45 % de réalisations hors Europe, l'objectif est d'aller à 50 %. Mais pour parvenir à 50 %, il faut revenir sur les marchés sur lesquels il y a du potentiel. Il y a 6 millions de pick up dans le monde. Vous enlevez 3,5 millions pour l'Amérique et le Canada, le reste est constitué des autres pays dont l'Afrique. À ce moment, on s'est posé la question : la lignée Peugeot pick-up (403.404.504), c'était 1.400.000 voitures vendues dont plus de 800.000 étaient des 404. On veut faire 50 % hors Europe, on a été bon dans le pick up alors retournons-y, mais avec des partenaires. Car pour vendre un pick-up, il faut trois choses : de la robustesse, de la fiabilité et un réseau solide. Pourquoi un lancement mondial ici en Tunisie ? Le pick-up est désormais un produit spécifique, il ne s'agit plus comme auparavant de la déclinaison d'une berline. Je n'irais pas le vendre en Europe, car si l'on a décidé de réaliser une vente sur deux hors Europe, on met nos investissements pour faire un produit spécifique pour des clients spécifiques avec un réseau spécifique. Le sujet est de couvrir le besoin des clients où qu'ils se trouvent et de produire en local pour vendre local. En Tunisie, nous avions des clients qui attendaient la voiture et un réseau puissant avec notre partenaire historique la Stafim. On a décidé d'y aller et de faire aussi une opération industrielle Quelle est donc votre stratégie pour cette partie du monde ? La création de cette usine souligne la volonté d'une présence à long terme de Peugeot ici en Tunisie, tout comme au Maroc la création de celle de Kénitra annonce de grandes ambitions de notre groupe. La stratégie industrielle de la région est relativement claire : on produit localement ce que l'on vend localement. Mais le vrai acte fondateur de la stratégie industrielle de la direction Moyen Orient Afrique, c'est de produire localement ce que l'on consomme localement. Et face à une concurrence nipponne bien établie ? Notre pick-up est-il armé pour aller affronter la concurrence nippone? Oui, car il est costaud, fiable, robuste et est soutenu par un réseau qui lui-même dispose des pièces et de la garantie qui sont calibrées pour faire face à nos compétiteurs. On va y aller avec nos dents devant et nos valeurs Peugeot. On a prouvé depuis cinq ans, qu'on est présent et cette marque a fait un parcours extraordinaire en quelques années. Il y a déjà 200 commandes prises par des clients qui n'ont même pas vu la voiture. La confiance dans Peugeot reste sacrément forte dans cette partie du monde. N'importe où dans le monde où il peut y avoir un client de plus, une opportunité industrielle ou commerciale, on y va. On ne se pose pas de questions.