Le cluster automobile marocain s'étoffe au fil des semaines. En effet, quelques jours à peine après l'annonce par le japonais JTEKT du lancement de son usine tangéroise de fabrication de composants pour directions automobiles pour un investissement de 15 millions d'euros (plus de 160 millions de DH), c'est au tour de l'équipementier américain Adient corporation de créer une filiale à Atlantic Free Zone à Kénitra. Dénommée Lamination Automotive Fabrics (LAF), la première filiale africaine de ce groupe américain (en dehors de l'Afrique du Sud) devra entamer ses premières livraisons de systèmes de sièges complets et composants intérieurs à partir de 2019 et ce, concomitamment à l'entrée en service de la locomotive d'Atlantic Free Zone à savoir la future usine de production de véhicules de marques Peugeot et Citroën du groupe PSA. Mais le second constructeur français ne devrait pas être le seul client de LAF qui compte aussi produire pour le compte de différents clients d'Adient, notamment ceux à forte présence industrielle européenne tels Renault, Mercedes et Volvo. L'investissement envisagé par LAF devra dépasser la barre de 100 millions de DH pour une première phase. Rappelons qu'Adient est le leader mondial du segment des sièges automobiles avec une part de marché mondiale de 34%, loin devant Faurecia et Lear (tous deux déjà présents au Maroc). En 2016, le groupe basé à Detroit a réalisé un chiffre d'affaires de 17 milliards de dollars (près de 170 milliards de DH) avec un effectif de 75.000 salariés répartis sur les 230 usines à travers 33 pays (dont cinq unités industrielles en Afrique du Sud et le Lesotho). Jusqu'en octobre 2016, Adient corporation était une division du géant Johnson Controls International mais depuis cette date, le groupe a finalisé sa séparation avec son ex-maison mère à travers un spin off réalisé par cotation à la bourse de New York et ayant donné à l'entité cotée une entière autonomie.