Le groupe international d'audit et de conseil Mazars a présenté, à l'occasion de l'édition 2017 de l'Africa CEO Forum, les résultats de son étude « Afrique : les nouvelle voies de l'innovation – dans le sillage des catalyseurs de l'intrapreneuriat et de l'open innovation ». Le cabinet note que l'Afrique connait aujourd'hui une transformation décisive, propulsée par l'intrapreneuriat et l'innovation. A travers cette étude, il est parti à la rencontre d'entrepreneurs et d'entreprises qui ont développé des initiatives locales pragmatiques et innovantes. Parmi les résultats de l'étude, près de 70% des salariés en Afrique sont prêts à quitter leur entreprise si elle n'est pas favorable à l'innovation et à l'intrapreneuriat. Ainsi, l'innovation devient une priorité stratégique pour un nombre croissant d'entreprises établies en Afrique, qui disposent rarement des ressources internes et de l'agilité nécessaires pour se transformer, qui plus est rapidement, remarque Mazars. S'inspirant des succès extérieurs sans chercher à les copier et s'adaptant aux réalités locales pour générer de nouveaux projets, les entrepreneurs innovants africains contribuent à inventer de nouveaux modèles. Certaines entreprises misent sur le potentiel d'innovation de leurs collaborateurs. D'autres s'ouvrent à des acteurs externes, parmi lesquelles les startups. De Dakar à Nairobi, du Cap à Casablanca, les expérimentations d'intrapreneuriat et d'open innovation se multiplient, créant une dynamique panafricaine, explique le cabinet. Les initiatives d'intrapreneuriat et d'open innovation constituent également une composante importante de l'attraction et de la rétention des talents. L'étude de Mazars révèle ainsi que près de 90% des répondants indiquent que l'ouverture d'une entreprise à l'innovation et à l'intrapreneuriat est un critère qui les inciterait à la rejoindre. Concernant les écosystèmes entrepreneuriaux, l'étude note qu'ils ont de multiples facettes. Le continent africain est en ébullition numérique : bourgeonnants en Afrique centrale ou dans l'Ouest francophone, en phase de développement accéléré comme au Rwanda et structurés comme l'exception sud-africaine. D'autres encore bénéficient de positions privilégiées comme au Maroc, proche historiquement des Etats-Unis et géographiquement de l'Europe, ou en Egypte, qui profite de sa proximité avec le Moyen-Orient, remarque l'étude. Elle démontre qu'aujourd'hui, un peu partout, des précurseurs montrent la voie rapprochant les mondes des entreprises établies et des entrepreneurs/innovateurs, ou libérant le potentiel « intrapreneurial » des salariés. Elle nous apprend également qu'il existe un écart de maturité entre les écosystèmes anglophones et francophones. Ainsi, seules 16% des personnes anglophones interrogées pensent que leur entreprise n'a pas fait de l'innovation une priorité contre 25% côté francophone. L'Afrique anglophone dispose en effet d'un terreau d'innovation important, à Nairobi, à Lagos, à Johannesburg et au Cap, à Accra ou à Kigali.
La mondialisation avancée et les technologies de communication instantanée renforcent les interconnexions entre les écosystèmes africains mais aussi au-delà des frontières. L'étude de Mazars met ainsi en avant la manière dont des startups de la diaspora africaine s'allient à des grands groupes pour prolonger l'aventure dans leurs filiales africaines, ou encore l'intérêt croissant pour l'Afrique de startups internationales, notamment dans les Fintechs. Si le courant d'intrapreneuriat et d'open innovation gagne petit à petit du terrain et de la visibilité en Afrique, beaucoup reste à faire, dans la majorité des écosystèmes, pour qu'émergent plus d'entrepreneurs pérennes : assouplissement des cadres ou encore facilitation de l'accès au marché de la part des entreprises établies, conclut l'étude. Pour rappel, Mazars est une organisation internationale intégrée et indépendante spécialisée dans l'audit, le conseil ainsi que les services comptables fiscaux et juridiques. Au 1er janvier 2017, Mazars est présent dans les 79 pays qui forment son partnership international intégré. En Afrique, Mazars se trouve dans 25 pays avec 2500 collaborateurs répartis dans 45 bureaux.