La nouvelle politique de change qui s'annonce soulève beaucoup d'interrogations chez nombre d'opérateurs, et en particuliers ceux exerçant dans l'industrie pharmaceutique. En effet, très en contact avec le marché international, puisqu'ils doivent importer les matières premières pour fabriquer les médicaments, ensuite les exporter, la réforme prévue pour l'année prochaine, et dont Abdellatif Jouahri, le Wali de Bank Al-Maghrib a nuancé les contours lors de sa rencontre avec la presse mardi dernier à Rabat, fait tiquer plus d'un. Ainsi, dans l'objectif de faire la lumière sur les points clé de cette nouvelle politique de change, l'AMIP (Association marocaine de l'industrie pharmaceutique) et le groupe BMCE Bank, à travers sa filiale BMCE Capital, ont organisé ce jeudi matin un séminaire à Casablanca aux profit des industriels du secteur. Une rencontre qui tombe à point nommé à un moment où l'industrie pharmaceutique marocaine intensifie son offensive sur les marchés internationaux, notamment en Afrique, aux Moyen-Orient. « Il faut s'y préparer, et se familiariser avec les instruments de couverture. L'industrie pharmaceutique est amenée à vivre des contraintes au niveau des changement réglementaires qui feront que les marges ne seront plus ce qu'elles étaient », a souligné Khalid Nasr, Président du Directoire de BMCE Capital. Pour lui, l'exposition de l'industrie pharmaceutique marocaine à l'international va conduire le secteur à avoir beaucoup plus d'exposition sur la volatilité des changes. Ayman Cheikh Lahlou, président de l'AMIP, a, pour sa part, fait remarquer que cette rencontre a permis d'éclaircir plusieurs points d'ombre liés à la nouvelle politique de change. Il a rappelé les nombreuses initiatives prises par le bureau pour faciliter le quotidien à ses membres sur tous les aspects. Notons que le marché, hors export, représente 14 milliards de DH. L'industrie pharmaceutique marocaine est en forte progression depuis quelques années, avec un taux d'exportation en moyenne de 10%, notamment en Afrique, au Moyen-Orient et dans les pays européens. Et la volonté affiché du secteur est porter son chiffre d'affaires à l'export à 40%. Soulignons qu'en termes de contribution fiscale, les membres de l'AMIP représentent 86% de l'IS collecté au Maroc. « L'intérêt d'avoir un nouveau système de change plus flottant n'est pas gagné si nous n'avons pas également une modification de la fiscalité », a, de son côté, estimé Hakim Marrakchi, Vice-président de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc). Le séminaire s'est achevé sur une séance de questions et réponses qui a permis aux opérateurs de partager leurs diverses interrogations avec les experts de BMCE Capital.