Le défi des prochaines décennies est désormais lancé: une croissance sobre en carbone. Cela passe par de nouveaux leviers. Réformes, amélioration des rendements énergétiques des procédés de fabrication, remplacement des sources d'énergies fossiles par des énergies renouvelables.... Revue des 8 leviers du développement durable au Maroc. Réglementaire, le cadre idoine Le défi des prochaines décennies est désormais lancé: une croissance sobre en carbone. Cela passe par de nouveaux leviers. Réformes, amélioration des rendements énergétiques des procédés de fabrication, remplacement des sources d'énergies fossiles par des énergies renouvelables.... Revue des 8 leviers du développement durable au Maroc. Financement, le nerf de la guerre La réalisation d'un développement durable passe par la mobilisation de... beaucoup d'argent ! Tant le niveau de financement requis pour la transition verte est important. Pour enclencher une transition vers une économie verte sobre en carbone, le Maroc a cherché, assez tôt, à tirer profit de l'orientation de plus en plus verte des marchés financiers, l'évolution des instruments de marchés émergents tels que la finance de carbone ou les fonds incitatifs verts qui favorisent le verdissement de l'économie. Il a élaboré un Plan d'Investissement Vert pour enclencher une dynamique d'investissement dans le domaine de l'économie verte à travers le renforcement du partenariat public-privé en tant que mécanisme de financement innovant. Un plan avec des projets phares en matière d'adaptation aux changements climatiques et de réductions des émissions des gaz à effet de serre. Ce plan nécessitera la mobilisation de 25 milliards de dollars d'ici 2030. Efficacité énergétique, un gisement d'économies Le Maroc n'a pas d'énergies fossiles, mais il a un énorme gisement d'économies en matière d'efficacité énergétique La Stratégie énergétique nationale, adoptée en 2009, vise la réalisation de 12% d'économie d'énergie à l'horizon 2020 et 15% à l'horizon 2030. Soit une réduction de 500 milliards de dirhams sur la facture énergétique, la création de 500 000 emplois, ainsi qu'une baisse d'émissions de 300 millions de tonnes de CO2. Pour atteindre cet objectif, le Maroc a mis en place des programmes et des réformes législatif et réglementaire en vue d'introduire les techniques d'efficacité énergétique au niveau des secteurs clés de l'économie nationale. La promesse solaire Pour un pays qui compte plus de 3.000 h/an d'ensoleillement, investir dans le solaire est une évidence. Lancé en 2009, le Plan solaire marocain est un projet assez ambitieux qui vise la mise en place à l'horizon 2020 d' une capacité de 2.000 mégawatts. Ce projet s'inscrit dans le cadre de la stratégie énergétique du Maroc, qui mise sur le développement des énergies renouvelables et sur le développement durable. La réalisation du Plan Solaire marocain est prévue sur cinq sites : Ouarzazate, Ain Bni Mathar, Foum Al Oued, Boujdour et Sebkhat Tah. Hydraulique, la plus ancienne des renouvelables L'historique de l'énergie hydraulique marocaine remonte à la politique des grands barrages. Le Maroc exploite depuis bien longtemps déjà ses rivières et barrages, avec une dizaine de microcentrales hydrauliques (MCH) totalisant une production de près de 1800MW. En se basant sur la construction de nouveaux barrages et de stations de transfert d'énergie par pompage (STEP), plus de 200 sites exploitables ont été identifiés à travers le Maroc et restent à développer. Ce qui portera la capacité de production hydroélectrique nationale à plus de 2300 MW à l'horizon 2017. L'éolien, une énergie qui vole de ses propres pales ! Le Maroc, qui jouit d'une vitesse de vent des plus favorables, dispose d'ambitieux parcs éoliens, avec plus de 800 mégawatts (MW) déjà opérationnels, 550 MW en cours de développement et 850 MW en cours d'adjudication. Ceci, en plus d'une capacité additionnelle de 1000 MW programmée entre 2021 et 2025. Le projet marocain de l'énergie éolienne s'inscrit dans le cadre de la stratégie énergétique marocaine. Un programme intégré d'un investissement total de 31,5 milliards de dirhams et qui portera la puissance électrique installée d'origine éolienne à 2.000 MW en 2020, permettant une production annuelle de 6600 GWh, ce qui correspond à 26% de la production électrique actuelle. Il permet d'économiser annuellement 1,5 million de TEP, soit 750 millions de dollars US par an, et d'éviter l'émission de 5,6 millions de tonnes de CO2 par an. Formation, pour des métiers d'avenir Le secteur de l'environnement aura son plan de formation avec un répertoire des emplois et métiers. Le Maroc projette la mise en place d'un cycle de formation spécifique aux métiers de l'environnement, dont le projet est confié au département marocain de la formation. Ce plan de la formation spécifique de l'environnement doit décliner l'évolution prévisionnelle de la demande en compétences pour les différents métiers de l'environnement à l'horizon 2021 et aussi l'offre de formation nécessaire pour répondre à cette demande. Gestion des déchets, un enjeu environnemental et économique Conscient de l'impact sur le milieu naturel, le Maroc affiche sa volonté de mieux définir les règles de gestion des déchets. Ainsi, le Maroc s'est doté d'un projet de texte relatif à la gestion des déchets dès l'année 2000, malheureusement ce texte n'a été adopté que 6 années plus tard et une partie de ses textes d'application n'ont été adoptés que 10 ans plus tard Le Maroc vise l'exploitation des décharges publiques. Un projet qui regorge d'importantes opportunités pour les communes. Pour ce faire, 12 centres de valorisation et de traitement des déchets ménagers sont en cours de construction. Ce chantier s'inscrit dans la droite ligne du Programme national des déchets ménagers qui vise à réaliser des centres au profit de tous les centres urbains du pays d'ici 2020. Ce programme ambitionne également de réhabiliter et de fermer toutes les décharges existantes à l'horizon 2020.