La Turquie et la Russie ont signé lundi à Istanbul un accord pour la réalisation du projet du gazoduc « Turkish Stream » devant acheminer directement du gaz naturel russe en Turquie à travers la Mer Noir en évitant les pays de transit. Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue Vladimir Poutine ont finalisé, lors de leur entretien à huis clos, les termes de ce projet d'une capacité de 15,75 milliards m3, annoncé par le président russe lors d'une visite à Ankara en décembre 2014. La Turquie, deuxième plus grand consommateur de gaz russe après l'Allemagne, importe environ 30 milliards m3 russe chaque année à travers deux gazoducs, le Blue Stream, qui passe sous la mer Noire orientale, et un autre à l'Ouest à travers les Balkans. En septembre dernier, le géant russe Gazprom avait annoncé que les travaux de construction pourraient débuter d'ici la fin de 2017 en cas d'accord entre les deux gouvernements en octobre avec l'objectif de terminer le gazoduc en 2019. Les négociations sur ce gazoduc avaient été interrompues depuis la pire crise diplomatique entre les deux pays suite à la descente en flammes, en novembre dernier, par des F-16 turcs d'un bombardier russe avoir violé l'espace aérien turc, selon Ankara, ce qu'avait démenti Moscou affirmant qu'il avait été touché à un kilomètre de la frontière turque. La Russie avait, depuis, imposé en représailles des mesures de rétorsion économiques en rétablissant les visas pour les ressortissants turcs et en interdisant les vols charters vers la Turquie tout en visant les secteurs de l'énergie, de la construction et de l'agriculture avec un embargo sur les fruits et légumes. Mais fin juin dernier, les deux pays ont entamé un processus de normalisation de leurs relations et le président russe avait annoncé le début de la levée des sanctions commerciales envers Ankara. Cette normalisation a été suivie d'une première rencontre, le 9 août à Saint Petersburg, entre les deux présidents puis le 3 septembre lors du Sommet du G20 en Chine.