Waleed Fayçal El Fahid voulait un autre CMKD et il a eu. De promoteur hésitant, il le propulse au-devant de la scène. Grâce à une stratégie appliquée à pas forcé, le consortium, plus koweïtien que marocain, gagne du terrain sur ses concurrents des pays du golf. Dès le départ, CMKD (Consortium Marocco-Koweïtien de Développement) était une affaire de béton. Partant d'un partenariat signé en 1976, d'un capital de 225 millions de DH détenu à parts égales entre marocains et Koweïtiens, le consortium a pris le temps de connaître le terrain ses mutations et surtout à apprivoiser sa vitesse de croisière. Le bilan jusqu'à la fin des années 90 est satisfaisant, sans plus. Il a fallu attendre l'arrivée de l'enfant terrible. Waleed Fayçal El Fahid, le directeur général du consortium et membre de son conseil d'administration, c'est son nom, est une réputation en béton armé. Dur et implacable, mais aussi juste et humain, l'homme constitue les deux facettes d'une une même pièce. Une pièce gagnante qui a su transformer la destinée du consortium maroco-koweïtien. Ainsi, en moins de dix ans, notre homme a su appliquer, sans ciller, une vraie stratégie de conquête. Waleed Fayçal El Fahid ne pouvait se suffir d'un plan de développement qui ne retenait que Casablanca comme ville de prédilection. Il pousse vers l'exploration d'autres contrées et prend vite goût à assiéger quelques places fortes, comme Marrakech, Rabat et Tanger. À travers ses filiales Dyar et Maqam, le consortium veut se positionner comme la référence du haut de gamme. D'ailleurs, il détient le record du mètre carré le plus cher à Casablanca, puisque ses appartements sis au boulevard El Massira ont été cédés à 55.000 DH le m2, soit 5,5 millions de dirhams pour une superficie de 100 m2. De même que les Villa Dyar VII d'Aïn Sebaâ décrocheront un autre record. Le groupe a réalisé de nombreux projets (appartements et appartements résidentiels, locaux de commerce, immeubles résidentiels, villas…) dans différentes villes du Maroc (Casablanca, Mohammedia, Rabat, Salé et El Jaidida). Le passage à la vitesse supérieure a été encouragé par la maîtrise des montages financiers et la consolidation de l'assise financière. Waleed Fayçal El Fahid a eu une vision et il ne rechigne pas sur les moyens pour la réaliser. D'ailleurs ses actionnaires le suivent à la lettre. La preuve ? Ils n'ont pas hésité à mettre la main à la poche augmenter le capital du consortium par deux fois pour atteindre en 2005 829 millions de DH. Il est vrai que les Marocains ont perdu de l'ampleur dans le tour de table (au lieu de 50%, ils sont à 17%), mais la logique du business est implacable, comme celle qui l'applique. Il faut avoir les moyens de ses ambitions et les Koweïtiens en ont. Tout récemment (été 2007), le consortium a reçu un virement en devises d'un milliard de DH et table le fructifier à travers des montages financiers, notamment bancaires, pour lancer d'autres grands projets dans l'immobilier et dans le tourisme. D'ailleurs, c'est dans ce dernier secteur que Waleed a réalisé ses opérations les plus spectaculaires. De zéro, il devient actionnaire majoritaire de la chaîne Farah et s'adjuge le Palais des Congrès de Marrakech avec ses dépendances. Un client heureux en ramène un autre Le groupe Belahcen compte près de quatre sociétés. Certaines aujourd'hui sont mises en veilleuse. En tout, le patriarche aurait réalisé pas moins de 30 projets d'immeubles et une dizaine de projets villas. Pour lui, ce qui caractérise le plus ces projets, ce sont la qualité des matériaux, les procédures suivies…. « Nous avons fort heureusement une bonne réputation sur le marché. Et je tiens à ce que tous nos clients soient satisfaits de nos produits. S'ils le sont, je le suis aussi. Et il ne faut pas oublier qu'un client content peut en ramener un autre et ainsi de suite».