Mohamed Halifi veille personnellement sur les chantiers qu'il mène. Il prétend choisir les meilleurs emplacements et les plus chers aussi. Un promoteur de la place nous prévient. Mohamed Halifi n'a pas fait trop d'études, il est arabisant, il est de la veille école, il est parfois dur. Le tableau est planté. En arrivant chez lui, un homme d'un certain âge, la soixantaine, nous reçoit aimablement. Premières minutes passées en sa compagnie, l'homme paraît avare d'informations le concernant. Mohamed Halifi a, comme nombreux promoteurs, suivi le chemin de son père. Celui-ci n'était pas vraiment dans la construction. Il s'était lancé dans la location d'appartements. Très vite, Mohamed, l'enfant qu'il était, commence à prendre goût. Mais il ne suivra cependant pas le chemin de son père. Il ne se lancera pas non plus immédiatement, après son baccalauréat en poche en 1965, dans l'activité immobilière. Il fera d'abord un passage dans la fonction publique avant d'atterrir dans le secteur. Ce n'est qu'à la trentaine où il met un pied dedans en créant au début des années 1980 une société qui porte le prénom de son père Belahcen. Il construit alors son premier immeuble à Casablanca, un R+3 de 110 m2. Il commence petit à petit à se lancer dans des projets de plus grande taille: villas, petits immeubles… Le choix de Casablanca n'est pas fortuit : «D'abord, parce que j'y ai grandi. Ensuite parce qu'il existait des opportunités, il y avait du foncier, de la demande, même si elle était faible». Prenant son élan et commençant à se faire une place sur le marché, des projets sont lancés à Aïn Sebaa, à Dar Bouazza, à Sbata, à Ben Msik… Pour monter en standing, Mohamed Halifi va chercher de bonnes affaires dans des quartiers comme Bourgogne ou Racine, sur l'avenue Abdellatif Ben Kaddour par exemple. En chef de file, le patriarche aime gérer les chantiers de main de maître. Et c'est probablement pour cette raison qu'il choisit lui-même les lieux de ces projets. «Je choisis les meilleurs emplacements et les plus chers aussi». De fil en aiguille, le business de Mohamed Halifi grandi. Pour développer ses activités, il associe ses enfants, son fils et sa fille, dans ses projets. Maintenant, il est sur des chantiers à Dar Bouazza pour la construction de 16 villas et 2 immeubles de 83 appartements. Quant à ses projets au centre de la capitale économique, à Bourgogne ou Racine, il est en train de mettre en vente des stocks d'appartements dont il disposait déjà. Mais il faut noter que Mohamed Halifi n'est pas toujours favorable à cette option. Il regrette la vente par le passé de certains immeubles qui lui tenaient à cœur. «On aurait dû seulement louer les appartements et rester propriétaire».