Invité de l'émission « Dayf Wa Kadiya » ce vendredi 29 janvier sur les ondes de MFM Radio, Abdessamad Sadouk, Secrétaire Général de Transparency Maroc apporte son éclairage sur le recul du Maroc dans le récent classement de Transparency International en matière de lutte contre la corruption. Egalement, Sadouk revient sur la nouvelle stratégie nationale de lutte contre la corruption ainsi que le niveau de transparence dans la passation des marchés publics. Décryptage. Classement/lutte contre la corruption : Le Maroc fait du « sur place » depuis plusieurs années Tout d'abord, si l'on à faire une lecture sur le classement du Maroc dans les rapports de Transparency International, celle –ci devrait s'inscrire dans le long-terme. Dès lors, la tendance devient claire. Actuellement, avec ce nouveau classement, le Maroc fait du « sur place » depuis plusieurs années. Cependant, au-delà du classement, la note attribuée au Maroc est également un indicateur sérieux prendre en considération. Avec une note de 36/100 (soit même pas la moyenne), Transparency considère que la situation au Maroc est « très mauvaise ». Constat : la corruption s'est bien ancrée dans le système beaucoup constituant un frein et un handicap énormes pour le développement socio-économique du pays. Une stratégie nationale incomplète Transparency Maroc salue la stratégie nationale de lutte contre la corruption adoptée en décembre dernier. Pour Abdessamad Sadouk, les objectifs de cette stratégie sont clairs. Rendre la confiance aux citoyens vis-à-vis de l'Administration et améliorer le classement du Maroc à l'échelle mondiale notamment au niveau du climat des affaires. Cette approche englobe, outre la lutte contre la corruption à petite échelle mais également instaure une plus grande transparence au niveau de la passation des marchés publics. Toutefois, l'association relève que l'environnement de mise en œuvre de cette stratégie reste profondément handicapé par deux lois structurantes : celle mettant en place la nouvelle instance de probité de prévention et de lutte contre la corruption et celle relative à l'accès à l'information. « Malgré l'adoption de cette nouvelle stratégie, il reste encore des chantiers sur lesquels nous devrons s'étaler chose qui nous poussent à dire que le Maroc demeure sous équipé pour lutter efficacement contre la corruption », explique Sadouk. Marché publics : La nouvelle mouture de la commission nationale déçoit En matière de transparence des marchés publics, le Maroc s'est engagé dans un processus de réforme depuis 1998. Si l'on constate que cette réforme a connu, ces derniers temps, une accélération dans l'amendement des textes réglementant les marchés publics, la situation actuelle est loin d'aspirer aux attentes; à savoir garantir l'équité d'accès à ces marchés, ou encore la transparence et l'intégrité de ce processus. L'adoption en septembre dernier du décret sur la commission nationale de la commande publique élargissant la composition et les prérogatives de la commission des marchés, notamment en matière de recours, demeure insuffisant. « Cette commission qui devrait assurer un équilibre entre public et le privé à condition qu'elle soit directement affiliée au Chef du gouvernement avec une capacité de prise de décision indépendante n'est pas à la hauteur de nos aspirations. Le décret de septembre dernier ne rempli malheureusement pas tous les critères », déplore Abdessamad Sadouk.