Lutte contre la corruption Le Maroc perd quatre rangs en matière du classement mondial de l'indice de la perception de la corruption (IPC) dans le secteur public. La nouvelle a été donnée dans une conférence de presse organisée, mardi 3 décembre à Casablanca. Abdessamad Saddouk, président de Transparency Maroc a tenu à préciser que le royaume est passé de la 87e place en 2012 à la 91 e position en 2013, avec un score de 37 points. Ce classement effectué sur la base de 177 Etats suite à sa notation par 8 organismes différents. Au niveau du classement du monde arabe, Saddouk a expliqué que le Maroc se trouve en 9e position derrière les Emirats, Qatar, Bahrein, Oman, Arabie-Saoudite, Jordanie, Koweït et la Tunisie. Au niveau Africain, le conférencier a ajouté que notre pays stagne à la 17e position, bien loin derrière le Rwanda, Seychelles, Cap-Vert et Botswana qui demeure le pays africain le moins corrompu dans le continent. Contrairement au Maroc, le Sénégal a a déployé beaucoup d'efforts pour lutter contre ce phénomène en améliorant sa position de 14 points, passant du 91 e au 77e rang. Pour Saddouk, la lutte contre la corruption requiert des actions concrètes. «Le gouvernement a l'obligation de résultats. Et l'Etat a tous les moyens pour lutter contre la corruption au lieu de se cantonner dans des campagnes de communication contre-productives», a-t-il souligné en substance. Autrement dit, «la persistance de cette situation de (corruption, ndlr) ne fait que traduire l'absence de la volonté de lutter contre ce fléau», lit-on dans un communiqué de Transparency. Ceci s'explique aussi par l'absence d'une stratégie nationale contenant des mesures urgentes, a laissé entendre Saddouk. «Non à l'impunité» Ainsi, pour lutter contre la corruption, Transparency Maroc a décidé de lancer une campagne nationale de grande envergure afin de sensibiliser les citoyens sur la gangrène de la corruption qui sévit dans l'ensemble des rouages administratifs, dont la police et la justice, entre autres. Cette campagne qui va démarrer le 9 décembre prochain et qui coïncide avec la journée mondiale de lutte contre la corruption sera placée sous le thème «Non à l'impunité», a déclaré Michèle Zirari, secrétaire- générale adjointe de Transparency Maroc. En fait, la lutte contre la corruption nécessite ce que les experts du droit pénal désignent par «la certitude de la sanction», a-t-elle noté. Etalant devant l'audience les grandes lignes de cette campagne, Zirari a indiqué qu'elle contient plusieurs aspects. Des spots radio de 30 seconde seront diffusés en langues amazighe, arabe et française seront diffusés sur six stations de radios les plus écoutées. A cela s'ajoute également des vidéos de sensibilisation qui seront mis en ligne sur les sites webs les plus visités et les réseaux sociaux. Par ailleurs, Sion Assidon a évoqué la campagne internationale qui sera menée contre des personnalités en personne et les Etats complices dans les affaires de la corruption. La campagne qui est d'ordre politique et sociale contient des manifestations contre les corrupteurs et des appels de boycotts en faveur de ces derniers, a-t-il noté. De son côté, Said Dehraoui a présenté un bilan du Centre d'assistance Juridique anti-corruption. Depuis sa création, soit en 2009 jusqu'au 31 octobre, le centre a reçu 3426 plaintes. S'agissant de l'année en cours, 797 plaintes ont été déposé sur la table de cette instance. Notons dans ce sens que la ville de Rabat figure en pole position à l'échelle nationale avec 605 plaintes. Viennent ensuite les villes de Fès (103) et enfin Nador (89).