Unilever Maghreb a organisé, vendredi dernier, la cinquième édition de la Green Growth Academy, en collaboration avec la CGEM. Jean-François Etienne, directeur général d'Unilever Maghreb a profité de l'occasion pour revenir sur les ambitions de la filiale marocaine de la multinationale anglo-néerlandaise. propos recueillis Par Roland Amoussou Pourquoi avoir choisi le thème de l'écologie industrielle pour cette 5ème édition de la Green Growth Academy ? Jean-François Etienne : En tant qu'industrie implantée à Aïn Sebaâ depuis plus de 60 ans, nous croyons fermement qu'une croissance durable et équitable est le seul modèle de croissance acceptable. Unilever vise une croissance durable au Maroc. Quels sont les axes sur lesquels vous comptez miser pour atteindre cet objectif ? Nous avons pour ambition d'augmenter notre chiffre d'affaires, mais en nous inscrivant dans une stratégie de développement durable. Cela veut dire que nous allons réduire notre impact environnemental, en augmentant notre impact social de façon significative. Cette vision se construit autour de trois grands piliers. Tout d'abord, il s'agit de savoir comment on peut faire pour améliorer la santé et le bien-être de nos consommateurs. Par exemple, notre marque Signal éduque, depuis des années, les jeunes collégiens ou les jeunes élèves marocains à améliorer leur hygiène bucco-dentaire. Dans ce sens, on a touché 2,5 millions de jeunes depuis 2011, et on continue chaque année, avec l'ambition de toucher au moins un demi million de personnes. Cela fait partie de notre plan. Il s'agit aussi pour nous, de voir tout ce qu'on peut faire pour protéger l'environnement. Je veux notamment parler des émissions de poussière de notre cheminée de production. Concernant cela, on arrive à peu près à 5 PPM, ce qui est largement un bon niveau. On fait également des économies d'eau, d'énergie etc. Il faut savoir qu'on est très en avant sur ce plan, mais il y a encore beaucoup à faire. L'élément intéressant, c'est que lorsqu'on analyse la chaîne de valeurs des produits d'Unilever, on se rend compte que le gros de l'impact environnemental se fait chez le consommateur, qui utilise et éventuellement recycle ou ne recycle pas nos produits. Cela représente 70% du problème. Comment y remédier ? Pour cela, on est convaincu que c'est en faisant de l'éducation par nos marques, par la communication, et aussi en travaillant avec nos partenaires comme Marjane, Carrefour pour éduquer le consommateur que nous allons y arriver. C'est à ce niveau que se situe l'enjeu environnemental. Alors en termes de croissance du chiffre d'affaires, sur combien tablez-vous pour les trois prochaines années ? Il faut savoir que chez Unilever, on ne communique pas sur les chiffres. Mais ce que je peux vous dire, c'est que l'année 2015 pour nos activités au Maroc est une bonne année. Nous sommes en croissance sur toutes nos catégories de produits, et on gagne de la part de marché. Nous avons de la croissance sur nos gammes de produits Home Care avec nos lessives, et surtout sur les gammes Personal Care où on a lancé beaucoup d'innovations, très appréciées sur le marché. Y a-t-il de nouveaux projets dans le pipe en termes d'investissements ? Il faut savoir que nos projets d'investissement ne s'arrêtent pas. Ces cinq dernières années, nous avons investi pas moins de10 millions d'euros dans notre usine de Aïn Sebaâ, et on va continuer parce qu'il s'agit d'un programme d'amélioration continue. Nous avons des investissements, par exemple, pour améliorer la productivité, ou notre impact sur l'environnement. Il faut savoir aussi, que nous investissons en moyenne 500.000 euros chaque année dans l'usine, et il n'y a pas de raison pour que ce rythme d'investissement change. Unilever Maroc est également tentée par l'export. Où en êtes-vous sur ce volet ? Pour l'instant, l'export demeure encore une petite partie de notre business. Nous exportons un petit peu de bouillon Knorr en Europe pour une population qui recherche des produits halal. On a un distributeur qui s'occupe de ce volet pour nous. Même si le volume reste encore peu important, il n'en demeure pas moins que nous avons des projets de développement à l'export, toutefois, il est encore trop tôt pour en parler. Nous visons aussi l'Afrique subsaharienne. n