La coopérative de Taroudant lance une nouvelle gamme de yaourts pro-biotiques à 2 DH seulement. En sortant ainsi ses griffes, Copag peut récupérer des parts de marché qu'elle a perdues en 2008 en faveur de Centrale Laitière et des nouveaux arrivants sur le marché. Quand en France, la crise du lait bat son plein, à cause de la baisse des prix et des faillites qui menacent de nombreux éleveurs dans l'Hexagone, au Maroc, c'est la bataille aux parts de marché livrées par les industriels qui fait l'actualité du secteur. Dernière information, le lancement prochain par la coopérative roudanie Copag d'une nouvelle gamme de yaourts qui constitueront, aux côtés du yaourt Linéa, une nouvelle force de frappe de l'entreprise. Leur spécificité : ces produits sont pro-biotiques et seront lancés au prix unitaire de 2 DH seulement. De quoi faire pâlir de jalousie Centrale Laitière, aujourd'hui leader du marché avec plus de 60% de parts, contre 20% pour son challenger, détenteur de la marque Jaouda. D'autant plus que la C.L réalise quelque 40% de son chiffre d'affaires dans le segment du yaourt et yaourt à boire. «La mise sur le marché de yaourts pro-biotiques n'est pas une nouveauté. Nous avons été les premiers à investir ce créneau en lançant par exemple Activia ou encore le yaourt mélangé aux céréales», réagit un responsable à la Centrale Laitière. Mais il reste que leur prix est de 50 centimes plus cher que celui du produit en gestation. Comment compte procéder Copag pour casser les prix de cette façon ? «Pour le moment, je n'ai pas d'informations à vous donner à ce sujet», se contente de répondre M'hammed Loultiti, patron de Copag, au terme de plusieurs appels téléphoniques où à chaque fois, il nous demandait de rappeler ultérieurement. Mais selon les informations que nous avons pu recueillir de sources anonymes, Copag serait en train de préparer une grande compagne de communication pour garantir la réussite de son lancement. Le packaging sera à son tour revu de façon à rompre avec les modèles et couleurs adoptés pour ses anciens produits. «C'est un travail que nous avons déjà effectué en donnant un coup de fraîcheur à nos emballages. Je suppose que Copag s'est vu dans l'obligation de réagir», ajoute la même source à la Centrale Laitière. Copag veut récupérer ses parts Il faut savoir que 2008 n'était pas une année facile pour Copag. Elle y a perdu des parts de marché alors que son principal concurrent en gagnait. La conquête du sud opérée par la filiale de l'ONA n'a pas manqué de titiller la Coopérative roudanie dans un périmètre qu'elle maîtrisait. L'objectif de la Centrale Laitière était d'augmenter ses parts de marché dans une région où la concurrence est prédominante. Et pour y arriver, elle n'y est pas allée de main morte. Elle ouvre deux agences commerciales à Ouarzazate et Guelmim et met en place trois plateformes mobiles : deux à Tiznit et Essaouira et une autre à Taroudant, ville où est basé le quartier général de Copag. Les résultats ne se sont pas faits attendre. En 7 mois de présence, Centrale Laitière a pu gagner 3 points de parts de marché aux dépens de Copag, qui a accusé une perte de vitesse dans son périmètre de prédilection. Mais il n'y a pas que la Centrale Laitière qui bouscule Copag ces derniers temps. L'arrivée sur le marché de nouveaux intervenants n'a pas manqué de provoquer une mini-révolution dans le secteur. En effet, en dehors des deux premiers intervenants qui se partagent le gros du marché, les coopératives locales et les opérateurs fraîchement installés s'arrachent les 20% restants. Il s'agit de BLM, Extralait, Superlait Chaouia Colainord, Colaimo, Saiss, Jibal Safi…