Au terme du dernier conseil d'administration du Fonds d'Investissement de l'Oriental, trois conventions d'investissement ont été signées. Le point sur l'impact de ces projets sur la région avec Mehdi Abelkrim, qui révèle à Challenge Hebdo des informations de première main. Challenge Hebdo : public-privé, quel est l'objectif réel de la création du Fonds d'Investissement de l'Oriental ? Mehdi Abdelkrim : le Fonds a été créé conformément à l'initiative royale pour le développement économique et social de la région en juin 2007, à partir d'une enveloppe de 300 millions de DH et grâce, précisément, à un partenariat public-privé regroupant la région de l'Oriental, l'agence de l'Oriental, le Fonds Hassan II, BCP, AWB, BMCE Bank, Crédit Agricole, CDG et Holmarcom. Compte tenu de la nouveauté de l'instrument au niveau régional et par rapport à la difficulté d'ouverture du capital, les deux années étaient incontournables pour sensibiliser les opérateurs économiques aux apports stratégiques du fonds, à travers un effort considérable de communication et une prospection dynamique au niveau de cette vaste région (Oujda, Nador, Berkane, Taourirt, Jérada et Figuig), et malgré notre effectif réduit à 2 personnes. Au delà de l'objectif, et à travers les partenariats et les projets en cours de négociation, nous avons la traduction réelle de notre volonté d'être un levier de financement et de croissance, en vue d'accompagner le développement des PME issues et fondées par des promoteurs de la région, de dynamiser et fédérer les nouveaux projets à fort potentiel de développement, à travers un accompagnement actif dans le montage financier et surtout de confirmer notre vocation régionale en tant qu'investisseur, tant en capital risque qu'en capital développement. C. H. : vous avez commencé par parrainer une entreprise privée dans la région d'Oujda, en l'occurrence Microchoix, précurseur en matière de e-commerce. Mais au terme de votre dernier conseil d'administration, plusieurs conventions d'envergure ont été signées. Pouvez-vous nous en parler ? M. A. : c'est exact, le Fonds a procédé à la signature d'un pacte d'actionnaires en date du 6 mars 2009 avec Microchoix Maroc, société au capital de 6 millions de DH fondée par des jeunes originaires de cette ville. En vertu de ce partenariat, le Fonds va contribuer aussi bien en termes financiers qu'en matière d'appuis stratégiques et organisationnels dans le processus de croissance de la société Microchoix, axé sur l'extension de la plate-forme de distribution et le développement des métiers à forte valeur ajoutée (offshoring, web-marketing…). D'ailleurs, nous ne nous sommes pas arrêtés là. Nous avons enchaîné avec la signature d'un pacte d'actionnaires avec la société Monlait en date du 10 juin 2009 (la date anniversaire du lancement officiel du Fonds est le 11 juin), une société basée à Berkane, au capital de 4 millions de DH, fondée par trois frères originaires de cette ville. Opérant dans l'industrie laitière, cette société s'oriente vers une extension de sa capacité de production moyennant une sécurisation de son approvisionnement, et une forte valorisation de ses produits. A travers ces deux partenariats, nous donnons un signal fort à la PME orientale, qui ambitionne de s'inscrire dans un processus de développement et de bonne gouvernance. C. H. : mais ne ciblez-vous que les entreprises performantes sur la voie de la croissance ? M. A. : non, le Fonds cible aussi l'accompagnement des porteurs de projets et les nouvelles créations, et nous en avons la preuve à travers la signature de deux protocoles : le premier concerne un protocole d'intention signé le 1er juin 2009, pour accompagner un projet d'environ 300 millions de DH dans l'industrie du photovoltaïque, prévu dans le Kyoto parc de la future technopole d'Oujda, avec un objectif de création de 200 emplois (Set Atlas). Le deuxième concerne un protocole d'accord signé en date du 9 juin 2009, pour accompagner un projet d'environ 100 millions de DH, dans le secteur de l'aquaculture à Ras El Maa, à Nador (Ocean Farm), avec un objectif de création de 100 emplois. C. H. : outre ces projets, qu'avez-vous dans le pipe ? M. A. : plusieurs négociations sont en cours pour développer des partenariats dans les provinces de Nador, Berkane, Jérada et Figuig, et qui couvrent divers secteurs d'activité (touristique, para-touristique et agro-industriel). Une attention particulière est donnée aux petits porteurs de projets que nous essayons de coacher afin qu'ils les mènent à bien. Pour conclure, les quatre projets signés portent sur un engagement d'environ 90 millions de DH, et nous envisageons de boucler l'année 2009 avec un engagement global de 150 millions de DH au vu des projets en cours de négociation.