La Banque Populaire vient de présenter son programme «Filahi», qui vise à accompagner le plan ministériel Maroc Vert. Le socle régional de la banque servira de plateforme à la déclinaison opérationnelle du programme en respectant les spécificités locales et les cycles et types de culture dans chaque région. La banque du cheval vient d'entériner son engagement dans le cadre du plan Maroc Vert. En effet, la banque populaire a présenté le canevas de son intervention dans le giron du plan pour l'agriculture, en lançant le programme Filahi. «Nous comptons profiter de notre assise régionale, à travers les banques populaires régionales, pour mener au mieux le programme “Filahi“», explique Rachid Agoumi, DGA de la Banque Entreprise. Ainsi, après avoir signé des engagements lors du dernier salon de l'agriculture, la BP tient sa promesse et se pose comme l'un des principaux bailleurs de fonds du plan d'Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, avec un financement de 20 milliards de DH sur 5 ans. Il est à rappeler que le plan comprend une enveloppe globale de 150 milliards de dirhams sur 10 ans, et que le Crédit Agricole avait annoncé sa participation à hauteur de 65 milliards de DH sur le même horizon. Mais, plus que le montant de l'enveloppe, le staff de la banque du cheval a surtout axé sa communication sur la déclinaison opérationnelle du programme. En effet, comme l'explique Soumaya Ouali Alami, directrice marketing et communication banque d'entreprise à la BP : «Le programme se décline en tenant compte des spécificités de chaque filière, avec un financement et un accompagnement adaptés», et ce dans un souci de respect du cycle de chaque type de culture. La logique régionale La logique régionale, socle de l'organisation de la banque, mais aussi du plan Maroc Vert, est poussée à son paroxysme avec des interlocuteurs dédiés dans les filiales régionales qui ont été formés aux spécificités de leurs régions. L'action de formation a été menée grâce à une étroite collaboration avec l'Agence de Développement Agricole. Cette démarche vise à répondre aussi bien à la stratégie du plan ministériel qu'aux attentes des opérateurs. Ainsi, c'est la logique d'agrégation du plan qui est le giron du programme «Filahi», tout en intégrant les attentes des agrégateurs à travers une consultation préalable. La banque entend donc s'adresser à ces gros, plus qu'aux petits qu'ils vont agréger. Tout à fait normal vu que c'est la banque entreprise qui a concocté ce programme. Ce sont donc précisément les 30 centres d'affaires BP, à travers des binômes analyste-chargé d'affaires, qui porteront la responsabilité opérationnelle du programme Filahi. De manière concrète, le programme se décline à travers des packs spécifiques aux filières, intégrant aussi bien le financement de l'investissement, de l'exploitation, de l'équipement, mais aussi l'accompagnement à l'international. La concurrence risque d'être âpre entre les banques de la place pour financer le plan pour la promotion de l'agriculture. Mais le Crédit Agricole restera leader grâce à son expertise dans le secteur et la banque populaire entend jouer à plein la carte de la régionalisation pour grignoter la plus grosse part possible du gâteau. Quant aux autres banques, elles ne tarderont pas à afficher leurs velléités et s'inscriront d'office dans une posture de challengers.