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Interview de Mohamed Horani, président de la CGEM
Publié dans Challenge le 06 - 06 - 2009

Il aurait été incomplet de présenter le patron des patrons sans le solliciter sur des questions d'ordre général. Bien que ces réponses ne comportent pas de déclarations fracassantes ni tonitruantes, elles permettent pour ceux qui parviennent à lire entre les lignes de deviner le ton de ce que sera le mandat «Horani».
Economie
Challenge Hebdo : que pensez-vous des répercussions de la crise internationale sur le Maroc ?
Mohamed Horani : le Maroc a été classé parmi les 15 pays qui ont les meilleurs fondamentaux macro-économiques. Notre principal problème est le déséquilibre flagrant de notre balance des paiements et donc de la balance commerciale : notre déficit va en s'aggravant, notre réserve de change diminue…. Elle est de six à sept mois, alors qu'on était il n'y a pas si longtemps à dix mois. Il y a donc lieu de s'inquiéter de ce point de vue-là. Il y a également toutes les entreprises qui sont touchées par la crise. Non seulement, il faut rester vigilant pour qu'elles puissent maintenir leur part de marché et continuer à exister, mais il est aussi nécessaire qu'elles se préparent dès aujourd'hui à la reprise. Parallèlement à tout cela, il ne faut pas oublier l'échéance 2012. La crise est certes là, mais il faut continuer à se préparer, car il y a des opportunités à saisir, surtout lorsqu'on voit des géants comme General Motors tomber. On assiste donc à une redistribution des cartes, et le Maroc doit chercher à se positionner. En résumé, s'il y a un mot clé à retenir pour moi, c'est la «compétitivité». C'est la seule manière de faire face aux menaces de la crise, et de saisir les nouvelles opportunités.
C.H. : croyez-vous en la crise de l'immobilier au Maroc ?
M.H. : je crois surtout que l'immobilier a encore de beaux jours devant lui. Pour le moment, il n'y a pas de crise, mais il faut rester vigilant. Bien entendu, le logement social devrait continuer son essor. Dans l'immobilier, soi-disant destiné à la classe moyenne, il y a à faire. Et sur le segment du luxe, nous traversons une période difficile. Cependant, il faut rester dans la course et être au rendez-vous de la reprise lorsqu'elle sera là.
C.H. : quelle appréciation faites-vous des départs des investisseurs étrangers qui ponctuent notre actualité ces derniers temps?
M.H. : je pense que c'est essentiellement dû à la conjoncture. Lorsque je vois ce qui se passe à Dubaï, avec le rythme qu'ils avaient pour la mise en place de leurs infrastructures, ils ne pouvaient plus continuer. C'est donc logique qu'ils lèvent le pied également à l'étranger. On ne peut cependant pas conclure que c'est un phénomène structurel ou irréversible. En revanche, le Maroc présente des opportunités, et il doit tenir bon.
C.H. : et le tourisme?
M.H. : personnellement, j'ai toujours cru qu'il fallait absolument s'intéresser au tourisme local. C'est la énième fois que ça nous arrive. Il faut développer le tourisme tel que prévu, mais on n'a pas donné assez d'importance au tourisme interne. Je me rappelle que lors de la crise du Golfe, les hôtels étaient quasiment vides. On a dû faire à l'époque des offres packagées aux locaux. L'idée est que ce soit désormais permanent. Il y a définitivement un effort à faire sur le tourisme interne, bien au-delà de que ce qui est déployé actuellement.
C.H. : quel est votre regard sur la PME?
M.H. : elle a aujourd'hui besoin d'être accompagnée, car il y a actuellement des mesures largement suffisantes, ou du moins un certain nombre de programmes de soutien qui existent. Leur problème aujourd'hui est qu'elles ne sont pas capables de profiter de ces programmes…parce qu'elles ont d'autres soucis ou ne sont parfois même pas au courant. Le rôle de la CGEM est donc de les en informer, ce qu'elle fait déjà par le biais des fédérations, mais surtout de travailler avec les fédérations pour les accompagner et leur permettre de bénéficier de tout ce qui existe. Il y a aussi un réel effort à faire de la part de la CGEM et du gouvernement pour doter ces PME de systèmes d'information, pour la bonne et simple raison que c'est structurant. Car cela permet à la PME de gagner en productivité et en compétitivité. La manière d'atteindre ces objectifs n'est pas simple, mais notre vision est d'impliquer les fédérations, dont 90% des membres sont des PME, mais aussi les unions régionales, car il n'y
a pas que Casablanca et Rabat. Nous pensons aussi qu'il doit y avoir un certain nombre de mesures incitatives pour encourager l'émergence de champions nationaux issus des PME, notamment des mesures fiscales relatives aux fusions….qui permettent aux PME d'atteindre des tailles critiques. Et puis parallèlement, j'espère aussi que nous aurons davantage de grands groupes, car ce sont eux les véritables locomotives des PME, malgré les idées reçues.
C.H. : qu'avez-vous prévu en matière de fiscalité ?
M.H. : il y a encore beaucoup à faire…Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il n'y a pas que les taux d'imposition. Il faut continuer à faire baisser l'IR et l'IS, nous avons des promesses et j'espère qu'elles seront tenues. Cela dit, il faut travailler d'autres dossiers, comme la fiscalité des PME, ou encore réfléchir à des mesures qui permettent d'intégrer l'informel,…mais pas uniquement via les taux d'imposition, mais aussi via la simplification des procédures.
A cela s'ajoute également la relation entre la direction générale des impôts et les entreprises qu'il faut continuer à améliorer. En effet, il n'est pas dit que seuls les taux d'imposition permettent d'augmenter le revenu fiscal.
Politique
C.H .: comment percevez-vous ces élections communales?
M.H. : c'est un bon test pour le Maroc. Ceci dans le sens où il va falloir regarder de près le taux d'abstention, la régularité, la neutralité des pouvoirs publics… Normalement, tous les ingrédients sont là pour que tout se passe très bien, démontrant que nous sommes une démocratie mature. Et bien entendu, je vais aller voter, puisque je pense que les absents ont toujours tort…
C.H. : que pensez-vous de la dernière actualité du PAM, et notamment de
son retrait de la majorité gouvernementale?
M.H. :sans aller commenter les positions des uns et des autres, je trouve que c'est un signe de bonne santé de notre scène politique. Il y a des positionnements qui se font et par ricochet, un jeu politique de force et de contre force où chaque partie est libre de prendre la décision qui défend le mieux ses intérêts. Je ne commente pas la décision en elle-même. D'ailleurs, je n'ai pas à la commenter en tant que président de la CGEM. Mais ce genre d'événement montre que l'on a une famille politique vivante, où il se passe des choses.
C.H. : et de l'ensemble des partis politiques?
M.H .: je pense qu'ils sont en train de gagner en maturité. En revanche, un travail pédagogique à même de motiver les citoyens à venir voter doit se faire. Donc, pour moi, ils ont un problème de communication, et aussi d'encadrement. Cependant, aujourd'hui, une certaine prise de conscience de la part des partis commence à travailler sur ce sujet.
La CGEM
C.H. : vous avez été à chaque fois candidat unique, lors des élections de l'Apebi, dont vous êtes devenu président en 2008, et celles de la CGEM en 2009. N'est-ce pas quelque peu frustrant ?
M.H. : vous savez, je ne crois pas être le seul dans ce cas-là. J'inspire probablement confiance. Peut-être. Les gens se disent qu'il y a un candidat qui est supposé faire l'affaire, donc ce n'est pas la peine de se présenter. Ce qui est sûr en revanche, c'est qu'être président de la CGEM demande beaucoup de travail et de disponibilité. Donc, cela ne m'étonne pas qu'il n'y ait pas beaucoup de candidats. Bien au contraire !
C.H.: où en êtes-vous dans la constitution de votre équipe ?
M.H .: nous sommes en train d'y travailler. J'espère trouver des personnes assez représentatives, et d'autre part, qui partagent nos convictions par rapport à notre programme. Je prendrais le moins de temps possible pour arrêter mon choix, car ça ne dépend pas que de moi. Ce sera sans doute courant juillet, avant le grand départ en vacances. Cela dit, certains resteront en place, on reprendra une bonne partie de l'équipe actuelle, car on ne change pas toute une équipe qui gagne. Mais on apportera également du sang neuf, car c'est bien le but de ces élections.
Ce qu'il pense de …
Abbas El Fassi
On le présente souvent négativement, mais je pense et je reconnais que c'est quelqu'un qui sait déléguer…Ce qui est une très grande qualité.
Salahedine Mezouar
Je ne le connais que très peu, mais je peux dire qu'il maîtrise parfaitement son métier et qu'il est en conséquence très efficace. Je l'apprécie beaucoup. On s'est rencontré à l'occasion du comité de veille stratégique mis en place pour contrer la crise. Désormais, nous serons amenés à travailler directement ensemble, ne serait-ce que dans le cadre de la prochaine loi de finances, on verra bien ce que cela donnera.
Ahmed Réda Chami
C'est le ministre que je connais sans doute le mieux, puisqu'il est issu du secteur des NTIC. Je le connais depuis de nombreuses années, à l'époque où il était chez Microsoft. On a aussi travaillé ensemble lors du think tank économique du Grand Casablanca, constitué par Mohamed El Kabbaj. On s'entend très bien, c'est quelqu'un qui a une très grande qualité d'écoute.
Moulay Hafid Elalamy
Moulay Hafid est un ami. On s'apprécie mutuellement depuis toujours. J'ai beaucoup d'admiration pour lui, j'aime bien les gens qui réussissent. Il a fait un excellent travail à la CGEM. Concernant les élections de la CGEM, je pense qu'il a fait de son mieux. Au départ, personne ne voulait se présenter. Il a su trouver un binôme. Ceci dit, même après le retrait de ce dernier, il n'a jamais été contre notre candidature et continue de nous soutenir actuellement. Je n'ai rien à lui reprocher.
Moâtassim Belghazi
Je le connais beaucoup moins, de manière très superficielle, pour ne pas dire que je ne le connais pas. C'est le représentant d'un grand groupe, comme tant d'autres. Nous avons des relations très courtoises
Mohamed Chaïbi & Youssef Alaoui
J'apprécie leur courage à double titre. D'abord, parce qu'ils se sont présentés initialement. Ensuite, parce qu'ils ont eu le courage de se retirer. L'un des deux candidats m'a clairement dit que s'ils s'étaient présentés aux élections, c'étaient malgré eux, car ils ne pouvaient pas laisser la CGEM sans candidat. C'est donc en toute logique qu'ils se sont retirés, lorsqu'un autre binôme s'est présenté spontanément. C'est du moins la version officielle, et je les crois. Ceci dit, ils ont fait de l'excellent travail en tant que vice-présidents. J'ai beaucoup d'estime pour eux.
Et les médias…
Quel regard portez-vous sur les médias?
Ils ont un pouvoir. Aujourd'hui, c'est une réalité. Ils sont lus, écoutés. On peut critiquer ce qu'ils font, ce qu'ils ne font pas…Mais moi, j'apprécie le pouvoir d'influence qu'ont les médias, aujourd'hui ils comptent. Ils bénéficient d'une liberté d'expression, jusqu'à un certain niveau bien sûr. Si j'ai un reproche à faire, c'est que souvent les médias s'intéressent davantage à des faits passionnels qu'au fond des choses.
Lors des élections de la CGEM, tout le monde s'est braqué sur des choses secondaires, au lieu de s'intéresser aux programmes des candidats. Ceci dit, la presse, c'est du business, il faut donc faire vendre. Mais je pense qu'on peut faire du business et apporter et analyser de manière pertinente la bonne information. Mais globalement, je suis satisfait des médias. Même le fait que les gens continuent à investir dans ce domaine est un bon signe, à condition que le marché se développe au même rythme en termes de lectorat et d'annonceurs.


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