Automobile. Le spécialiste allemand de faisceaux automobile investit 83 millions de DH dans une nouvelle usine pour augmenter sa production au Maroc. Cet investissement devrait accroître son chiffre d'affaires de 10% par Roland Amoussou La filiale marocaine de l'Allemand Loeni Wiring System se donne les moyens de ses ambitions. En inaugurant son quatrième site de production à Berrechid, le 16 octobre, en présence notamment du ministre de l'Industrie, Moulay Hafid Elalamy et de Andreas Brand, membre du directoire du Groupe Leoni, le fabricant de faisceaux pour le secteur automobile affiche ainsi, sa volonté de renforcer sa capacité de production au Maroc. Avec un investissement de 83 millions de DH (7,5millions d'euros), cette nouvelle usine de 12000 m2, baptisée Leoni Berrechid II, puisque l'Allemand disposait déjà d'un site de production dans cette même ville, aura une capacité de 1200 faisceaux par jour. Sa mission jusqu'en 2018 est d'équiper la nouvelle Opel Corsa, suite à un accord signé avec General Motors(GM), la maison-mère du constructeur automobile allemand Opel. A terme, le site emploiera 1800 personnes. Le top management de Leoni Berrechid II table sur un chiffre de 30 millions d'euros (près de 350 millions de DH) par an. «Cette usine va nous permettre d'augmenter notre chiffre d'affaires de l'ordre de 10%. Actuellement, les usines que je contrôle réalisent un chiffre d'affaires de 80 millions d'euros. Pour 2015, je table sur 100 ou 110 millions d'euros», lâche Michel Dalio, directeur général des usines Leoni Bouskoura, Berrechid I et Berrechid II. «Mais, tout dépendra de notre performance. Plus on sera performant, plus on attirera de clients», tempère-t-il. Rappelons que la filiale marocaine du spécialiste allemand du câblage automobile, présente au Maroc depuis 1971,et disposant de quatre sites de production dans le Royaume, réalise un chiffre d'affaires avoisinant les 160 millions d'euros par an. En termes de répartitions des charges, l'usine Leoni de Aïn Sebaâ produit les câblages pour Renault-Nissan, et les trois autres sites (Bouskoura, Berrechid I et Berrechid II) s'occupent des faisceaux pour Peugeot et General Motors (Opel Corsa). «Nous envisageons d'atteindre les 200 millions d'euros de chiffres d'affaires dans les trois prochaines années», assure Michel Dalio. Le Maroc , un marché stratégique pour Leoni Leoni Wiring System Maroc, qui emploie 6000 personnes actuellement, compte bien poursuivre ses investissements dans le Royaume. Déjà, l'entreprise réalise chaque année un investissement de 4 millions d'euros par an. «Bien évidemment, le groupe poursuivra son investissement au Maroc. Il y a un intérêt stratégique en termes de localisation. Le Maroc est à quelques minutes de l'Espagne et nous avons beaucoup de clients là-bas. Cette petite distance réduit considérablement notre temps de livraison et aussi le stock de produits finis. Et c'est pour ça que nous avons d'ailleurs choisi d'ouvrir encore cette usine de Berrechid pour livrer le plus rapidement possible », explique le directeur des sites de production de Bouskoura, Berrechid I et II. Leoni Maroc envisage aussi d'accroître son effectif dans quelques années. Le top management a laissé entendre qu'un projet devant porter le nombre d'employés à 12000 est en cours d'étude. «Mais tout cela dépendra bien sûr de comment vont évoluer nos affaires d'ici là et de la satisfaction de nos clients», lance un responsable de l'entreprise. Aussi, l'entreprise dispose-t-elle d'un centre de Recherche et Développement basé à Casablanca, qui emploie 54 ingénieurs et techniciens. Et ce n'est pas tout. Leoni a également son propre centre de formation, qui a pour mission de former son employé aux normes et standards internationaux du secteur d'activité. De même, soulignons que Leoni Maroc ne fait pas que de la fabrication de faisceaux. L'entreprise s'est lancée depuis quelques années, dans son usine de Bouskoura, dans le surmoulage. Le groupe Leoni est également en quête de nouveaux leviers de croissance. Selon un responsable de l'entreprise, Leoni Wiring System entend se lancer dans une stratégie de diversification, et le Maroc a sa carte à jouer bien sûr. «On essaie de diversifier nos activités à travers d'autres secteurs différents de l'automobile. Nous visons par exemple le sport nautique; c'est-à-dire que nous allons produire des faisceaux pour les jets ski. C'est un projet qui devrait voir le jour d'ici 2020 ou 2025. Du moment où le Maroc est compétitif, il aura son rôle à jouer dans cette stratégie», assure Michel Dalio.