Résultats semestriels. En dépit du ralentissement de l'activité du crédit, BMCE est parvenue à enregistrer des agrégats financiers en forte progression. A l'origine de ces évolutions à deux chiffres, son programme de développement lancé en 2012, qui porte ses fruits. par ADama Sylla Le Président, Othman Benjelloun n'était pas là. Mais son senior management était au grand complet, ce 1er octobre, pour présenter les résultats du premier semestre de cette année du groupe BMCE Bank. Brahim Benjelloun, Administrateur Directeur Général Délégué auprès de la Présidence, Mohamed Bennani, PDG de Bank Of Africa (BOA), Driss Andaloussi, Directeur Général Délégué des Finances & Risques Groupe, Mohamed Agoumi, Directeur Général Délégué en charge de la Banque des Particuliers et Professionnels, Mamoun Belghiti, Administrateur Directeur Général Délégué en charge de RM Experts, Mfadel El Halaissi, Directeur Général Délégué en charge de la Banque de l'Entreprise, Mounir Chraïbi, Directeur Général Délégué en charge de la Banque de l'Entreprise et Omar Tazi, Directeur Général Délégué en charge de la Banque des Particuliers et Professionnels. Face aux journalistes et analystes présents dans la salle, ils étaient tous à l'aise. Ce qui en dit long sur les agrégats financiers qui affichent tous ou presque une forte progression en dépit du ralentissement de l'activité du crédit. Le Top management est même optimiste pour la fin de l'année au regard des résultats ressortis en croissance soutenue à fin août. « Le groupe est en train de tirer ainsi profit de son plan de développement 2012-2015 mais également de la bonne tenue de son activité des marchés et ses filiales africaines et de la croissance de la marge d'intérêt », souligne Brahim Benjelloun. En effet, le groupe a enregistré, entre autres, un produit net bancaire (PNB) en amélioration de 15 % à 5,6 milliards de DH. Ainsi, ses bénéfices ont bondi de 51% à 902 millions de DH au terme du premier semestre. A cela, s'ajoute la rentabilité du groupe qui a poursuivi son amélioration à travers le dynamisme des activités de marché dont la contribution s'est appréciée de 71%. Une performance louable face à un secteur qui évolue au ralenti marqué par une montée des défauts de paiement des entreprises. D'ailleurs, le groupe a décidé de renforcer son coût du risque de 21% pour le porter à plus d'un milliard de DH. Il faut dire que le coût du risque du secteur s'est nettement accentué. Et pour cause, le volume des créances en souffrance du système bancaire a augmenté de 42 % en dépassant à fin août les 50 milliards de DH. Le taux de provision atteint quant à lui, 30 milliards de DH. «Si on récupérait 10 à 20 % de ces provisions, c'est une manne qu'on pourrait octroyer aux entreprises », estime Mamoun Belghiti. Mais si cette situation réjouit le management de BMCE Bank, Brahim Benjelloun émet tout de même une certaine réserve. En effet, « le poste du contentieux a enregistré une hausse de 6 ,6 % à fin juin, à cause de deux gros dossiers qui sont pour l'essentiel la cause de l'augmentation de ce coût de risque ». Malgré également, la persistance de quelques foyers de tension sur l'international, le groupe tire également profit de sa forte présence sur l'Afrique. La contribution de ces filiales subsahariennes pèse désormais près du tiers du Résultat Net Part de Groupe (RNPG) de la banque. L'amélioration significative de la participation de ces entités au profit du groupe a été accompagnée d'une politique d'expansion de plus en plus dynamique. A travers sa filiale africaine BOA, BMCE Bank renforce davantage sa présence sur le continent. Plus de 38 nouvelles agences ont été ouvertes dans les différents pays d'implantation du groupe, portant ainsi le réseau à 425 points de vente. Cette politique d'expansion concerne également l'Europe et l'Outre Atlantique. C'est ainsi que BMCE Bank a renforcé sa présence au Nord à travers le réseau BMCE Euros services. De nouvelles implantations ont vu le jour cette année, en Belgique, Allemagne et Pays-Bas. «Concernant notre filiale de Londres, tout est rentré dans l'ordre. Elle est d'ailleurs sortie de la surveillance du régulateur anglais», précise Mohamed Agoumi. Sur le continent américain, au Canada, notamment, le groupe a ouvert un bureau de représentation pour capter le maximum de flux des MRE et accompagner par la même occasion les investisseurs au Maroc. Pour bien réussir cette mission, le groupe d'Othman Benjelloun s'est allié au premier groupe financier coopératif du Canada, la Fédération des Caisses DesJardins dénommée «Mouvement DesJardins», destiné à favoriser un rapprochement avec la communauté marocaine et les Investisseurs Maroco-Canadiens. Au plan national, le développement du réseau a ralenti. Seulement 13 nouvelles agences ont été installées en un an. Et pour cause, BMCE avait entamé en 2011 un programme d'investissement et de transformation afin d'améliorer son efficacité commerciale et opérationnelle. « Le groupe compte ouvrir 40 agences d'ici la fin 2014 », souligne Brahim Benjelloun.