» Beaucoup d'écoles et universités privées proposent une double diplomation. » Quelle est la valeur réelle de ces diplômes étrangers sur le marché de l'emploi au Maroc ombre d'établissements d'enseignement supérieur privé, surfant sur les carences du système éducatif, proposent aujourd'hui une double diplomation aux étudiants. La grande majorité de ces écoles et universités privées proposent des diplômes de grandes écoles françaises, canadiennes, et même américaines et anglaises. S'adossant à des partenariats conclus avec de grandes écoles étrangères, ces établissements délivrent, en fin de formation, un diplôme marocain et un diplôme étranger à leurs étudiants. Il s'agit donc de formations délocalisées (Licence professionnelle, Master etc). Université Internationale de Rabat, Mundiapolis(Casablanca), Universiapolis (Agadir), ESCA (Ecole de management), Université Privée de Marrakech, ils sont nombreux ces établissements d'enseignement supérieur privé qui offrent cette opportunité aujourd'hui. Un concept qui a séduit beaucoup de parents ces dernières années. Ces derniers préfèrent payer une scolarité très chère, afin de permettre à leurs enfants de décrocher ces diplômes des grandes écoles françaises, canadiennes et autres ici, plutôt que d'aller à l'étranger. Mais que valent-ils, ces diplômes étrangers délivrés au Maroc ? « Cela dépend de celui qui les délivre », répond Ali Sherhani, directeur associé chez Gesper Services, un cabinet de recrutement et de conseil en ressources humaines à Casablanca. Expérience à l'international Pour lui, «si c'est une école accréditée par le ministère concerné, alors cela ne pose aucun problème». «Dans le cas contraire, tout dépendra du contenu et de l'école qui les délivre », ajoute-t-il. Toutefois, il est important savoir que l'Etat marocain n'homologue pas ces diplômes étrangers dont il s'agit. Cependant, sur le marché de l'emploi, c'est toujours un plus à faire valoir. Car, « à l'heure de la mondialisation, un parcours international a plus de valeur dans le monde du travail », estime Yasmina Zitan, directeur du Développement à l'ESCA (Ecole de Management). Que ces diplômes étrangers obtenus au Maroc soit homologués, reconnus ou pas, ce n'est pas là la vraie question, parce que, futurs candidats au marché de l'emploi, le recruteur vous jugera sur votre parcours personnel. Ainsi, un étudiant qui a eu son diplôme à Paris aura plus de chance d'être recruté que son collègue qui a eu ce même diplôme de la même école française, mais délivré au Maroc. Il va sans dire que l'expérience à l'étranger pèse lourd sur votre CV. «Ce qui est important est que l'étudiant ait vécu de réelles expériences à l'international ou ait étudié au sein d'équipes multiculturelles. C'est une preuve qu'il a acquis des compétences et qualités très recherchées par les recruteurs telles que l'autonomie, l'ouverture d'esprit, la curiosité intellectuelle et la capacité d'adaptation », souligne Yasmina Zitan à ce sujet. Pour faire face à cette réalité du marché de l'emploi, les écoles et universités privées au Maroc se mobilisent. Grâce à leurs partenariats avec de grandes écoles internationales, elles permettent à leurs étudiants de faire une partie des études ici, puis, d'aller poursuivre le reste (Master et autres) à l'étranger au sein même de ces écoles partenaires. Mieux encore, compte tenu de l'engouement, ces grandes écoles s'installent de plus en plus au Maroc depuis quelques années. Il y a donc un foisonnement de choix qui donne, parfois, le tournis aux étudiants, une fois le baccalauréat en poche. Mais, l'essentiel à ce stade du parcours, c'est de bien choisir son école. «Si les diplômes étrangers sont parfois utiles et importants pour atteindre les standards internationaux en matière d'enseignement, les formations marocaines sont cruciales pour assurer la pertinence avec la société environnante et le marché de l'emploi national. La combinaison des deux est donc importante », fait remarquer Amine Bensaid, président de l'Université Mundiapolis à Casablanca.