Le cours du baril à la baisse représente une menace pour l'activité de DLM. Son business est, en effet, fortement connecté au pétrole, et cela peut peser de son poids. Toutefois, l'industriel fraîchement introduit en Bourse s'en défend, invoquant le fait d'être sur une niche peu sensible au changement de conjoncture… Le retournement de tendance au niveau du cours du brut augure des difficultés pour les entreprises dont les activités tournent autour de l'or noir. Après une flambée qui s'est exacerbée l'année dernière, le pétrole a vu la tendance de sa courbe s'inverser sous l'effet de la crise économique mondiale. En effet, le ralentissement notable de l'activité a eu pour effet un essoufflement de la demande. Les pays de l'OPEP ont certes essayé de rectifier le tir en s'accordant sur une baisse de l'offre, mais cela n'a pas suffi pour désamorcer la baisse. Toujours est-il que celle-ci est effective et que son impact se fait déjà ressentir de manière globale. Au moins deux des trois axes de développement de DLM (Delattre Levivier Maroc) peuvent subir les affres de cette nouvelle donne conjoncturelle. Pour le premier axe, c'est presque une évidence puisqu'il concerne la fabrication de plateformes d'extraction pétrolière offshore. Un business de niche sur lequel l'industriel marocain a su démontrer son expertise et a pu en peu de temps se faire une place parmi les leaders mondiaux du secteur. La demande allait crescendo et le carnet de commandes de DLM est des plus étoffés. Toutefois, la baisse du brut peut affecter la rentabilité des exploitations. Cela peut même mener à l'annulation de projets de ce type. Le directeur général de Delattre Levivier Maroc admet certes l'impact global de la baisse du cours du brent, mais réfute le fait que cela puisse handicaper son business : «Nous opérons sur un secteur de pointe. Cela nous prémunit d'autant que l'impact se fera plus sentir de manière globale». Divers axes de développement L'argument est valable, d'autant que le top-manager étaye sa position en se référant à une étude de l'institut français du pétrole, qui estime que même avec un baril à trente-cinq dollars, il n'y a pas de risque pour une niche comme celle de l'offshore. Car même si la croissance baisse de rythme, elle demeure à deux chiffres. Cette étude vient à point nommé conforter notre industriel fraîchement introduit en bourse. Le business plan reste donc d'actualité et l'entreprise ne craint pas de lendemains qui déchantent. Cependant, la fabrication de plateformes pétrolières offshore n'est pas le seul axe de développement relié au cours du brut. Le second axe a un lien certes indirect, mais non moins tangible avec le pétrole. La fabrication de mâts d'éolienne, puisque c'est de cela qu'il s'agit, est une activité qui est sensible au cours de l'or noir. Sans aller chercher la raison très loin, il est tout à fait aisé de comprendre que les énergies renouvelables viennent concurrencer une énergie conventionnelle comme le pétrole. La baisse de son cours devrait donc logiquement freiner un tant soit peu son développement. Jusqu'à il y a quelque mois, d'aucun se réjouissait que la conjoncture aille dans le sens de l'écologie. En plus de faire bon effet, produire propre devenait rentable. «Aussi, maintenant que la tendance s'est inversée, la poussée écologique doit se faire encore plus forte pour défendre ses acquis», avance Eric Cecconello. C'est ainsi que l'écologie peut continuer à se frayer un chemin vert à travers la fumée et la suie ambiantes. Toutefois, tous les sites de production d'énergie propre ne sont pas mis en danger par la conjoncture, ce sont davantage les sites où il y a le moins de vent qui sont exposés. L'arbitrage n'est pas facile pour les entrepreneurs, qui s'étaient engagés sur la voie de l'énergie propre. Et si ceux-ci tiennent leurs engagements et maintiennent leurs plans, DLM n'aura pas à craindre une baisse substantielle de son chiffre d'affaires sur les mâts d'éolienne. En définitive, si le contexte a changé depuis que DLM a pris son optique de développement, l'industriel refuse de croire que cela pourra handicaper son activité de manière significative. Dans un contexte de crise généralisé, il faut savoir regarder la moitié pleine du verre. Aussi, Delattre se défend de tout pessimisme et mise d'autant plus sur son savoir-faire pour continuer son développement.