Quick money s'est dégoté un partenaire financier de choix. Pour la promotion des agences e-floussy, Attijariwafa Bank lui prête main-forte. Intégrant le programme Moukawalati, les pouvoirs publics ne sont pas fait priés pour accélérer le processus. Cela semble pourtant incroyable : qu'un groupe finance un projet qui par essence est un concurrent direct avec l'activité de l'une de ses filiales. Avec Quick Money, c'est de Wafa Cash dont il est question, et bien évidemment du groupe Attijariwafa bank. Ce n'est pas fortuitement que Abdelkrim Rahal, sous son étiquette de PDG de Quick Money, a relevé : «alors que d'autres banques ont arrêté de financer des projets innovants, Attijariwafa bank finance une société qui est normalement une concurrente directe de Wafa Cash». Et à la partie concernée de répliquer en la personne de Mohamed El Kettani, PDG d'Attijariwafa bank : «lorsque nous avons été approchés par les représentants de Quick Money, cela s'est traduit immédiatement par une convergence avec la stratégie de la banque», et de poursuivre que : «nous sommes ouverts à tous les segments de clientèle». Il est vrai que cet organisme financier est notamment réputé pour la prédominance des gros comptes qu'il finance. Toutefois, Mohamed El Kettani insiste et souligne: «nous sommes une banque de l'entreprise individuelle et nos archives datées des années 60 et 70 en témoignent». De quoi s'agit-il en substance ? C'est ainsi qu'en vertu de la convention du 27 janvier dernier, l'obtention du financement pour les jeunes entrepreneurs e-floussy se réalisera auprès d'Attijariwafa Bank. Et comme désormais Quick Money se présente comme un guichet Moukawalati, la banque est désormais partie prenante de ce programme national. Services étoffés Par ailleurs, les services du réseau e-floussy se trouvent davantage étoffés. Et c'est ainsi que les 2000 agences prévues opèreront dans la distribution des produits financiers des filiales para-bancaires d'Attijariwafa Bank, comme les produits de Wafasalaf ou encore de Wafa Immobilier. C'est en effet la multiplicité des prestations offertes par les agences e-floussy qui en font l'originalité et certainement sa force de frappe. «Ce sont 4.000 emplois directs et douze métiers, soutenus par la commission lucrative, que percevront les entrepreneurs», a particulièrement mis en exergue Karim Boukaa, directeur général de Quick Money. D'ailleurs, le même intervenant a également ajouté qu'«en termes d'investissements, les promoteurs ne se voient imposer aucuns coûts de franchise». Un autre élément perceptible est le peu de réactivité des parties interpellées. C'est ce qui ressort tout particulièrement des déclarations des uns et des autres. Un projet présenté comme un maillon devenu incontournable pour booster le programme Moukawalati. «En trois jours seulement, nous sommes passés à la signature de ce projet. La célérité avec laquelle les pouvoirs publics ont répondu a été un record. Que ce soient le ministère de l'emploi, l'ANAPEC ou Banque El Maghreb, qui a rapidement donné son autorisation», n'a pas manqué de préciser Abdelkarim Rahal. Et la raison d'une telle réactivité dans la procédure nous est donnée par Kamal Hafid, directeur général de l'ANAPEC : «ce projet vient à pic pour booster Moukawalati. D'ailleurs, la prochaine campagne démarre le 4 février prochain», commente-t-il. Même son de cloche chez Jamal Rhmani, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle : «ce fut le rendez-vous le plus rapide de l'histoire du ministère, il se justifie par l'importance des trois partenaires privés». Et de dire tout haut ce que la majorité pensait tout bas : «Rahal pouvait réaliser le montage seul, sans le recours aux possibilités de Moukawalati». Précisons par ailleurs que le manque de réactivité du réseau bancaire national à l'égard du programme Moukawalati a été décrié à maintes reprises. «L'image de nos banques a toujours été malmenée», n'a pas manqué de relever le ministre. Quand l'une donne la mesure, les autres ne manqueront certainement pas de suivre la tendance. Quick Money : repères A l'origine, deux groupes d'investissement qui ont décidé de mettre en commun 3 millions de DH, pour créer une joint-venture, annoncée au mois de juillet dernier, à laquelle ils ont donné la dénomination sociale de Quick Money. D'une part, on retrouve le groupe Rahal et de l'autre le groupe ACFIN. A la tête du premier, Abdelkarim Rahal Essoulami, dont le groupe hérité de son père a été créé en 1946 et qui se distingue notamment dans la restauration, le tourisme depuis peu, sans omettre ses investissements dans l'agroalimentaire, la distribution des produits agroalimentaires et des services financiers. Le second groupe, ACFIN, a été lancé en 1998. Il est présidé par Karim Boukaa. Le groupe s'est particulièrement développé à travers le réseau Mobilephone, distributeur de Méditel. Il a été l'un des premiers à mettre pied dans le marché des centres d'appels. La mise en commun de fonds entre ces deux groupes n'en est pas à ses prémisses. En effet, depuis bientôt cinq années, ils se sont lancés dans le tourisme interne sous l'enseigne Express Voyages.