Politique et religion n'ont jamais fait bon ménage. Cette épineuse question a refait surface depuis quelques années et en particulier depuis ce qu'on a appelé abusivement « Le printemps arabe » et l'arrivée au pouvoir de mouvements islamistes notamment en Tunisie , en Egypte sans oublier la Libye avec tout l'amalgame entre champ politique et champ religieux. On a bien vu comment les moquées ont été détournées de leur vocation première pour servir de caisse de raisonnante à des mouvements radicaux ou bien au service de partis politiques à visage religieux, alimentant haine et discorde et semant la zizanie au sein de la société. C'est dans ce Contexte que le Dahir royal publié le 1er juillet au Bulletin officiel est venu à point nommé pour réglementer les activités des imams et des prédicateurs. Le Dahir royal qui a été fortement apprécié dans les médias étrangers et salué dans plus d'un pays. Il a fait l'objet d'une conférence de presse donnée hier mercredi à Rabat par le ministre des Habous et des affaires religieuses, Ahmed Taoufiq . Il est à la Une ce matin dans plus d'un quotidien. L'Economiste titre : Les Habous neutralisent les Imams politiques. De son côté, le quotidien arabophone Al masse titre : Le ministre des Habous : J'ai peur que la politique soit pervertie par la religion et que l'Imam soit partisan d'un courant. Pour Sahifet Ennass : Taoufiq définit les frontières de la religion et de la politique. Lors de sa conférence de presse, Ahmed Taoufiq a mis les points sur les I. Il a rappelé la fonction première de l'Imam ou du prédicateur que la mosquée est un lieu de culte et de spiritualité. De ce fait, il n'est pas question qu'elle serve d'espace de propagande politique ou syndicale soulignant que la mosquée ne doit aucunement être instrumentalisée. Il a ajouté que ceux qui veulent faire de la politique ou du syndicalisme, ils y ont droit comme tout citoyen mais à la condition de remettre leur démission. Le ministre a également relevé que le nouveau Dahir royal accorde aux imams et prédicateurs des avantages allant des primes aux frais de déplacements en passant par les promotions et la couverture sociale. A bon entendeur : Salam !