Jean-Marie Grosbois, PDG des Brasseries du Maroc. Le groupe Castel, représenté au Maroc par ses deux principales filiales au Maroc, entame une véritable restructuration par la fusion des entités que sont Brasseries du Maroc, Branoma et Brasseries de Tanger. Au passage, le groupe prévoit une croissance annuelle moyenne de l'ordre de 9% de son chiffre d'affaires entre 2013 et 2015. Et grâce à la maîtrise de ses charges, la rentabilité sera dopée. L'absorption des Brasseries du nord marocain (Branoma) par sa maison-mère et presque unique actionnaire, la Société des Brasseries du Maroc (SBM), entame sa dernière phase. En effet, le CDVM vient de viser lundi 26 mai, la note d'information portant sur l'opération de fusion entre les deux structures. La fusion se fera par le biais d'une augmentation de capital de Brasseries du Maroc réservée aux actionnaires de Branoma. Il s'agit d'une opération portant sur quelque 493 millions de dirhams, correspondant pratiquement à la prime de fusion. En effet, l'actif net de Branoma a été évalué à quelque 826 millions de dirhams et la valeur des actions que détient SBM dans sa filiale est de 333 millions de dirhams. Le montant de l'opération correspond à la différence entre les deux montants, diminué en plus du montant de l'augmentation du capital qui n'est que de 445.000 dirhams. Il faut noter que pour la valorisation de SBM et Branoma, elle a été faite sur la base de trois méthodes, à savoir les discounted cash-flows, les multiples boursiers internationaux et celles de la moyenne des cours. Ces trois méthodes ont abouti à un prix moyen de l'action de 2024 dirhams pour SBM et une moyenne de 1766 dirhams pour Branoma. Néanmoins, il a fallu prendre en compte la distribution de dividendes qui intervient chez Branoma avant la réalisation de l'opération, ce qui correspond à une réduction de la valeur de l'entreprise du montant à servir aux actionnaires. C'est pourquoi au final, la parité retenue a été de 11 actions Branoma, pour 9 nouvelles actions Brasseries du Maroc qui seront créées, pour une opération qui sera effective le 20 juin prochain. A cette opération, s'ajoute également une deuxième absorption celle de Brasseries de Tanger (BT) par SBM. Mais étant donné que cette filiale est détenue à 100% par la maison mère, il n'y a pas d'impact en termes de capital et de création de nouvelles actions. Cette opération était attendue de longue date puisque les deux sociétés ont pratiquement la même activité. De sorte que cette fusion permettra de «simplifier et rationaliser les structures opérationnelles de SBM et Branoma, ce qui induirait des effets bénéfiques à la fois sur la gouvernance mais également sur les performances du groupe», explique-t-on dans la note d'information. Parmi les objectifs, le management du groupe SBM attend également que la fusion apporte une «plus grande maîtrise des risques, la réduction des coûts ainsi que l'amélioration de la structure bilancielle et des fonds propres au niveau du groupe». En somme, cela devrait être l'occasion de «créer une synergie dans les structures et les moyens financiers» du groupe SBM. En somme, les actionnaires n'attendent pas que cette fusion ait un impact sur le plan commercial ou concernant les synergies en matière de logistique ou les approvisionnements. Car à ce niveau, les différentes entités du groupe travaillent déjà de concert. Cependant, la société prévoit une nette croissance de son chiffre d'affaires qui est surtout liée à l'évolution favorable du marché. Sur la période 2013-2015, il est prévu une augmentation moyenne annuelle de quelque 9% des ventes. Alors que le taux marge de valeur ajoutée devrait rester stable et tourner autour de 67% pour les années à venir. En revanche, la société entend améliorer sa marge d'exploitation pour la porter de 18% en 2013 à quelque 20,9% en 2015, compte tenu de la maîtrise des charges qui accompagne la forte croissance du chiffre d'affaires. Il faut dire que la coïncidence de l'été avec le mois de ramadan avait tendance à réduire la consommation des boissons alcoolisées. Mais désormais, le fait que la période de jeûne tombe entre les mois de juin et juillet aura tendance à faire remonter la consommation, par un phénomène de rattrapage. Le groupe SBM envisage ainsi de doper fortement sa rentabilité en faisant passer son résultat annuel consolidé de quelque 271 millions de dirhams à plus de 394 millions de dirhams. De ce fait, en tenant compte des intérêts des minoritaires, le résultat net part du groupe (RNPG) de SBM devrait passer de 268 à quelque 320 millions de dirhams. Cela permettra ainsi à SBM de maintenir le taux de distribution de dividendes à un niveau qui autorise une rentabilité de l'ordre de 3,9% pour les actionnaires.