Devant le siège de l'OCP, il y a une dizaine de personnes en sit-in. Ils réclament « réparation ». Le journaliste que je suis a essayé de comprendre. Selon leur version, les leurs étaient liés à phosboucraâ, y travaillaient avant d'être victimes des tensions du Sahara. En conséquence, ils réclament à l'OCP, non seulement une réparation matérielle mais aussi un recrutement direct. C'est une drôle d'histoire parce que le lien de parenté le plus proche évoqué est l'oncle. Cette histoire a un passé. Il y a quelques années des Sahraouis ont prétendu que des agents de phosboucraâ, au moment de la récupération des territoires du Sud, ont été enlevés pour leur position sur le conflit. Leurs familles ont estimés qu'au-delà de l'effort, de l'argent fourni par l'IER et les autorités locales, il fallait que l'OCP qui a hérité des mines de phosphates, mettent son écot. Le Groupe OCP a réagi en bon père de famille. Il a demandé au Conseil des Droits de l'Homme de tirer cette affaire au clair. Sur 54 dossiers, le CNDH a identifié 22 cas de salariés de phosboucraâ qui ont été victimes de violations des droits de l'Homme. Ces familles ont eu un soutien conséquent de l'OCP. Maintenant, ce sont des gens qui n'ont aucun lien avec les phosphates qui réclament de l'argent et du travail. L'OCP n'ayant aucun lien avec les sécuritaires, il ne fallait pas lui faire payer les exactions de ceux-ci. Mais le plus effarant, c'est que ni l'administration centrale, ni les forces de l'ordre, ni les médias officiels ne défendent l'Office face à une cabale organisée par les séparatistes de Laâyoune. Il est désolant de voir des tentes dressées devant le siège de l'OCP, avec des revendications surréalistes. Il est encore plus inacceptable de voir qu'un top-management aux prises avec un marché difficile est censé être responsable de la manière d'agir des sécuritaires, sur lesquels, il n'a aucun pouvoir. On veut faire de l'OCP un leader, sur le plan de la projection industrialisante, de la responsabilité économique et sociale. Ses cadres s'y emploient. Mais laisser cette institution harcelée, par des revendications irréalistes, des va-nu pieds au service des séparatistes, c'est de la lâcheté. Terrab gère au mieux, il n'a pas à pallier les échecs des services.