Des milliards de dirhams ont été «dérobés» à l'Office Chérifien des Phosphates (OCP). Détournements, dilapidation de deniers publics, clientélisme …Les accusations enflent. Avec le temps, la suspicion reste de mise pour la simple raison que ni les patrons successifs de l'Office, ni les chefs de gouvernement qui se sont suivis –pourtant présidents du conseil d'administration de l'établissEMent- n'ont eu la volonté et le courage de s'attaquer à cette patate chaude. Si des décisions rapides ne sont pas prises, le géant deviendra fragile, sa position sera affaiblie au plan international et sa contribution au développement économique sera amoindrie. Une nouvelle équipe dirigeante a été désignée pour faire le ménage et rendre à César ce qui lui appartient. Comment ? Par quels moyens ? Avec quelle marge de manœuvre ? Enquête. L'Office est arrivé à un tournant de sa vie. Les «Ocpiens» attendent. Ils guettent le changement, un changement de fond. Pour certains d'entre eux, les modifications opérées pour l'instant par Mustapha Terrab, nouveau patron de l'Office au budget de 16 milliards de dirhams, sont encore «légères». Ils espéraient rapidement voir des prémisses de transformation. Aujourd'hui encore, ils se posent des questions. La comptabilité va-t-elle changer ? Pourquoi remplacer des personnes X par des personnes Y si le fond reste le même ? Comment se fait-il que la grille des salaires soit transgressée pour permettre à une infime partie de nouvelles recrues de profiter de certaines largesses ? L'équipe Terrab «bouscule» timidement les habitudes. Certains le voient d'un bon œil. «Il était temps que l'Office soit géré autrement». D'autres au contraire ne s'attendent pas à un chamboulement majeur. Dans un camp comme dans l'autre, le changement est synonyme de fin de période ambiguë, dont le souvenir touche les «Ocpiens» dans leur fierté. La preuve ? L'opacité et le secret qui ont entouré la gestion de l'Office depuis les années 60 ont nourri une culture de la suspicion. Faute de savoir ce qui s'y passe, les cadres et les employés de l'Office y voient «un panier de crabe» qui ne livre ses secrets qu'à une poignée d'initiés, forcément dans le coup. Paranoïa ? Peut-être, peut-être pas. En tout cas, Mustapha Terrab n'aura pas la tâche facile. D'ailleurs, l'homme passe d'un avion à un autre et son agenda est quasiment saturé. Tellement surbooké qu'il n'a, à la date d'aujourd'hui, pas honoré ses engagements au sein de la commission économique de la CGEM (confédération patronale). D'ailleurs, il y a été placé presque de force puisqu'il n'avait rien demandé. Bref, le patronat peut attendre, car la mission à la tête de l'Office est plus stratégique et le pari presque impossible. Car, in fine, il s'agit de redorer l'image d'une institution qui a servi à tout sauf à enrichir le Maroc. Un passé obscur dans un office «Etat» L'Office Chérifien des Phosphates (OCP) traîne derrière lui un passé lourd. Il est chargé par des politiques de gestions obscures qui ont plombé ses finances. Ce trop d'ambiguïté a prévalu des années durant. Sans aucun contrôle étatique -les premiers contrôles ont débuté en 2003 avec la promulgation de la loi sur le contrôle financier des établissements publics-, sans tenue d'une comptabilité en bonne et due forme, personne ne peut évaluer l'impact de ces années sur les comptes de l'Office. Un audit royal avait été commandité par Feu Hassan II en 1994 pour tâter la qualité de la gestion. La demande n'était pas anodine. Elle jetait du suspense sur l'état de l'Office. Selon des sources qui suivent le dossier de près, cet audit n'était pas fortuit puisqu'il avait été lancé dans le cadre du plan d'assainissement du secteur public. Des cabinets étrangers en avaient eu la charge. Une copie avait été soumise à Abderrahmane Saaidi, alors ministre chargé des Entreprises publiques. Contacté, celui-ci a catégoriquement refusé de se prononcer sur le sujet. «Ce serait de la diffamation», a-t-il lancé. Un rapport de synthèse avait été transmis à la direction générale de l'OCP. Elle n'en a rien divulgué, ni à son personnel, ni aux syndicats ni à la presse. Sans données chiffrées, nul ne pourrait alors prétendre disposer de l'information qui quantifie exactement le montant supposé gaspillé. A l'évidence, seule une poignée de très hauts responsables garderaient, eux, l'information jalousement. Ceux qui dénoncent alors la mauvaise gestion de l'OCP ne peuvent qu'estimer aveuglément des pertes de milliards de dirhams. Pour disposer de données fiables et incriminer les principaux responsables, il faudrait peut-être ouvrir une enquête, comme celle menée pour le CIH ou la CNSS, par exemple. Elle permettrait de confirmer ou infirmer (une bonne fois pour toutes) les racontars. Des syndicalistes et des parlementaires ont quelques fois haussé la voix pour dénoncer ce qui se passe. Leur portée n'a pas été bien loin. Est-ce parce qu'ils n'ont pas assez crié ou bien parce qu'il n'y a pas de volonté publique d'ouvrir la boite de Pandore ? Ou bien serait-il difficile de prouver les dérapages ? Pourtant, il suffirait de recueillir et de recouper des témoignages «d'Ocpiens» pour convenir des fautes commises.D'après nos informations, certains anciens responsables de l'Office ont bénéficié de leur proximité avec les instances dirigeantes pour créer des sociétés à l'étranger et devenir clients de l'OCP à des conditions avantageuses (prix cassés). D'autres « anciens » auraient obtenu des marchés de sous-traitance alors même que les conditions d'octroi étaient floues : pas de cahier des charges… On raconte même que l'Office achetait du matériel qui s'évaporait par la suite. Ira-t-on alors jusqu'à dénoncer toutes ces actions ? Demandera-t-on des comptes à un Karim Lamrani qui a géré l'OCP pendant une vingtaine d'années ? A une certaine époque, il cumulait les fonctions de directeur général, de directeur commercial ajoutées à celles de Premier ministre. Avec ces casquettes, Lamrani avait les pleins pouvoirs. Personne n'osait lui demander de comptes. Et gare à celui qui protestait. Pour anecdote. Durant les années 1970, une douzaine d'ingénieurs auraient osé faire des remarques sur la gestion de Lamrani. Selon un cadre de l'époque, le patron de l'OCP leur a donné RDV pour le petit-déjeuner dans un hôtel appartenant à l'Office à Safi. Karim Lamrani n'est arrivé qu'en fin de journée, vers 18 heures. «Vous êtes là depuis quelle heure ?», a-t-il demandé. «Depuis 8h du matin», répondent-ils. « J'ai demandé à ce qu'on me fasse un bilan de la production de cette journée. Il s'avère qu'elle a augmenté, sans vous. Vous n'êtes donc pas indispensables. Vous êtes remerciés ». A l'époque, les syndicats auraient pu monter au créneau pour dénoncer la démarche mais ils n'en avaient pas le pouvoir. «Ils étaient de connivence avec les grandes instances. On leur accordait même des voitures, des téléphones, des subventions, des garçonnières...», relève Houssine Kafouni, ancien secrétaire général du syndicat des phosphatiers. Lamrani avait donc les pleins pouvoirs, même sur le plan financier. Selon Kafouni, «l'OCP était une sorte de caisse noire pour tout le monde». Il n'en dira pas plus. L'argent des phosphates aurait servi à distribuer des primes mirobolantes aux commis de l'Etat, à financer des voyages et de grands projets politiques, à accorder des prêts à l'Etat…Ces vérités n'étaient pas ignorées, mais il était quasiment impossible de les dénoncer. L'équipe dirigeante avait trop de poids. Les protestataires ont fait profil bas. En 1983, le syndicat des phosphatiers fait un raz-de-marée aux élections des représentants du personnel. Il aurait, selon Kafouni, obligé Lamrani à négocier avec eux. Une chose impensable par le passé puisque le patron de l'Office ignorait les syndicalistes. Ces derniers ont finalement trouvé une astuce pour faire front à sa parade. Lamrani avait décidé de constituer un stock humide des produits, lequel stock lui permettait de pallier à d'éventuels mouvements de grèves. D'après Kafouni, les syndicalistes ont réussi à raser ce stock et ont pu entamer leur grève. Ils revendiquaient de meilleures conditions de travail, des augmentations de salaires, des primes de fin d'année, des promotions et l'amélioration de la retraite. Bras de fer Oualalou-Terrab sur la caisse interne ? En ce qui concerne ce dossier, les employés de l'OCP ignoraient tout de la gestion de la caisse interne censée gérer leurs cotisations. Ce n'est qu'en 1996 qu'une direction en bonne et due forme a été créée pour la prendre en charge. C'est que la situation financière devenait insoutenable. Durant les années 1980, les syndicats ont interpellé Lamrani sur le devenir de l'argent de la caisse. Selon Kafouni, telle a été sa réponse : «Il n'y a pas d'argent dans la caisse. Il est simplement question d'écritures comptables. La direction utilise l'argent placé à un taux de 10% pour financer des investissements (Jorf Lasfar, matériel…)». Ce sont les ventes de phosphates qui auraient servi à financer les pensions des retraités. Lorsque Mohamed Berrada a pris les rênes de l'Office à la fin de 1999, il s'est fixé comme objectif d'assurer une bonne retraite à tout le monde. «A chaque fois, les bénéfices étaient affectés à la caisse de retraite. Nous avons laissé une bonne réserve pour les retraites», prétend-il. Malgré cela, le déficit de la caisse s'est profondément creusé. La situation n'avait que trop duré. Le déficit handicapait l'Office et il fallait s'en décharger, le garder coûtant à l'Office quelques millions de dirhams par jour. La décision de l'externalisation de cette caisse a donc été prise pour switcher vers le régime RCAR géré par la CDG. Seul hic, et non des moindres, le cabinet Lazare, chargé d'étudier les pistes d'externalisation, a évalué le financement de cette opération à 31,9 milliards de dirhams. Un syndicaliste de la CDT soutient que l'OCP dispose de près de 18 milliards. Le reste du montant serait, lui, financé par un emprunt garanti par l'Etat. L'opération devrait, selon lui, être bouclée d'ici à la fin de l'année. Du côté de la direction de l'OCP, rien n'est pourtant tranché : ni le montant que l'OCP devra débloquer, ni la question de la garantie de l'Etat. «Il parait difficile de refuser à l'OCP cette garantie sachant que l'ONCF par exemple l'avait obtenue», confie un responsable du département des Finances. Le Trésor, lui, ne le verrait pas de cet œil. Cet emprunt viendrait alourdir la dette du pays et détériorerait les indicateurs économiques. Quelque soit la piste à suivre, il semble indéniable que cette opération suicide concernant la caisse interne soit suivie par une recapitalisation de l'OCP. Dans quelles proportions ? Rien n'est encore décidé. Tout ceci donne le tournis aux responsables. «L'externalisation doit se faire le plus rapidement possible. L'opération sera donnée à des professionnels qui pourront optimiser sa gestion», reconnaît Mohamed El Kadiri, chef du secrétariat de la direction générale de l'OCP. Le ministère des Finances semble dépassé car le montage financier est trop complexe. «Nous ne voulons pas qu'il y ait de distorsion entre cette externalisation et celle relative aux autres établissements (ONCF, Régie des Tabacs…)», explique un de ses responsables. Et de poursuivre : «l'OCP souhaite externaliser dans des conditions tellement avantageuses qu'elles mettraient à mal la légalité de l'opération et créeraient un précédent. Cela pourrait pousser les retraités des autres offices à se rebeller». Si le problème de la caisse est rapidement résolu, l'OCP pourra alors s'attaquer à de nouveaux chantiers. Avant de se lancer, le nouveau patron à bord, Mustapha Terrab, a choisi de réaliser des audits de gestion et non de contrôle. La précision est de taille. Terrab a voulu disposer d'un état des lieux lorsqu'il a pris ses fonctions. «Le but n'était pas d'aller chercher des problèmes quelconques sur des dossiers secrets», rappelle un responsable. Beaucoup d'informations ont été divulguées dans la presse ou dans les milieux d'affaires sur ces audits qui auraient révélé d'énormes trous dans la caisse de l'Office. «Il n'y a pas de fumée sans feu», lance un syndicaliste persuadé que des malversations ont bel et bien été recensées. A l'OCP, on affirme l'absence d'informations faisant état de dilapidations ou de détournements dans lesdits audits. Ce sont donc trois cabinets étrangers qui se sont partagés les tâches. Kroll Associates a réalisé un audit sur tous les plans de la gestion. Des problèmes ont été mis en exergue. «Nous sommes très exposés à la concurrence. Nous sommes scrutés. Donner des éléments montrant nos faiblesses reviendrait à tendre une perche à nos concurrents», souligne El Kadiri. Un autre audit a été réalisé par KPMG. Il a concerné l'aspect comptable. Les conclusions ont révélé qu'il fallait une vraie mise à niveau au sein du pôle financier. Des mesures correctives (sur le plan organisationnel notamment) ont été prises dans ce sens. Quant au troisième cabinet, Mc Kinsey, il a à sa charge l'élaboration d'une nouvelle politique stratégique de l'Office. L'étude devrait être achevée dans les semaines à venir. «Nous disposerons d'une vision claire sur les choix stratégiques à prendre. L'Office a d'énormes potentiels qu'il faudra exploiter», indique El Kadiri. La copie que remettra le cabinet étranger est cruciale à bien des égards. Elle sera la feuille de route de l'OCP. Dès lors, des cadres de l'Office n'espèrent pas beaucoup de cette étude. Ils craignent que toutes ces études, qui auraient coûté la bagatelle de 10 millions de dirhams, ne soient que du vent. Selon l'un d'entre eux, les ex-dirigeants ont eu du mérite parce qu'ils ont trouvé une idée qui vient à la rescousse de l'Office : la création de joint-ventures avec les clients de l'Office. L'idée est ingénieuse. Elle permet de sécuriser la production. Le Maroc n'est pas à l'abri d'une crise qui pourrait venir chambouler ses comptes. En effet, il faut savoir que l'Inde est le principal client du Maroc. Un ancien «Ocpien» raconte que dans les années 1980, un clash a eu lieu avec ce pays et a failli coûter cher au Maroc. Selon cette source, le président indien de l'époque avait sollicité l'OCP pour qu'il lui finance une partie de sa campagne électorale. Karim Lamrani aurait refusé. La riposte ne s'est pas faite attendre. Les ventes ont été stoppées net. Un autre retraité raconte qu'un évènement politique lié au dossier du Sahara a lui aussi mis en stand-by les ventes du phosphate marocain vers l'Inde. Un grand émir émirati serait intervenu pour réconcilier les deux parties. Quoiqu'il en soit, ces partenariats sont stratégiques pour le Maroc. «Ils sont capitaux pour une grande entreprise comme l'OCP. Ils ont leurs points forts et leurs points faibles. Il faut les optimiser pour une meilleure rentabilité», avance El Kadiri. Les «anciens» ont lancé les joint-ventures, quelle sera la nouveauté chez l'équipe Terrab? Continuera-t-il sur la voie de ses prédécesseurs ou bien développera-t-il un nouveau concept ? S'appuiera-t-il sur une nouvelle politique commerciale qui mettrait le Maroc à l'abri d'éventuels désastres (crises avec les pays des clients…) ? Les premières indiscrétions portant sur l'étude de Mckinsey parlent de la réorientation de la stratégie vers d'autres pays. L'Office ayant fait le plein avec le Pakistan et l'Inde, il ne lui reste que les Etats-Unis, l'Europe ou encore la Chine. Et c'est sur cette piste que Terrab semble chercher sa voie. CONCURRENCE L'Arabie Saoudite, une «menace» CONCURRENCE L'Arabie Saoudite, une «menace» Le Maroc est toujours bien logé dans le classement des pays producteurs de phosphate. Sa part mondiale (en 2005) s'établit à 17,14% après la Chine (20,68%) et les Etats-Unis (24,69%). Loin derrière, il est suivi par la Russie (7,48%) et la Jordanie (4,24%). Il a encore de la marge. Mais il ne serait pas judicieux qu'il endorme sur ses lauriers. Car au Moyen-Orient, l'Arabie Saoudite est en train de monter un méga projet pour l'exploitation des phosphates. Ce Royaume pourrait représenter une menace pour le Maroc. Il a l'avantage d'être plus proche géographiquement du principal client du Maroc, l'Inde en l'occurrence. Il dispose de la matière première (production de soufre…). De plus, des facteurs de production (énergie…) sont à bas prix. Face à cela, il serait difficile pour nous de faire mieux. La première phase d'exécution du projet saoudien est bouclée. Le site Jalamid risque alors de compromettre les beaux jours qu'ambitionnait d'avoir l'Office. Il pourrait satisfaire, selon certaines prévisions, 30% de la demande mondiale. L'OCP risque la fragilité si des actions ne sont pas entreprises. La meilleure solution serait de s'allier aux Saoudiens. Pour un syndicaliste de la CDT, les Marocains ont l'expérience, les Saoudiens la matière première. « Pourquoi ne pas créer des partenariats dans le cadre de l'amitié qui existe entre les deux pays arabes et aussi dans le cadre de la coopération Sud-Sud ? ». Une idée à ne pas occulter. Le Maroc aurait beaucoup à gagner. Une délégation saoudienne s'était dernièrement rendue sur les sites de l'OCP à Safi (lors de la dernière visite du roi Abdallah). Est-ce un prélude à un quelconque partenariat ? «Rien n'est encore mûr pour l'instant. Chaque partie apprécie l'autre. On ne peut donc pas exclure les possibilités de regarder avec précision les opportunités qui peuvent s'offrir», reconnaît Mohamed Al Kadiri, chef du secrétariat de la direction générale de l'OCP. Voilà qui est dit. Ressources humaines Les sorcières ont-elles été chassées ?... Des têtes sont tombées. A qui le tour ? Au sein des pôles stratégiques de l'Office, certains appréhendent la descente aux enfers. Ils s'attendent à être sur la liste des prochains qu'on va remercier. «Le climat est terrible», confie un cadre. Après quelques mois, la nouvelle équipe aurait chassé beaucoup de monde, notamment dans des directions, financière par exemple. Des personnes ont été poussées au départ, certaines remerciées et d'autres mises au placard. «On leur a confisqué leurs badges, fermé leur bureau», raconte tout bas notre source. Les «Ocpiens» ignorent jusqu'à présent les raisons de ces départs. Est-ce parce que ces personnes étaient impliquées dans la mauvaise gestion passée? «Nous ne sommes pas là pour faire une chasse aux sorcières. Ces départs n'ont pas de lien avec le passé mais avec la méthode de travail qui n'était pas en phase avec celle de la nouvelle équipe», explique Mohamed El Kadiri, chef du secrétariat de la direction générale. ...et les profils pointus ont-ils été privilégiés ? /B Parmi les reproches formulés à Mustapha Terrab, le recrutement de quelques profils à des conditions très avantageuses. Certains avancent même des salaires de 20.000 dirhams pour des secrétaires alors que des ingénieurs n'en toucheraient que 13.000. Des conseillers seraient matériellement choyés, des directeurs trop bien payés… Des informations font même état de négociations d'indemnités de départ avoisinant les 600.000 dirhams. «600.000 dirhams ? Dans les couloirs du groupe, les rumeurs font état de bien plus. Ce chiffre serait multiplié par dix», confie un jeune cadre. Concernant ces nouveaux recrutements, Mohamed El Kadiri préfère tempérer. «Les conditions matérielles de ces personnes ne sont pas disproportionnées par rapport à leurs collègues». Les cadres, eux, n'en sont pas convaincus.