L'OCP veut attirer des investisseurs étrangers pour planter leurs unités de production au Jorf Lasfar Phosphate Hub. Il compte mettre à leur disposition terrain, usine clés en main, approvisionnements en minerai et produits intermédiaires et logistique. L'Office chérifien des phosphates (OCP) démarre l'année 2008 sous de bons auspices. Au 30 juin dernier, son chiffre d'affaires a atteint 30 milliards de dirhams alors qu'il avait terminé l'exercice 2007 avec 28,7 milliards de dirhams. Sur la même tendance haussière, le résultat d'exploitation au cours des six premiers mois de cette année a été de 15 milliards de dirhams. À fin 2007, l'OCP a enregistré un résultat d'exploitation de seulement 5,7 milliards de dirhams. Pour ses prévisions au titre de l'année 2008, l'OCP table sur un chiffre d'affaires de 64 milliards de dirhams et un résultat d'exploitation de 25 milliards de dirhams. Ces chiffres ont été annoncés lors d'une conférence de presse, vendredi 19 septembre, à Casablanca, par le top management de l'OCP qui souligne que ces résultats financiers sont à la hauteur de leurs ambitions et de leurs responsabilités. «Il s'agit-là du premier bilan de l'OCP SA. Ce bilan de départ est clair et transparent», note Mohamed Lhjouji, directeur du pôle financier de l'OCP. Lors de cette conférence de presse, Mostafa Terrab, président-directeur général du groupe OCP, a annoncé une nouvelle dynamique pour le groupe. «Nous avons des parts de marché importantes, mais dans un marché qui se réduit. L'enjeu est de capter une demande nouvelle. Les perspectives de croissance sont importantes dans des projets intégrés de production d'engrais. Les IDE sont ainsi notre nouveau levier de croissance», précise M. Terrab. L'OCP veut implanter ces investissements directs étrangers (IDE) à Jorf Lasfar d'abord et ensuite à Safi. En effet, le Jorf Lasfar Phosphate Hub (JPH) se présente comme le premier complexe chimique phosphatier du monde. Avec un argument fort, l'OCP met en avant une offre plug and play destinée aux investisseurs étrangers qui viendraient sur place fabriquer leurs produits phosphates. Le groupe mettra à leur disposition terrain, usine clés en main, main-d'oeuvre qualifiée, encadrement de haut niveau, approvisionnements en minerai et produits intermédiaires et logistique. «Dans ce partenariat gagnant-gagnant, le groupe sécurise des débouchés pour son minerai, produit pour lequel il est le plus compétitif en raison de l'abondance, de la variété et de la qualité de ses roches. Et les investisseurs étrangers, eux, sécuriseraient leurs approvisionnements de phosphate à un prix non grevé par le coût de plus en plus prohibitif du transport du minerai et des produits intermédiaires», selon le management de l'OCP. Par ailleurs, ce groupe annonce ses résultats financiers qui vont être comptabilisés selon les normes IFRS à partir de l'année prochaine. Selon Mohamed Lhjouji, directeur du pôle financier de l'OCP, l'Office mettra également en place une salle des marchés pour se prémunir contre le risque de change. «La totalité du chiffre d'affaires de l'OCP est réalisée à l'export. À titre d'exemple, une variation d'un centime de dollar équivaut à 80 millions de dirhams», indique M. Lhjouji. CIR : Le dispositif d'externalisation est fin prêt Pour la Caisse interne de retraite (CIR) de l'OCP, le dispositif d'externalisation vers la RCAR, une caisse de retraite filiale de la CDG, est fin prêt. Le financement de cette opération de 28 milliards de dirhams se fera à hauteur de 18,6 milliards de dirhams sur fonds propres et de 9,4 milliards d'emprunts à six banques. Il s'agit de la SGMB (13%), CDM (16 %), BMCE (21%), BMCI (7%), BCP (16%) et Attijariwafa bak (27%).