RENAULT, PSA, GENERAL MOTORS… LES GRANDS CONSTRUCTEURS ET ÉQUIPEMENTIERS FERONT LE DÉPLACEMENT POUR CHERCHER DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS D'APPROVISIONNEMENT À PARTIR DU MAROC. Al'étranger, l'heure est grave, même chez les constructeurs automobiles. La crise financière les a touchés aussi. Les membres de l'Association des constructeurs automobiles européens voudraient 40 milliards d'euros sous forme de prêts bonifiés. L'objectif, disent-ils, est de favoriser l'arrivée sur le marché des technologies pour réduire les émissions de CO2. Loin de tout ce branle-bas, les professionnels marocains semblent beaucoup plus optimistes quant au développement de l'industrie automobile chez nous. D'ailleurs, l'AMICA (Association Marocaine de l'Industrie et du Commerce de l'Automobile) est occupée à préparer un événement majeur qui aura lieu le mois prochain : Automotive Meetings Tanger Med. C'est une première convention d'affaires automobile dans le pourtour méditerranéen. Les appels d'offres sont lancés D'ores et déjà, des noms de grands constructeurs comme General Motors, PSA et Renault circulent parmi les participants. «Ces professionnels souhaitent consolider leurs achats à partir du Maroc. Nous devons saisir les occasions qui se présentent, d'autant que l'installation de l'usine Renault à Tanger est une aubaine pour drainer de nouveaux équipementiers et fournisseurs», confie un membre de l'AMICA. Déjà, tous les équipementiers (étrangers) qui seront retenus par Renault devront s'installer au Maroc. Les appels d'offres sont lancés et 28 CHALLENGE HEBDO Du samedi 11 au vendredi 17 octobre 2008 sont en cours d'étude. A l'image de tout ce qui se produit, l'offre Maroc, encore limitée, a intérêt à se diversifier. Aujourd'hui, les produits phares que nous réussissons à placer auprès des donneurs d'ordre sont principalement les faisceaux électriques, les coiffes… «Nous voyons émerger aussi de nouvelles niches comme les pièces métalliques (filtres…), les radiateurs en aluminium, les plaquettes de frein…», reconnaît un professionnel. Le potentiel, nous l'avons, d'autant que les ressources humaines, seraient, de son avis, abondantes. Si ça marche bien, pour l'instant, c'est que la sauce a pris. Les incitations fiscales et financières, le coût de la main d'œuvre, la proximité avec l'Europe… sont autant de facteurs qui permettent aux opérateurs de réduire leurs coûts, et d'être plus compétitifs en réexportant leurs articles. «Le projet de Renault aidant, le Maroc est maintenant considéré comme une plate-forme de production», insiste le professionnel. L'offre, qui était limitée, à de fortes chances de s'élargir et de se diversifier. De nouveaux métiers pourront alors se développer. On évoque les activités de fonderie, de l'emboutissage, de la plasturgie et - pourquoi pas - de l'ingénierie aussi. Le marché marocain est en train de s'ouvrir, et les professionnels étrangers l'ont compris. Des fournisseurs espagnols, portugais, français, italiens… qui feront le déplacement lors de la manifestation AMT 2008 seraient convaincus que le marché est en train de prendre. Il devient important, non seulement au niveau local mais aussi au niveau de l'export. Ces signaux sont donc assez encourageants, mais… Le marché de la sous-traitance marocaine n'est pas encore pointu. Il ne touche pas une industrie de précision (moteurs, boîtes de vitesse…). Voilà un challenge qui devra être relevé, surtout si l'on veut créer une plate-forme de production globale, complémentaire, de l'amont à l'aval. Tous les équipementiers étrangers qui seront retenus par Renault devront s'installer au Maroc. Le programme Logan a boosté l'activité de Renault au Maroc.