Les producteurs d'avocats au Maroc, tout comme les exportateurs, doivent se frotter les mains après une campagne 2024/2025 dépassant toutes les espérances, particulièrement à la faveur d'une météorologie plus clémente que les précédentes saisons. D'après des sources professionnelles, la récolte avoisine les 120.000 tonnes, très au-dessus des prévisions initiales et presque le double de la moisson de 2023/2024. Le président du Morocco Avocado Association (MAVA), Abdellah Elyamlahi, tablait sur une production comprise entre 80 et 90 mille tonnes seulement. La filière a, pourtant, fait face à de sérieux défis, tels que la sécheresse, la pénurie d'eau et la suppression des subventions à l'irrigation pour les nouvelles plantations. Ajouter à cela les campagnes de dénigrement et d'accusations de gabegie des ressources hydriques, malgré les assurances sur l'introduction de techniques économes en eau. Lire aussi | Baitas: le stress hydrique atténué grâce à des apports en eau de près de 3 milliards m3 La majeure partie de la moisson, soit 105.00 tonnes, sera destinée à l'exportation, ce qui ne manquerait pas de consolider la position du Royaume parmi les principaux exportateurs de ce fruit au monde, se félicitent les professionnels, qui constatent aussi un engouement croissant sur le marché local. Les exportations marocaines sont principalement orientées vers quatre pays de l'UE, à savoir l'Espagne, la France, les Pays-Bas et l'Allemagne. Le Royaume-Uni est le cinquième importateur des avocats marocains. Avec la hausse de la production, le Maroc doit désormais chercher à diversifier ses clients. Lire aussi | Le champ de bataille du ministère de l'Agriculture contre la sécheresse Les conditions climatiques, l'expansion des superficies et l'évolution des facteurs de production ont contribué à l'augmentation de la rentabilité. Les vents chauds du Chergui, qui provoquent généralement des pertes, n'ont eu qu'un effet minime durant l'été 2024, selon les milieux professionnels. En dépit de toutes les contraintes, cette culture attire des investissements substantiels depuis un certain temps. La région du Gharb, qui concentre l'essentiel des exploitations, bénéficie d'importantes ressources hydriques, grâce notamment aux réserves du bassin du Sebou et à une pluviométrie au-dessus de la moyenne nationale.