UMT – CDT – FDT en conclave, c'est le vieux tihad qui renaît de ses cendres. Les contingences politiques ont fait que le principal parti de gauche a été l'agent le plus actif sur le terrain de la division syndicale. Driss Lachgar dès son élection, a voulu rompre avec ce cercle vicieux et s'est rendu au siège de l'UMT pour enterrer la hache de guerre. Cette évolution n'aurait pas été possible si Benkirane s'était comporté autrement. Blocage des salaires, refus d'appliquer les accords du dialogue social, augmentation des prix ne sont que la partie visible de l'Iceberg. Les syndicats reprochent au gouvernement le passage en force sur trois sujets essentiels à leurs yeux. - La décompensation qui fragilise les salariés sans qu'elle soit accompagnée de mesures en faveur des plus faibles. - Les caisses de retraite parce que des acquis vont se perdre, sans là encore que le patronat soit mis à contribution, alors qu'historiquement c'est l'Etat et sa mauvaise gouvernance qui sont à la base des déficits. - Enfin, le projet de loi sur la grève, qui est vécu comme une attaque frontale contre la liberté syndicale. Sur ces trois dossiers il n'y a pas eu concertation. Les troissyndicales se concertent en vue de réussir une grève générale, en passant par une manifestation nationale. Le Chef du gouvernement aurait tort de minimiser l'événement. C'est une partie importante du syndicalisme marocain qui s'élève contre sa politique et elle peut coaliser tous les mécontentements. Avec un peu moins de mépris pour ses adversaires, Benkirane aurait pu éviter une tension sociale coûteuse pour l'économie et porteuse de périls pour la stabilité. La machine est enclenchée et il aura besoin de beaucoup de diplomatie pour l'arrêter.