La place croissante prise par les énergies propres dans les plans de développement a fait l'objet du thème central de l'ONS Energy Forum, qui se tient du 26 au 29 août 2024 à Stavanger, en Norvège. Sur place, Leila Benali, ministre de la Transition Energétique et du Développement Durable du Maroc, a « vendu » les multiples atouts du royaume en matière d'énergie verte. C'est dans une atmosphère solennelle inaugurée et avec la participation de quelques 60 000 participants, venus du monde entier, que par le Prince Héritier Haakon de Norvège a donné le coup d'envoi du 50ème Sommet de l'ONS 2024, qui connaît une participation du Maroc particulièrement remarquée. De panel en panel, de stand en stand, de rencontre en rencontre, la ministre Leila Benali a fait de sa politique des petits pas, une véritable stratégie d'approche pour convaincre de la nécessité de prendre le royaume comme partenaire des grands projets concernant la transition énergétique dans une perspective mondiale. Lire aussi | Le français Total Energies fait un pas décisif dans son projet de production d'hydrogène vert au Maroc Leila Benali a ainsi décliné les nombreux atouts du royaume pour convaincre les investisseurs potentiels, rappelant d'abord combien la vision atlantique de Sa Majesté le roi Mohammed VI permettra au Royaume de tirer parti de fortes synergies avec ses partenaires africains et autres, faisant du Maroc un hub clé reliant «le dernier réservoir de capacité productive inutilisée que représente le continent Africain au reste du monde». Au panel d'ouverture intitulé « Vers un avenir plus durable et résilient », le 26 août 2024, lors d'un échange avec Jonas Gahr Støre, Premier ministre norvégien, l'experte en la matière a expliqué que les avancées significatives qui ont été réalisées dans le secteur des énergies propres au Maroc, ainsi que dans les domaines de l'électrification et du développement durable font qu'aujourd'hui, le royaume fait partie des rares pays dans le monde à posséder une électrification rurale de 99,8%. Il convient de souligner que le Maroc, qui est «fort de 15 ans d'expérience dans les énergies renouvelables et de plus de 30 ans d'attraction du secteur privé, se distingue par sa connectivité et sa position stratégique en tant que seul pays africain interconnecté avec l'Europe et l'Atlantique, éléments essentiels pour la sécurité régionale». Lire aussi | Maroc-Turquie: Signature de deux accords de coopération dans les domaines de l'énergie, des mines et de la géologie La responsable a également tenu des séances de travail avec les parties prenantes des secteurs énergétiques norvégien et international, tirant parti de ces discussions pour mettre en évidence les opportunités de collaboration entre le Maroc et la Norvège pour faire progresser les initiatives de transition énergétique et le drainage des investissements. La spécialiste, très sollicitée a, par ailleurs, tenu en marge du sommet plusieurs rencontres bilatérales avec des décideurs de premier plan, comme le ministre norvégien de l'Energie et son collègue du Climat et de l'Environnement, respectivement Terje Aasland et Andreas Bjelland Eriksen. Face aux opérateurs et acteurs norvégiens et internationaux du secteur de l'énergie, elle a mis en avant le potentiel de collaboration entre le Maroc et la Norvège dans les secteurs en rapport avec la transition énergétique. Le casting impeccable de la délégation marocaine tient aussi à la nature du lieu et des dates qui n'ont pas été choisies au hasard. En effet, la Norvège est classée comme le 2ème pays le plus performant au monde en matière d'économie verte et c'est un pays qui a voix au chapitre au sein de l'Union européenne. Or l'imminence de l'entrée en vigueur des nouvelles réglementations européennes en matière de neutralité́ carbone va imposer des règles drastiques à tout le monde. Et qui dit réglementation contraignante, dit une demande qui explose face parfois à des opérateurs souvent mal préparés. Lire aussi | Un chroniqueur algérien d'une radio française viré pour des propos marocophobes [Vidéo] Le Maroc réussira-t-il ainsi à devenir le carrefour des investisseurs en énergie décarbonée ? Il est permis d'y croire. Et pour cause, avec les promesses du gouvernement et des opérateurs du secteur de l'énergie de faire de la lutte contre le changement climatique une priorité, avec les investissement massifs réels et potentiels dans l'énergie solaire et éolienne au cours des dernières années les objectifs de neutralité carbone se dessinent petit à petit dans notre pays. Pour un acteur du secteur, «l'avenir appartient aux pays innovateurs, ce qui est le cas du royaume, les investisseurs attendent bien sûr une réduction de la prise de risque qui est l'une des clés pour développer plus largement ces projets inédits ». Après, Il faudra bien sûr organiser des chaînes de valorisation, avec de la logistique, de la transformation, tout en s'assurant de l'engagement des assureurs et des banques. Quant aux solutions pertinentes, elles existent mais elles ne peuvent venir que d'une coopération accélérée entre pays du Nord et du Sud.