Les anciens chefs d'Etat sénégalais Abdou Diouf et Abdoulaye Wade ont, suite à la situation née du report de l'élection présidentielle, appelé les Sénégalais, particulièrement les jeunes à arrêter les manifestations et les violences et les acteurs politiques au dialogue. L'appel a été lancé par les deux anciens présidents de la République dans une déclaration conjointe rendue publique à Dakar. Les deux anciens dirigeants ont également demandé au président Macky Sall « d'organiser, dans les plus brefs délais, le dialogue pour une large réconciliation nationale ». « C'est avec beaucoup de tristesse que nous vivons les récents événements qui secouent notre cher Sénégal et qui viennent d'emporter trois de nos jeunes compatriotes. Nous présentons nos plus sincères condoléances à leurs familles et à leurs proches », affirment-ils. Lire aussi | Crise politique au Sénégal: Macky Sall exige la « pacification de l'espace public » « Nous nous adressons à vous en tant qu'anciens Présidents de la République du Sénégal, pères, avec Léopold Sédar Senghor, de la démocratie sénégalaise obtenue de haute lutte, mais aussi anciens irréductibles adversaires politiques qui nous sommes vigoureusement opposés par le passé. Nous avons su discuter et dialoguer dans l'intérêt du Sénégal pour mettre un terme à nos différends et aux crises politiques, et cela dans le seul but de préserver la paix et les vies. Vous n'avez pas le droit de faire moins que nous », soulignent les deux anciens chefs d'Etat, dans cette déclaration. « Nous appelons notre jeunesse, dont nous comprenons les frustrations et le désarroi, à arrêter immédiatement les violences et la destruction de biens, et surtout à prendre du recul pour ne pas être manipulée par des forces extérieures aux desseins obscurs », ajoutent-ils. Ils précisent qu'ils se sont entretenus « longuement au téléphone avec le Président de la République, Macky Sall, qui, disent-ils, nous a réaffirmé son engagement, pris devant la Nation le 3 juillet dernier, de ne pas briguer un troisième mandat et de quitter le pouvoir aussitôt après l'élection présidentielle ». Le chef de l'Etat « a pris l'engagement de ne ménager aucun effort pour préserver la stabilité du Sénégal. Nous lui avons demandé d'organiser dans les plus brefs délais le dialogue national qu'il a annoncé et qui, comme nous le souhaitons ardemment, devra déboucher sur une large réconciliation nationale dans le respect de la Constitution et de l'Etat de droit », poursuivent les deux personnalités. « Nous appelons l'ensemble des dirigeants politiques, du pouvoir et de l'opposition, ainsi que les responsables de la société civile, à participer à des discussions franches et loyales, afin que la prochaine élection présidentielle du 15 décembre 2024 soit tenue dans des conditions parfaitement transparentes, inclusives et incontestables. Ils ont le devoir de garantir que notre Sénégal restera un modèle de démocratie pour l'Afrique. L'Histoire les jugera », concluent-ils. Lire aussi | Sénégal : trois candidats à la présidentielle saisissent le Conseil constitutionnel pour la poursuite du processus électoral Le président Macky Sall a annulé le 03 février le décret avec lequel il avait convoqué les Sénégalais aux urnes le 25 février prochain pour l'élection d'un nouveau président de la République. En prenant cette décision, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l'examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d'entre eux. L'Assemblée nationale du Sénégal a voté deux jours après une proposition de parlementaire reportant l'élection présidentielle au 15 décembre prochain. Des candidats au scrutin présidentiel et des députés ont saisi le Conseil constitutionnel en vue de l'annulation de la décision du président de la République et l'organisation du vote à la date initialement prévue.