Les autorités mauritaniennes ont récemment annoncé une augmentation de 171 % des droits de douane au passage frontalier de Guerguerat, reliant les deux pays et prenant de court les transporteurs. Cette décision qui affecte directement l'espace de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), intervient au moment où l'Algérie veut conclure un accord de libre-échange avec Nouakchott. Depuis quelques jours, les camions transportant les marchandises marocaines subissent une augmentation vertigineuse des taxes douanières, imposée par le gouvernement mauritanien sans explication officielle. Mais en Mauritanie, des médias locaux, citant des responsables du pays, ont fourni quelques explications sur cette mesure qui serait prise pour « encourager le produit national ». Lire aussi | Tunnel sous la Méditerranée. Les amateurs de football prendront-ils le train ? Quoi qu'il en soit, ce blocage intervient dans un contexte où le commerce entre le Maroc et les pays africains ouest-africains explose. Rien qu'en 2022, le secteur a connu une augmentation significative de 39,9 % générant un total de 64,43 milliards de DH. La décision mauritanienne survient également au moment où l'Algérie cherche à conclure un accord de libre-échange avec la Mauritanie. En effet, le président algérien a demandé, dimanche 24 décembre, à son Premier ministre de procéder immédiatement au lancement d'une étude en vue de l'ouverture rapide d'une zone de libre-échange entre la Mauritanie et l'Algérie. Lire aussi | Diplomatie et soft power. Le Maroc dans la cour des grands Actuellement, sur le terrain, chaque camion en provenance du Maroc devrait s'acquitter, à l'entrée du territoire mauritanien, d'un tarif estimé à près de 60.000 DH au lieu de 28.000 DH auparavant. Bloqués par cette hausse soudaine, quelques camionneurs marocains se trouvent dans l'obligation de rebrousser chemin. Cela dit, cette hausse pourrait avoir des conséquences sur les marchés mauritaniens et ouest-africains où les blocages actuels pourraient entraîner des hausses des prix des légumes s'envoler à quelques mois du Ramadan.